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coinc59
28/10/2009, 19h44
1
Recueil
des fiches indicateurs de
l’Observatoire National des
Zones Humides
au 23/10/2009
Ce document reprend l’ensemble des fiches indicateurs portant sur les Zones humides
d’importance majeure suivies par l’Observatoire National des Zones Humides disponibles
à ce jour, soit un total de 6 fiches réparties actuellement suivant les thématiques :
- patrimoine naturel
- occupation du sol
- population
- tourisme
- agriculture
Toutes ces fiches sont téléchargeables individuellement sur le site du SOeS :
http://www.ifen.fr/acces-thematique/territoire/zones-humides/onzh/les-indicateurssur-
les-zones-humides.html, rubrique zones humides, les indicateurs sur les zones
humides.
Octobre
2009
COMMISSARIAT
GENERAL AU
DEVELOPPEMENT
DURABLE
Service de l’Observation et des Statistiques
Observatoire National des Zones Humides
2
SOMMAIRE
Patrimoine naturel
- Les inventaires scientifiques nationaux dans les zones humides d'importance majeure 4
- Les milieux naturels protégés dans les zones humides d'importance majeure 6
Occupation du sol
- L'occupation du sol dans les zones humides d'importance majeure entre 1990 et 2000 18
- L'occupation des sols dans les zones humides d'importance majeure entre 2000 et 2006 26
Population
- L'évolution de la population des communes des zones humides d'importance majeure 34
Tourisme
- La capacité d'accueil et la densité touristique des communes des zones humides d'importance majeure 39
Agriculture
- Les productions agricoles dans les communes accueillant des zones humides d’importance majeure 45
3
PATRIMOINE NATUREL
Service de l’Observation et des Statistiques
Observatoire National des Zones Humides
Service de l’Observation et des Statistiques
Observatoire National des Zones Humides
Institut français de l'environnement, mars 2008.
4
A RETENIR :
En 2007, 82 % de la superficie des zones humides d’importance majeure est concernée par au moins un
inventaire scientifique national (Znieff 1, 2 ou ZICO).
Parmi les types de zones humides, le littoral méditerranéen possède les taux de recouvrement les plus
élevés.
Contexte et objectifs :
Les inventaires scientifiques nationaux sont des outils de connaissance du patrimoine naturel, et des premiers
indicateurs de la richesse des habitats naturels. L’objectif est d’identifier la part des Zones humides
d’importance majeure concernée par ces inventaires.
Les Zones importantes pour la conservation des oiseaux (Zico) correspondent à des territoires remarquables
pour l’avifaune nicheuse, migratrice ou hivernante. Leur intérêt ornithologique justifie une attention particulière
au regard de la directive Oiseaux du 2 avril 1979. Les Zico ont servi de base à la désignation des Zones de
Protection Spéciale (ZPS).
Les Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique de type I sont des espaces à haute valeur
écologique (Znieff). Les Znieff de type II correspondent à de vastes ensembles naturels, riches et homogènes,
elles peuvent recouvrir des Znieff de type I. Ces inventaires sont en cours de réactualisation dans les régions,
sous la coordination du Muséum national d’histoire naturelle.
Champ géographique :
Il s’agit des 152 zones humides d’importance majeure suivies par l’ONZH (hors massifs à tourbières), qui
intéressent 4279 communes, entièrement ou en partie. Les résultats présentés ici n’ont donc pas vocation à
être étendus à l’ensemble des zones humides françaises.
Ces zones se répartissent en quatre types : plaines intérieures ; vallées alluviales ; littoral méditerranéen ; littoral
atlantique, Manche et mer du Nord.
Les chiffres-clés :
Part des zones humides d’importance majeure couvertes par des inventaires scientifiques nationaux :
Zones humides d’importance majeure France
Superficie totale
(ha)
dont partie
marine (ha)
%, partie
marine
comprise
%, partie
marine exclue
% partie marine
exclue
Znieff I 636 885 78 453 26 25 8
Znieff II 1 582 006 148 404 66 65 21
ZICO 1 224 146 136 967 51 49 8
Les inventaires scientifiques nationaux dans les
Zones humides d’importance majeure
Observatoire national des zones humides (ONZH)
5
Part des zones humides d’importance majeure, regroupées par type, couvertes par des inventaires
scientifiques nationaux :
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Littoral atlantique,
Manche et mer du Nord
Littoral méditerranéen Vallées alluviales Plaines intérieures Ensemble*
Type de zone humide
ZICO Znieff 1 Znieff 2
Ensemble * : ensemble des zones humides suivies par l’ONZH
Source : données Ifen, ONZH (10-2004), MNHN (Zico 1994 et Znieff 1999).
Les zones humides d’importance majeure englobent des Znieff de type 2 à plus de 60 % de leur superficie
pour tous les types de zones humides. Par contre, pour les ZICO et les Znieff de type 1, les taux de couverture
sont plus élevés dans les types littoral atlantique et méditerranéen, ce qui s’explique par une richesse et une
diversité biologique plus grandes des milieux.
En effectuant des regroupements, on identifie 74 % de la superficie des zones humides d’importance majeure
en Znieff de type I ou II, ce chiffre s’élevant à 82 % en incluant les ZICO. Le type de zone humide le plus
concerné par les inventaires scientifiques nationaux est le littoral méditerranéen, alors que les vallées alluviales
le sont le moins.
La proportion de Znieff ou Zico est beaucoup plus élevée dans les Zones humides d’importance majeure que
celle observée sur le territoire métropolitain dans son ensemble, d’où des enjeux forts au plan écologique, les
milieux humides figurent parmi les milieux naturels les plus riches du territoire.
Source des données :
Périmètre de l’ONZH, Ifen, octobre 2004.
Données Inventaires scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle : Zico(1994), Znieff 1 et 2 (1999).
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 6
A RETENIR :
En 2008, près de 70 % de la superficie des zones humides d’importance majeure est concernée par au
moins une mesure de protection ou de gestion, de nature règlementaire, foncière ou contractuelle.
Des quatre types de zones humides suivis par l’ONZH, c’est sur le littoral méditerranéen que l’on observe
les taux de protection les plus élevés. Par ailleurs, le développement des espaces protégés ces dernières
années est largement dû à la mise en oeuvre du réseau Natura 2000.
Contexte et objectifs :
Les zones humides se créent la plupart du temps à l’interface des systèmes terrestre et aquatique. Des milieux
en majorité riches au plan écologique se forment alors, source d’une diversité faunistique et floristique élevée.
Les zones humides sont notamment des espaces d’accueil pour de multiples populations d’oiseaux d’eau,
hivernants, nicheurs ou migrateurs : anatidés, grands et petits échassiers, limicoles ou encore rallidés. Ce sont
également des milieux favorables au développement des odonates ou des amphibiens. Marais salants et prés
salés sur le littoral, tourbières en montagne, prairies humides dans les fonds de vallées, ripisylves le long des
cours d’eau… sont autant de milieux humides différents. La présence de nombreuses espèces faunistiques et
floristiques, rares ou menacées, ainsi que de leurs habitats, justifient la mise en oeuvre privilégiée de mesures
de protection et de gestion. Celles-ci seront considérées au sens large dans cette fiche. En effet, les mesures
de gestion contractuelle ou les conventions internationales n’assurent pas en tant que telle une protection de
l’espace ou des espèces ainsi désignés. Toutefois, afin de respecter ses engagements internationaux, la
France s’engage à mettre en place les mesures nécessaires à la protection du patrimoine naturel et à la
sauvegarde de l’intérêt des sites.
L’objectif est d’identifier les mesures de protection ou de gestion des milieux naturels en vigueur en 2008 dans
les zones humides d’importance majeure, et de suivre leur évolution depuis 1990. Les résultats seront
également analysés en fonction des différents types de zones humides, des départements et des régions
concernés.
Définitions :
Il existe un seul outil consacré spécifiquement aux zones humides : la convention internationale de Ramsar. Les
autres mesures qui s’exercent sur les zones humides sont liées à la protection de la nature en général.
Elles peuvent être classées en cinq catégories :
- Les mesures de protection réglementaire sont adoptées par arrêté ou décret. Elles comprennent les
parcs nationaux (coeur), les réserves naturelles nationales et de Corse, les réserves régionales, les
réserves nationales de chasse et de faune sauvage, les arrêtés préfectoraux de protection de
biotope, les réserves biologiques domaniales ou forestières. Ces outils règlementaires visent la
préservation de milieux naturels, d’espèces animales ou végétales, protégées au niveau national ou
régional, ou d’habitats d’espèces remarquables ou menacées.
- Le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres assure une politique de maîtrise foncière
sur les façades littorales et les lacs de plus de 1000 ha, en préservant des terrains d’intérêt naturel,
paysager ou culturel.
- La gestion contractuelle rassemble les collectivités qui sont inclues dans les aires d’adhésion des parcs
nationaux ou dans le périmètre d’un parc naturel régional. La charte des PNR repose sur les principes
du développement durable des territoires, la préservation du patrimoine naturel et culturel d’une part,
le développement économique et social d’autre part.
Les milieux naturels protégés
dans les zones humides d’importance majeure
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 7
- La France a des engagements européens au regard de l'application des directives européennes
"Habitats" de 1992 et "Oiseaux" de 1979. Les Zones spéciales de conservation (ZSC), faisant suite aux
Propositions de sites d’importance communautaire (PSIC) et Sites d’intérêt communautaire (SIC), et
les Zones de protection spéciale (ZPS) sont ainsi désignées, pour constituer le réseau Natura 2000.
L’Etat a choisi un mode de gestion contractuelle des sites, avec la mise en oeuvre de documents
d’objectifs (Docob) et de contrats Natura 2000, pour assurer un état de conservation favorable des
espèces ou des habitats d’intérêt communautaire.
- Les engagements internationaux de la France portent sur les réserves de Biosphère, territoires
d’application du programme « Man and Biosphere » lancé en 1971 par l’Unesco. Ils portent
également sur les sites désignés au titre de la convention relative aux zones humides d’importance
internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, dite convention de Ramsar,
signée le 2 février 1971 et ratifiée en 1986 par la France.
NB : Ne sont pas pris en compte faute de données disponibles au plan national :
- les sites classés ou inscrits pouvant couvrir des zones humides, pour les mesures réglementaires,
- les Espaces naturels sensibles des Conseils généraux et les terrains acquis par les Conservatoires
d’espaces naturels pour les politiques de maîtrise foncière.
Situation générale en 2008 selon les types de zones humides
Près de 70 % de la superficie des zones humides d’importance majeure est concernée par au moins une
mesure de protection ou de gestion.
On peut regrouper les mesures de protection ou de gestion par type. Toutefois, elles relèvent de procédures
administratives distinctes, d’objectifs différents et ne représentent pas exactement le même niveau de
protection et de gestion. Cela reste cependant utile pour dégager une approche globale de l’application
des outils. Ainsi, il apparaît que les protections les plus fortes, de nature réglementaire ou foncière s’élèvent
respectivement à 3,7 % et 1,3 % de la superficie des zones humides d’importance majeure, sachant que le
taux de maîtrise foncière n’est pas tout à fait représentatif de la réalité puisque les données des
Conservatoires d’espaces naturels et des départements (Espaces Naturels Sensibles) ne sont pas inclues. Pour
la préservation des milieux humides, il apparaît nettement que la mise en oeuvre de la gestion contractuelle
sur les sites Natura 2000 avec l’application des documents d’objectifs et l’instauration des contrats Natura
2000 est fondamentale, presque 60 % de la superficie des zones humides étant impliquée.
Les mesures de protection en 2008 par type de zone humide d'importance majeure
Les protections de niveau national
Les protections de niveau
européen ou international
Les protections
règlementaires (1)
La maîtrise
foncière (2)
La gestion
contractuelle (3)
Les engagements
européens (4)
Les engagements
Type de zone humide internationaux (5)
ha % ha % ha % ha % ha %
Littoral atlantique,
Manche et mer du Nord
33 480 5,2 10 684 1,7 81 551 12,7 497 247 77,6 130 231 20,3
Littoral méditerranéen 16 987 8,9 18 753 9,9 93 065 49 161 326 84,9 132 152 69,6
Vallées alluviales 24 961 3,2 93,9 0,01 52 773 6,7 336 149 42,9 32 005 4,09
Plaines intérieures 12 804 1,6 1 434 0,18 173 561 21,8 434 928 54,5 225 824 28,3
Ensemble des zones
humides d’importance
majeure
88 232 3,7 30 964 1,3 400 950 16,6 1 429 650 59,3 520 211 21,6
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
(1) : RNN ou RNC ou RNR ou APPB ou PN (coeur) ou RBDF ou RNCFS
(2) : terrains du CdL
(3) : PNR ou PN (aire d’adhésion)
(4) : PSIC, SIC ou ZPS (réseau Natura 2000)
(5) : Sites Ramsar ou réserves de Biosphère
ha = surface de zones humides couverte par les mesures
% = pourcentage de surface de zones humides couverte par les mesures
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 8
Répartition en 2008 des mesures de protection ou de gestion par type de zone humide
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Littoral atlantique,
Manche et mer du Nord
Littoral méditerranéen Vallées alluviales Plaines intérieures Ensemble*
Type de zone humide
Protections nationales
réglementaires
Maîtrise
foncière
Gestion
contractuelle
Engagements
européens
Engagements
internationaux
Ens
emble * : ensemble des zones humides suivies par l’ONZH.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
Toutes mesures confondues, les zones humides du littoral méditerranéen bénéficient de mesures de protection
ou de gestion plus nombreuses, comparativement aux autres types de zones humides. Si la richesse des
milieux littoraux explique en partie cette observation, elle traduit aussi une réponse aux pressions très fortes qui
s’exercent sur les espaces, et notamment celles des activités humaines (urbanisation, infrastructures…).
Les différents types d’espaces protégés dans les zones humides d’importance majeure en 2008
Part de la superficie des zones humides d’importance majeure en zone protégée en 2008
Zones humides d’importance majeure
France
métropolitaine
Superficie totale
(ha)
dont partie
marine (ha)
% partie marine
comprise
% partie marine
exclue
% partie marine
exclue
RNN-RNC 52 708 16 256 2,2 1,7 0,3
RNR 3 486 0 0,1 0,2 0,02
APPB 24 079 36 1 1,1 0,2
RNCFS 6 764 0 0,3 0,3 0,05
RBDF 1 315 0 0,05 0,06 0,05
PN 0 0 0 0 2,3
CdL 30 964 223 1,3 1,4 0,1
PNR 400 950 1 926 16,6 18,1 12,5
PSIC - SIC 1 193 123 163 509 49,5 46,7 8,4
ZPS 1 067 597 108 033 44,3 43,5 7,8
Ramsar 503 753 49 174 20,9 20,6 1,2
Biosphère 116 589 722 4,8 5,3 1,9
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
Parmi les mesures de protection réglementaires, le classement en réserve naturelle nationale est la plus
représentée, on dénombre 48 réserves naturelles dans les zones suivies par l’ONZH. Le département des
Bouches-du-Rhône recueille la plus grande superficie en réserve naturelle, avec la réserve de Camargue, suivi
de la Charente-Maritime (réserves de la Baie de l’Aiguillon, des marais d’Yves, de Moëze-Oléron, de Lilleau des
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 9
Niges et de St Denis du Payré). Ce sont les départements de la Creuse (Etang des Landes), de la Seine-
Maritime (Estuaire de la Seine), et de la Haute-Corse (Etang de Biguglia) qui bénéficient des taux de protection
de leurs zones humides d’importance majeure les plus élevés. Aucune zone humide d’importance majeure
n’est incluse dans un parc national. Deux réserves de biosphère, et principalement celle de Camargue, sont
répertoriées.
En pourcentage, la représentation des parcs naturels régionaux est la plus forte dans les départements de
l’Indre (PNR de la Brenne), du Nord (PNR Scarpe-Escaut) et du Vaucluse (PNR du Lubéron).
 Les engagements européens : les sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est très présent, puisque 60 % de la superficie des zones humides d’importance majeure
a été désignée en PSIC, SIC ou en ZPS. Les ZPS, issues de l’application de la directive Oiseaux du 2 avril 1979,
concernant la conservation des oiseaux sauvages, visent la protection d’habitats permettant d’assurer la
survie et la reproduction des oiseaux sauvages, rares ou menacés, la protection des aires de reproduction, de
mue, d’hivernage et des zones de relais de migration. Les ZSC, découlant des SIC, visent la préservation des
habitats naturels d’intérêt communautaire en danger de disparition dans leur aire de répartition, ou ayant des
aires de répartition réduites, les habitats propres à certaines espèces d’intérêt communautaire en danger,
vulnérables, rares ou endémiques, afin de les maintenir dans un bon état de conservation.
Les régions Limousin (Etangs), Languedoc-Roussillon (Etangs, Camargue), Centre (vallée de la Loire, Sologne
et Brenne) et Bretagne (estuaires et baies) sont les plus concernées, puisque 86 à 96 % des zones suivies par
l’ONZH sont couvertes par des sites Natura 2000.
Remarque : les résultats des analyses par région, département ou par type de zones humides doivent
également être mis au regard des surfaces des zones humides d’importance majeure (voir tableau détaillé en
annexe).
Part en 2008 par région des zones humides d’importance majeure couverte par un site Natura 2000
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Limousin
Languedoc-Roussillon
Centre
Bretagne
Ile-de-France
PACA
Poitou-Charentes
Pays-de-la-Loire
Aquitaine
Auvergne
Basse-Normandie
Corse
Picardie
Haute-Normandie
Rhône-Alpes
Midi-Pyrénées
Alsace
Franche-Comté
Nord-Pas-de-Calais
Lorraine
Champagne-Ardenne
Bourgogne
Ensemble*
Région
Ensemble * : ensemble des zones humides suivies par l’ONZH.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 10
Part en 2008 par type de zone humide des zones humides d’importance majeure couverte par un site Natura
2000
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Vallées alluviales Plaines
intérieures
Littoral atlantique,
Manche et mer
du Nord
Littoral
méditerranéen
Ensemble*
Type de zone humide
Ensemble* : ensemble des zones humides suivies par
l’ONZH.
Les secteurs des façades littorales atlantiques et
méditerranéennes sont concernés par une plus
grande part de zones humides en PSIC, SIC ou ZPS
que les plaines intérieures ou les vallées alluviales.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
L’analyse des habitats d’intérêt communautaire présents dans chaque type de zones humides montre que les
plaines intérieures se différencient nettement des trois autres catégories, par une moindre diversité en
habitats.
Sur le littoral atlantique, les habitats que l’on retrouve le plus fréquemment sont les marais et prés salés
atlantiques, et dans les habitats d’eau douce les plans d’eau eutrophes, cet habitat étant également parmi
les plus fréquents dans les vallées alluviales et les plaines intérieures. Les eaux stagnantes oligotrophes à
mésotrophes sont aussi très répandues dans les plaines intérieures.
Si on trouve au total une trentaine d’habitats différents tant sur la façade littorale atlantique que
méditerranéenne, cette dernière se différencie par une fréquence beaucoup plus faible des habitats. Les prés
salés et les fourrés halophiles méditerranéens sont les plus fréquemment recensés.
 Les engagements internationaux : les sites Ramsar
Part en 2008 par région des zones humides d’importance majeure couverte par un site Ramsar
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Champagne-Ardenne
PACA
Basse-Normandie
Languedoc-Roussillon
Bretagne
Corse
Picardie
Centre
Pays-de-la-Loire
Lorraine
Poitou-Charentes
Rhône-Alpes
Nord-Pas-de-Calais
Ensemble*
Région
Seules les régions couvertes par un site Ramsar sont représentées.
Ensemble * : ensemble des zones humides suivies par l’ONZH.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 11
Part en 2008 par type de zone humide des zones humides d’importance majeure couverte par un site Ramsar
21% de la superficie des zones humides
d’importance majeure est couverte par un site
Ramsar, 18 sites sur les 21 sites métropolitains étant
dénombrés. Les taux les plus élevés sont identifiés en
région Champagne-Ardenne (site des Etangs de la
Champagne humide), PACA et Languedoc-
Roussillon (sites de la Camargue et de la petite
Camargue), ainsi que Basse Normandie (sites des
marais du Cotentin et du Bessin et baie du Mont St
Michel). L’approche par type ONZH montre une
forte différentiation entre les sites des vallées
alluviales, où le label est peu observé,
contrairement aux zones du littoral méditerranéen.
Les vallées alluviales sont difficilement désignables
au titre de la convention Ramsar car il est délicat de
scinder de grands ensembles fonctionnels.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
Vallées alluviales Littoral atlantique,
Manche et mer du
Nord
Plaines
intérieures
Littoral
méditerranéen
Ensemble*
Type de zone humide
Ensemble * : ensemble des zones humides suivies par
l’ONZH.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces
protégés 2008.
 La politique de maîtrise foncière : les sites du Conservatoire du littoral
La maîtrise foncière par le CdL concerne 1,3 % de la superficie des zones humides d’importance majeure,
représentant 31 000 ha. Parmi les départements littoraux, la plus forte proportion de maîtrise foncière est
observée sur les côtes méditerranéennes, notamment dans le Var où le taux atteint 50 % de la superficie des
zones humides échantillonnées.
Part en 2008 des zones humides d’importance majeure couverte par un site du Conservatoire du littoral par
département
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Var
Haute-Corse
Pyrénées-Orientales
Hérault
Pas-de-Calais
Bouches-du-Rhône
Aude
Eure
Finistère
Seine-Maritime
Somme
Gard
Côtes d'Armor
Charente-Maritime
Landes
Morbihan
Gironde
Manche
Savoie
Loire-Atlantique
Vendée
Marne
Ensemble*
Région
Seuls les départements dont la superficie est couverte à plus de 0,38 % par un site du CdL sont représentés.
Ensemble * : ensemble des zones humides suivies par l’ONZH.
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés 2008.
Le CdL possède une majorité de terrains dans les Bouches-du-Rhône (sites des Marais du Vigueirat et de
l’Etang du Vaccarès notamment). Les taux de protection les plus élevés se trouvent dans le Var (Salins des
Pesquiers, les Vieux Salins), la Haute-Corse et les Pyrénées-Orientales.
 Bilan
Les proportions d’espaces protégés sont beaucoup plus élevées dans les Zones humides d’importance
majeure que celles observées sur le territoire métropolitain dans son ensemble, pour presque toutes les
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 12
catégories de mesures de protection, foncière, réglementaire ou contractuelle. Ce qui est révélateur d’une
part de la qualité des milieux et d’une reconnaissance, d’autre part de leur fragilité. L’importance de ces taux
de protection est un indice de réponse aux pressions exercées sur les milieux.
L’évolution des mesures de protection ou de gestion de 1990 à 2008
Les progressions les plus fortes s’observent pour les engagements européens et internationaux.
Evolution de 1990 à 2008 du pourcentage de zones humides d’importance majeure en site Natura 2000,
Ramsar ou PNR
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
1990 1995 2000 2005 2010
PSIC ou
SIC
ZPS
Ramsar
PNR
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés.
Le premier site Ramsar a été désigné en 1986 (Camargue) lors de la signature de la convention. Puis, à partir
de 1990 plusieurs désignations de sites se sont enchaînées (Golfe du Morbihan, Brenne, Baie du Mont St
Michel, Lac de Grand Lieu, Baie de Somme…). Ces dernières années montrent un ralentissement dans
l’application de cette mesure. Cependant, plus d’une dizaine de sites sont en cours de désignation.
Par ailleurs, la superficie des réserves de Biosphère concerne désormais presque 5% de la superficie des zones
humides suivies par l’ONZH. La révision du zonage de la réserve de Biosphère de la Camargue en 2006 a ainsi
augmenté de 100 000 ha la surface de zone humide d’importance majeure impliquée.
La surface en PNR a également progressé (+25%), mais dans une moindre proportion, depuis 2000 on observe
une quasi stabilité du pourcentage de surfaces de zones humides couvert.
Les ZPS ont commencé à être désignées à partir de 1986, et en 2008 le réseau est quasiment achevé. Les PSIC
ont été désignées à partir de 1997, les premières validations de PSIC en SIC datent de 2001, leur désignation
en ZSC débute seulement. On peut considérer que les surfaces mentionnées sur le graphe ont pratiquement
atteint leur maximum.
Evolution de 1990 à 2008 en pourcentage de la superficie des zones humides d’importance majeure couvertes
par une règlementation nationale de conservation
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
1990 1995 2000 2005 2010
RNN
APPB
RNCFS
Source : ONZH (10-2004) ; MNHN, base des espaces protégés.
Observatoire national des zones humides (ONZH)
S.O.e.S., octobre 2008. 13
Entre 1990 et 2008, la superficie totale de zones humides d’importance majeure en réserve naturelle nationale
a plus que doublé, surtout sur le littoral atlantique, et la surface des arrêtés de biotope a triplé, cet outil étant
très utilisé dans les vallées alluviales.
Champ géographique
Il s’agit des 152 zones humides d’importance majeure suivies par l’ONZH (hors massifs à tourbières), qui
intéressent 4279 communes, entièrement ou en partie. Les résultats présentés ici n’ont donc pas vocation à
être étendus à l’ensemble des zones humides françaises (voir la description et la carte des zones humides
d'importance majeure sur www.ifen.fr/onzh/, rubrique "Les zones humides d'importance majeure").
Ces zones se répartissent en quatre types : plaines intérieures ; vallées alluviales ; littoral méditerranéen ; littoral
atlantique, Manche et mer du Nord.
Remarques : les périmètres des zones humides d’importance majeure n’ont pas vocation à varier, cependant certains ont
été précisés jusqu’en 2004. Afin de pouvoir comparer les données, les traitements statistiques ont tous été réalisés à partir de
la dernière enveloppe de référence datant d’octobre 2004.
Quelques périmètres de zones humides se recouvrent partiellement, les résultats sont donnés sans double compte, les
intersections n’étant comptées qu’une seule fois. Par ailleurs, une même zone humide peut être couverte par plusieurs
mesures de protection ou de gestion. Ainsi, lorsque plusieurs mesures sont regroupées dans une même catégorie (par
exemple protections règlementaires, engagements européens ou internationaux), les résultats sont également donnés sans
double compte au sein de cette catégorie. En revanche, un même site peut être comptabilisé dans plusieurs catégories
différentes. Enfin, certains périmètres de zones humides littorales s’étendent sur le domaine maritime, sur l’estran ou en mer, il
en est tenu compte dans les calculs de superficies.
Source des données
Périmètre de l’ONZH, Ifen, octobre 2004. Données de la base Espaces protégés du Muséum national d’histoire naturelle
2008 : PSIC, SIC et ZPS : 06/2007 ; APPB, RNN et RNC, RNR, Ramsar, PNR, PN, RNCFS, Biosphère : 12/2007 ; RBDF, CdL : 12/2006.
Pour les résultats des années 1990 et 2000, seules les données dont les dates de référence étaient antérieures au 31/12/1989
ou au 31/12/1999 ont été conservées.
(*) Sigles développés :
APPB : Arrêté préfectoral de protection de biotope
Biosphère : réserve de Biosphère
CdL : Terrains du Conservatoire de l’espace littoral et des
rivages lacustres
CEN : Conservatoire d’espaces naturels
ENS : Espace naturel sensible
PN : Parc National
PSIC : Proposition de site d’importance communautaire
RBDF : Réserve biologique domaniale ou forestière
RNC : Réserve naturelle de Corse
RNCFS : Réserve nationale de chasse et de faune
sauvage
RNN : Réserve naturelle nationale
RNR : Réserve naturelle régionale
PNR : Parc naturel régional
Ramsar : site de la convention Ramsar
SIC : Site d’intérêt communautaire
ZPS : Zones de protection spéciale
ZSC : Zone spéciale de conservation
S.O.e.S., octobre 2008. 14
ANNEXE : Superficie des zones humides d'importance majeure par type, région et département
Type de zone humide Superficie des zones humides d'importance majeure (ha)
Littoral atlantique 640 675
Littoral méditerranéen 189 961
Vallées alluviales 782 959
Plaines intérieures 797 848
Total 2 411 443
Région Superficie des zones humides d'importance majeure (ha)
Ile-de-France 14 742
Champagne-Ardenne 272 405
Picardie 52 967
Haute-Normandie 24 616
Centre 269 440
Basse-Normandie 94 882
Bourgogne 156 689
Nord-Pas-de-Calais 44 532
Lorraine 141 474
Alsace 82 626
Franche-Comté 61 564
Pays-de-la-Loire 239 581
Bretagne 69 172
Poitou-Charentes 153 297
Aquitaine 192 504
Midi-Pyrénées 23 923
Limousin 234
Rhône-Alpes 224 060
Auvergne 83 295
Languedoc-Roussillon 67 034
PACA 136 669
Corse 5 738
Total 2 411 443
Département Superficie des zones humides d'importance majeure (ha)
Ain 120 002
Aisne 17 832
Allier 72 553
Alpes-de-Haute-Provence 8 484
Hautes-Alpes 2 286
Ardèche 3 216
Ardennes 33 628
Aube 101 220
Aude 17 141
Bouches-du-Rhône 119 622
Calvados 28 991
Charente 672
Charente-Maritime 143 181
Cher 59 035
Cote d'Or 38 426
Côtes d'Armor 12 895
Creuse 234
Drôme 4 738
Observatoire national des zones humides (ONZH)
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Département Superficie des zones humides d'importance majeure (ha)
Eure 16 969
Finistère 13 720
Haute-Corse 5 738
Gard 20 429
Haute-Garonne 8 567
Gers 3 015
Gironde 120 600
Hérault 23 146
Ille-et-Vilaine 17 562
Indre 59 911
Indre-et-Loire 3 748
Isère 3 430
Jura 44 691
Landes 67 058
Loir-et-Cher 123 934
Loire 70 691
Loire-Atlantique 86 555
Loiret 22 812
Lot-et-Garonne 498
Maine-et-Loire 30 523
Manche 59 769
Marne 104 351
Haute-Marne 33 206
Mayenne 151
Meurthe-et-Moselle 17 522
Meuse 60 629
Morbihan 24 995
Moselle 62 325
Nièvre 41 570
Nord 31 797
Oise 3 938
Orne 6 123
Pas-de-Calais 12 735
Puy-de-Dôme 10 741
Pyrénées-Atlantiques 4 348
Hautes-Pyrénées 2 480
Pyrénées-Orientales 6 317
Bas-Rhin 62 383
Haut-Rhin 20 244
Rhône 12 601
Haute-Saône 16 873
Saône-et-Loire 47 404
Savoie 8 502
Haute-Savoie 881
Seine-Maritime 7 647
Seine-et-Marne 14 742
Deux-Sèvres 9 443
Somme 31 197
Tarn-et-Garonne 9 862
Var 1 828
Vaucluse 4 449
Vendée 122 352
Vosges 998
Yonne 29 289
TOTAL 2 411 443
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OCCUPATION DU SOL
Service de l’Observation et des Statistiques
Observatoire National des Zones Humides
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Institut français de l’environnement, juin 2008.
17
A RETENIR :
En 2000, l’occupation du sol dans les zones humides d’importance majeure est dominée par les territoires
agricoles. Ils couvrent 52 % de leur superficie et se répartissent essentiellement en prairies (22 %) et terres
arables (20%). Les proportions les plus élevées de ces deux postes se trouvent dans les vallées alluviales.
Entre 1990 et 2000, l’artificialisation de nouvelles terres a touché tous les types de zones humides, avec une
augmentation de 4 050 ha, les surfaces en eau progressant d’autant. A l’inverse, les terres agricoles ont
régressé de manière importante (-7 370 ha), surtout dans les plaines intérieures et les vallées alluviales.
Contexte et objectifs
Les zones humides et leurs environs sont soumis à des changements d’usages, d’activités humaines, ou de
fonctionnement hydrologique, qui modifient l’occupation du sol. Les zones humides d’importance majeure
se composent de milieux humides, et couvrent également, pour les plus étendues d’entre elles, des
espaces agricoles ou urbanisés connexes.
Il s’agit d’analyser l’occupation du sol en 2000 et son évolution depuis 1990 dans ces périmètres, afin
d’identifier les variations les plus significatives, de les comparer à celles observées sur le territoire
métropolitain dans son ensemble, tout en examinant les différences entre les quatre types de zones
humides.
La base CORINE Land Cover
Les résultats statistiques exposés sont issus de l’exploitation de CORINE Land Cover 1990 et 2000, versions
actuellement disponibles. Il s’agit d’une base de données géographiques présentant l’inventaire de
l’occupation du sol en 44 postes regroupés en 5 types : territoires artificialisés, terres agricoles, forêts et
milieux naturels ouverts, zones humides, surfaces en eau. Cette base est définie à l’échelle du 1/100 000ème,
les objets de moins de 25 ha et de moins de 100 m de large ne sont pas pris en compte, les changements
d’occupation du sol entre 1990 et 2000 inférieurs à 5 ha non plus. La nomenclature présente d’autres limites
quant à l’analyse des zones humides. Ainsi, la distinction n’est pas faite entre les milieux humides et non
humides, pour les prairies, landes et forêts, et il n’existe pas de poste pour les peupleraies. On ne peut donc
étudier que les principaux milieux et les grandes tendances d’occupation du sol.
La nomenclature complète figure en annexe. Elle comprend 3 niveaux emboîtés, le niveau 1 est le plus
général, et le niveau 3 le plus précis.
Champ géographique
L’analyse porte sur les 152 zones humides d’importance majeure suivies par l’Observatoire National des
Zones Humides (hors massifs à tourbières), qui intéressent 4279 communes, entièrement ou en partie. Ces
sites constituent des périmètres d’observation qui se répartissent en quatre grands types : plaines
intérieures ; vallées alluviales ; littoral méditerranéen ; littoral atlantique, Manche et mer du Nord. Les
résultats fournis ci-après ne peuvent donc pas être étendus à l’ensemble des zones humides françaises.
L’occupation du sol dans les zones
humides d’importance majeure entre
1990 et 2000
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Institut français de l’environnement, juin 2008.
18
L’occupation du sol en 2000 dans les zones humides d’importance majeure
Une carte de l’occupation des sols pour chacune des 152 zones humides d’importance majeure, issue de
la base de données géographiques CORINE Land Cover (version 2000) est accessible à l’adresse suivante :
http://www.ifen.fr/acces-thematique/territoire/zones-humides/onzh/l-occupation-des-sols-sur-les-zoneshumides-
d-importance-majeure.html
L’occupation du sol en 2000 dans les zones humides d’importance majeure et en France métropolitaine
0
10
20
30
40
50
60
70
Territoires agricoles Forêts et milieux seminaturels
Surfaces en eau Zones humides Territoires artificialisés
en % des surfaces
Ensemble des zones humides d'importance majeure France métropolitaine
Source : Ifen (ONZH - 2004) et CORINE Land Cover 2000
 Les territoires agricoles, forestiers et les milieux semi-naturels
Les zones humides d’importance majeure sont caractérisées par une forte proportion de territoires agricoles
(52 %), ainsi que de forêts et milieux semi-naturels (22 %). Ces catégories, ainsi que les territoires artificialisés,
sont toutefois sous-représentées par rapport à l’ensemble du territoire métropolitain.
Les trois types de milieux les plus répandus dans les zones humides d’importance majeure figurent parmi les
territoires agricoles et forestiers :
- Les prairies (poste 231) couvrent plus de 22 % (538 635 ha) de la superficie des zones humides
d’importance majeure. Très peu relevées sur le littoral méditerranéen, les prairies représentent par
contre 26 % de la superficie des zones humides des types littoral atlantique et vallées alluviales, et
19 % des plaines intérieures. On y trouve traditionnellement de grandes étendues de marais ou de
zones humides entretenues en prairies pour l’élevage bovin ou ovin. Ainsi, il est probable que les
prairies humides en constituent une forte proportion, impossible à évaluer précisément. Les sites qui
accueillent les plus grandes surfaces de prairies, supérieures à 30 000 ha, sont le Marais Poitevin, la
Plaine du Forez et les Marais du Cotentin et du Bessin.
- Les terres arables non irriguées (poste 211) totalisent 477 876 ha, soit presque 20 % de la superficie
des zones humides d’importance majeure. Les plus forts taux sont observés dans les types vallées
alluviales et plaines intérieures, où ils s’élèvent respectivement à 25 et 22 % de la superficie des sites,
par contre la proportion de terres arables est très faible sur le littoral méditerranéen (2%). Les
surfaces les plus importantes de terres arables non irriguées ont été observées dans le Marais
Poitevin (51 777 ha) et les Dombes (39 054 ha).
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Institut français de l’environnement, juin 2008.
19
- Les forêts de feuillus (poste 311) s’étendent sur 394 080 ha, soit 16,3 % de la superficie des sites suivis.
Ce taux dépasse les 30 % dans les plaines intérieures, la surface repérée la plus vaste (89 316 ha) est
localisée dans le site de la Sologne.
 Les milieux aquatiques-humides
A l’inverse des milieux agricoles et forestiers, les surfaces en eaux et les zones humides sont logiquement surreprésentées
dans les zones humides d’importance majeure par rapport à l’ensemble du territoire. Leurs
superficies dépassent les 10 %, alors que ce taux n’atteint pas 1 % sur la France métropolitaine. Les surfaces
en eau dominent largement sur le littoral méditerranéen avec une prédominance du poste lagunes
littorales (76 348 ha).
La catégorie zones humides est peu répertoriée dans les vallées alluviales et plaines intérieures, tandis
qu’elle dépasse les 30 % sur les façades littorales, atlantique et méditerranéenne. Elle reste toutefois sousestimée,
avec notamment une faible représentation du poste tourbières car ces milieux sont rarement de
taille supérieure à 25 ha et que les massifs à tourbières n’ont pas été considérés. Les zones intertidales (zones
de balancement des marées) priment avec 122 881 ha, et se retrouvent exclusivement dans le type littoral
Atlantique, Manche et mer du Nord avec quelques grands sites comme la Baie du Mont Saint Michel, le
Perthuis Charentais, la baie de Bourgneuf-Ile de Noirmoutier. Les marais maritimes et les marais intérieurs
sont aussi abondants, surtout sur les littoraux, méditerranéen et atlantique.
 Les territoires artificialisés
Ils couvrent 3,4 % des zones humides d’importance majeure, avec une prédominance de tissu urbain
discontinu, puis de secteurs d’extractions de matériaux, et de zones industrielles et commerciales. La
proportion de territoires artificialisés atteint presque 6 % dans les vallées alluviales, soit presque trois fois plus
que dans les types littoraux. Les plus grandes surfaces de tissu urbain continu et discontinu (postes 111+112)
sont observées dans la plaine du Forez (3 690 ha), les zones humides entre Scarpe et Escault (2 640 ha), puis
dans des secteurs de la vallée de la Saône et de la Loire.
L’occupation du sol en 2000 par type de zone humide d’importance majeure
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Littoral atlantique,
Manche et mer du
Nord
Littoral méditerranéen Vallées alluviales Plaines intérieures Ensemble des zones
humides d'importance
majeure
France métropolitaine
en % des surfaces
Territoires artificialisés Territoires agricoles Forêts et milieux semi-naturels Zones humides Surfaces en eau
Source : Ifen (ONZH- 2004) et CORINE Land Cover 2000
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Institut français de l’environnement, juin 2008.
20
L’évolution de l’occupation du sol entre 1990 et 2000 dans les zones humides d’importance
majeure
Type de zone
humide
Littoral
atlantique,
Manche et
mer du Nord
Littoral
méditerranéen
Vallées
alluviales
Plaines
intérieures
Ensemble des
zones humides
France
métropolitaine
Surfaces des zones
humides
d’importance
majeure en ha
655 227 189 976 788 492 806 243 2 411 443
Surface du
territoire : 54
959 036
Occupation du sol en 2000 en %
Territoires
artificialisés
1,9 1,8 5,9 2,4 3,4 4,8
Territoires agricoles 47,3 19,5 61,2 53,6 52 59,9
Forêts et milieux
semi-naturels
6,8 5,4 22,5 38,4 22,3 34,2
Zones humides 30,5 30,7 1 0,6 10,6 0,3
Surfaces en eau 13,6 42,6 9,5 5 11,8 0,7
Evolution des surfaces entre 1990 et 2000 en ha
Territoires
artificialisés
784 170 2 640 429 4 054 122 965
Territoires agricoles -709 63 -3 826 -2 963 -7 367 -103 205
Forêts et milieux
semi-naturels
-236 -179 -638 538 -561 -31678
Zones humides 11 -122 -136 -210 -458 -594
Surfaces en eau 150 68 1 961 2 207 4 331 12 513
Part du territoire suivi affecté par des changements d'occupation du sol entre 1990 et 2000 en %
Territoires
artificialisés
0,12 0,09 0,33 0,05 0,17 0,22
Territoires agricoles -0,11 0,03 -0,49 -0,37 -0,31 -0,19
Forêts et milieux
semi-naturels
-0,04 -0,09 -0,08 0,07 -0,02 -0,06
Zones humides 0 -0,06 -0,02 -0,03 -0,02 0
Surfaces en eau 0,02 0,04 0,25 0,27 0,18 0,02
Source : Ifen (ONZH- 2004) et CORINE Land Cover 2000
Entre 1990 et 2000, les changements d’occupation du sol ont affecté 0,7 % de la superficie des zones
humides d’importance majeure, contre 0,5 % du territoire métropolitain. Ces mutations suivent à peu près
les tendances nationales, avec toutefois des changements plus marqués, comme par exemple
l’augmentation des surfaces en eau.
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21
Evolution surfacique des grandes catégories d’occupation du sol dans les zones humides d’importance majeure entre
1990 et 2000
-0,35% -0,30% -0,25% -0,20% -0,15% -0,10% -0,05% 0,00% 0,05% 0,10% 0,15% 0,20% 0,25%
Territoires artificialisés
Territoires agricoles
Forêts et milieux semi-naturels
Zones humides
Surfaces en eau
en % des surfaces
Ensemble des zones humides d'importance majeure France métropolitaine
Source : Ifen (ONZH- 2004) et CORINE Land Cover 1990 et 2000
Entre 1990 et 2000, les surfaces artificialisées ont augmenté de plus de 4 000 ha dans les zones humides
d’importance majeure, ce qui représente 0,17 % de la superficie des sites suivis et correspond à une
évolution relative de 5 %. C’est dans les vallées alluviales que la part de territoire affecté est la plus
importante. L’artificialisation (urbanisation, développement d’infrastructures routières ou de loisirs,
aménagements touristiques ou portuaires) s’est produite essentiellement au détriment de terres agricoles et
d’espaces naturels. Au cours de la décennie 1990-2000, les plaines alluviales ont eu à faire face à un fort
développement urbain et industriel et à une augmentation de la pression des activités humaines.
Les surfaces en eau correspondent à la seconde catégorie en expansion, avec une progression plus forte
que sur l’ensemble du territoire métropolitain, et qui concerne surtout les plaines intérieures et les vallées
alluviales. Ainsi, 4 000 ha de plans d’eau sont apparus, sur des secteurs qui en 1990 étaient en prairies (1 488
ha) ou des zones d’extractions de matériaux, qui correspondent donc à d’anciennes gravières remises en
eau (1 118 ha).
Les territoires agricoles ont connu un recul, avec une perte totale de 7 366 ha, correspondant à 0,31 % de la
superficie des zones humides d’importance majeure. Ce sont les vallées alluviales puis les plaines intérieures
qui sont le plus impliquées. Parmi les terres agricoles, les pertes nettes les plus importantes portent sur le
poste des prairies (6 500 ha), elles sont converties en terres arables et en plans d’eau. Le littoral
méditerranéen n’est pas concerné, mais plutôt les plaines intérieures et vallées alluviales. Les pertes de
surfaces les plus importantes ont été observées dans les zones humides de la Brenne (plus de 1 100 ha de
prairies converties en plans d’eau pour la chasse et la pêche), du Marais Poitevin (800 ha mis en cultures) et
du lac du Der et zones environnantes (plus de 500 ha mis en cultures). Les causes de disparition des prairies
sont multiples : régression de l’élevage et déprise agricole dans les marais littoraux, progression des cultures
intensives notamment dans les vallées alluviales, intensification de la pisciculture et aménagement de plans
d’eau dans les plaines intérieures riches en étangs, extraction de granulats en milieu alluvial. En outre, l’état
de conservation des prairies a continué de se dégrader entre 1990 et 2000 (voir Etat 2000 et évolution 1990-
2000 des zones humides d’importance majeure en France métropolitaine). Ces modifications ont un impact
écologique fort, car les prairies humides sont des milieux riches d’une faune et d’une flore remarquables. A
contrario, des reconversions de terres arables en prairies ont été observées dans les sites de la Seine (de
l’Aube à l’Yonne) et du lac du Der. L’instauration des mesures agri-environnementales au début des
années 1990 est l’un des dispositifs qui a contribué au maintien des prairies humides, mais n’a pas suffi pour
autant à en stopper le déclin.
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Institut français de l’environnement, juin 2008.
22
Par ailleurs, on note une faible régression des milieux forestiers et semi-naturels. Elle touche tous les types de
zones humides hormis les plaines intérieures où les surfaces ont augmenté, en raison de la fermeture des
milieux ou du développement de la sylviculture intensive (peupleraies) selon les secteurs.
La catégorie zones humides diminue aussi légèrement pour tous les postes sauf ceux des tourbières et des
marais salants. Ce sont surtout les marais intérieurs qui régressent, par conversion en plans d’eau ou en
prairies, par abandon et développement des landes et broussailles, ou encore création de chantiers.
Evolution des grands types d’occupation du sol dans les zones humides d’importance majeure par type de zone humide
entre 1990 et 2000
-8 000
-7 000
-6 000
-5 000
-4 000
-3 000
-2 000
-1 000
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
Littoral atlantique, Manche
et mer du Nord
Littoral méditerranéen Vallées alluviales Plaines intérieures Ensemble des zones
humides d'importance
majeure
Surfaces en ha
Territoires artificialisés Territoires agricoles Forêts et milieux semi-naturels Zones humides Surfaces en eau
Source : Ifen (ONZH- 2004) et CORINE Land Cover 1990 et 2000
Ce bilan par type de zone humide montre que les vallées alluviales subissent les mutations les plus
prononcées, avec le plus fort taux de progression pour l’artificialisation et la disparition de terres agricoles.
Ce sont aussi ces zones qui disposent le moins de mesures de protection et de gestion (voir fiche indicateur
Les milieux naturels protégés dans les zones humides d’importance majeure). Les zones humides littorales
semblent plus à l’écart des changements profonds ou de vaste ampleur. Toutefois, cette analyse reste à
nuancer, puisqu’il a été évalué par ailleurs que les zones du littoral méditerranéen cumulaient le plus de
dysfonctionnements (dégradation de l’état de conservation des milieux, expansion d’espèces
envahissantes, perturbations hydrologiques) selon l’enquête Etat 2000 et évolution 1990-2000 des zones
humides d’importance majeure en France métropolitaine.
Source des données
Ifen, ONZH, octobre 2004. Base de données CORINE Land Cover 1990 et 2000.
Ifen, décembre 2007, 4 pages 122.
Ximenès M.C., Fouque C., Barnaud G., 2007. "Etat 2000 et évolution 1990-2000 des zones humides
d’importance majeure en France métropolitaine" (Document technique IFEN-ONCFS-MNHN-FNC). Orléans,
Ifen. 136 p. + annexes.
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23
ANNEXE
Nomenclature CORINE Land Cover en 44 postes (niveau 3)
CLC 1. Territoires artificialisés
CLC 11 Zones urbanisées
1.1.1. Tissu urbain continu
1.1.2. Tissu urbain discontinu
CLC 12. Zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication
1.2.1. Zones industrielles et commerciales
1.2.2. Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés
1.2.3. Zones portuaires
1.2.4. Aéroports
CLC 13. Mines, décharges et chantiers
1.3.1. Extraction de matériaux
1.3.2. Décharges
1.3.3. Chantiers
CLC 14. Espaces verts artificialisés, non agricoles
1.4.1. Espaces verts urbains
1.4.2. Equipements sportifs et de loisirs
CLC 2. Territoires agricoles
CLC 21. Terres arables
2.1.1. Terres arables hors périmètres d'irrigation
2.1.2. Périmètres irrigués en permanence
2.1.3. Rizières
CLC 22. Cultures permanentes
2.2.1. Vignobles
2.2.2. Vergers et petits fruits
2.2.3. Oliveraies
CLC 23. Prairies
2.3.1. Prairies
CLC 24. Zones agricoles hétérogènes
2.4.1. Cultures annuelles associées aux cultures permanentes
2.4.2. Systèmes culturaux et parcellaires complexes
2.4.3. Territoires principalement occupés par l'agriculture avec présence de végétation naturelle importante
2.4.4. Territoires agro-forestiers
CLC 3. Forêts et milieux semi-naturels
CLC 31. Forêts
3.1.1. Forêts de feuillus
3.1.2. Forêts de conifères
3.1.3. Forêts mélangées
CLC 32. Milieux à végétation arbustive et/ou herbacée
3.2.1. Pelouses et pâturages naturels
3.2.2. Landes et broussailles
3.2.3. Végétation sclérophylle
3.2.4. Forêt et végétation arbustive en mutation
CLC 33. Espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation
3.3.1. Plages, dunes et sable
3.3.2. Roches nues
3.3.3. Végétation clairsemée
3.3.4. Zones incendiées
3.3.5. Glaciers et neiges éternelles
CLC 4. Zones humides
CLC 41. Zones humides intérieures
4.1.1. Marais intérieurs
4.1.2. Tourbières
CLC 42. Zones humides maritimes
4.2.1. Marais maritimes
4.2.2. Marais salants
4.2.3. Zones intertidales
CLC 5. Surfaces en eau
CLC 51. Eaux continentales
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Institut français de l’environnement, juin 2008.
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5.1.1. Cours et voies d'eau
5.1.2. Plans d'eau
CLC 52. Eaux maritimes
5.2.1. Lagunes littorales
5.2.2. Estuaires
5.2.3. Mers et océans
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Meeddat - Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS), mai 2009.
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A RETENIR :
En 2006, l’occupation des sols dans les zones humides d’importance majeure est dominée par les territoires
agricoles. Ils couvrent 51,5 % de leur superficie et se répartissent essentiellement en prairies (22 %) et terres
arables (20%). Les proportions les plus élevées de ces deux postes se trouvent dans les vallées alluviales.
Entre 2000 et 2006, l’artificialisation de nouvelles terres a touché tous les types de zones humides, avec une
augmentation de 3 090 ha. Les surfaces en eau ont également progressé de 1 060 ha. A l’inverse, les terres
agricoles ont régressé de manière importante (-3 960 ha), surtout dans les plaines intérieures et les vallées
alluviales.
Contexte et objectifs
Les zones humides et leurs environs sont soumis à des changements d’usages, d’activités humaines, ou de
fonctionnement hydrologique, qui modifient l’occupation des sols. Les zones humides d’importance
majeure se composent de milieux humides. Néanmoins les plus étendues couvrent également des espaces
agricoles ou urbanisés connexes.
A partir de l’outil européen de suivi de l’occupation des sols CORINE Land Cover, il s’agit d’analyser
l’occupation des sols en 2006 et son évolution depuis 2000 dans les zones humides d’importance majeure.
L’objectif est d’identifier les variations les plus significatives, de les comparer à celles observées sur le
territoire métropolitain dans son ensemble, tout en examinant les particularités de chacun des quatre types
de zones humides.
L’occupation des sols en 2006 dans les zones humides d’importance majeure
L’occupation des sols en 2006 dans les zones humides d’importance majeure et en France métropolitaine
0
10
20
30
40
50
60
Territoires agricoles Forêts et milieux
semi-naturels
Surfaces en eau Zones humides Territoires
artificialisés
en % des surfaces
Ensemble des zones humides d'importance majeure France métropolitaine
Source : SOeS (ONZH) et CORINE Land Cover 2006.
L’occupation des sols dans les zones humides
d’importance majeure entre 2000 et 2006
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Meeddat - Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS), mai 2009.
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 Les territoires agricoles, forestiers et les milieux semi-naturels
Les zones humides d’importance majeure sont caractérisées par une forte proportion de territoires agricoles
(52 %), ainsi que de forêts et milieux semi-naturels (22 %). Ces catégories, ainsi que les territoires artificialisés,
sont toutefois sous-représentées par rapport à l’ensemble du territoire métropolitain.
Les trois types de milieux les plus répandus dans les zones humides d’importance majeure figurent parmi les
territoires agricoles et forestiers :
- Les prairies (poste 231 de la nomenclature CLC) couvrent près de 22 % (524 160 ha) de la superficie
des zones humides d’importance majeure. Très peu relevées sur le littoral méditerranéen, elles
représentent par contre 27 % de la superficie des zones humides du type littoral atlantique, 25 %
des vallées alluviales et 19 % des plaines intérieures. Dans la mesure où généralement ces zones
comportent de grandes étendues de marais ou de prairies vouées à l’élevage extensif de bovins
ou d’ovins, il est probable que la part des prairies humides soit importante, mais il est impossible de
l’évaluer précisément d’un point de vue technique. Les deux sites qui accueillent les plus grandes
surfaces de prairies, supérieures à 30 000 ha, sont le Marais Poitevin et la Sologne Bourbonnaise.
- Les terres arables non irriguées (poste 211) totalisent 483 013 ha, soit 20 % de la superficie des zones
humides d’importance majeure. Les plus forts taux sont relevés dans les types vallées alluviales et
plaines intérieures, où ils s’élèvent respectivement à 26 et 23 % de la superficie des sites. Par contre
cette proportion reste très faible sur le littoral méditerranéen (<1%). Les surfaces les plus étendues
de terres arables non irriguées ont été constatées dans le Marais Poitevin (51 429 ha) et les Dombes
(42 365 ha).
- Les forêts de feuillus (poste 311) s’étendent sur 388 786 ha, soit 16 % de la superficie des sites suivis.
Ce taux dépasse les 31 % dans les plaines intérieures, la surface repérée la plus vaste (87 429 ha) est
localisée dans le site de la Sologne.
 Les milieux aquatiques-humides
A l’inverse des milieux agricoles et forestiers, les surfaces en eaux et les zones humides sont logiquement surreprésentées
dans les zones humides d’importance majeure par rapport à l’ensemble du territoire. Elles
représentent plus de 22 % de la superficie des zones humides, alors que ce taux est de 1 % pour la France
métropolitaine. Les surfaces en eau dominent largement sur le littoral méditerranéen avec une
prédominance du poste lagunes littorales (75 317 ha).
La catégorie zones humides est peu répertoriée dans les vallées alluviales et plaines intérieures, tandis
qu’elle est de l’ordre de 30 % sur les façades littorales, atlantique et méditerranéenne. Elle reste toutefois
sous-estimée, avec notamment une faible représentation du poste tourbières, puisque ces milieux couvrent
rarement des surfaces de plus de 25 ha d’un seul tenant (seuil pour la cartographie des unités
d’occupation des sols dans CORINE Land Cover). Les zones intertidales (zones de balancement des
marées) priment avec 122 243 ha, et se retrouvent exclusivement dans le type littoral Atlantique, Manche et
mer du Nord avec quelques grands sites comme la Baie du Mont Saint Michel et la Baie de Bourgneuf-Ile
de Noirmoutier. Les marais maritimes et les marais intérieurs sont aussi abondants, surtout sur les littoraux,
méditerranéen et atlantique. Les marais maritimes les plus étendus se trouvent dans le site des Zones
humides associées à l’Etang de Berre (22 829 ha) et les marais intérieurs dans le site des Marais de Brière
(10 410 ha).
 Les territoires artificialisés
Ils couvrent 3,5 % des zones humides d’importance majeure, avec une prédominance du tissu urbain
discontinu, puis des secteurs d’extractions de matériaux, et des zones industrielles et commerciales. La
proportion de territoires artificialisés atteint 6 % dans les vallées alluviales, soit presque trois fois plus que dans
les types littoraux. Les plus grandes surfaces de tissu urbain continu et discontinu (postes 111+112) sont
observées dans la Plaine du Forez (4 492 ha), les Zones humides entre Scarpe et Escault (2 662 ha), et dans
un secteur de la Vallée de la Saône, entre Tournus et Lyon (2 353 ha).
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Meeddat - Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS), mai 2009.
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L’occupation des sols en 2006 par type de zone humide d’importance majeure
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Littoral atlantique,
Manche et mer du
Nord
Littoral
méditerranéen
Vallées alluviales Plaines
intérieures
Ensemble des
zones humides
d'importance
majeure
France
métropolitaine
en % des surfaces
Surfaces en eau
Zones humides
Forêts et milieux
semi-naturels
Territoires agricoles
Territoires
artificialisés
Source : SOeS (ONZH) et CORINE Land Cover 2006.
L’évolution de l’occupation des sols entre 2000 et 2006 dans les zones humides d’importance
majeure
Evolution des grandes catégories d’occupation des sols dans les zones humides d’importance majeure entre 2000 et
2006
Type de zone humide
Littoral
atlantique,
Manche et mer
du Nord
Littoral
méditerranéen
Vallées
alluviales
Plaines
intérieures
Ensemble des
zones humides
France
métropolitaine*
Surfaces des zones
humides d’importance
majeure en ha
639 646 189 542 781 740 796 634 2 407 562 54 866 083
Occupation des sols en 2006 en %
Territoires artificialisés 2 1,9 6 2,6 3,5 5,1
Territoires agricoles 47,7 19,3 60,9 53,1 51,5 59,8
Forêts et milieux seminaturels
6,8 5,8 22,5 38,6 22,4 34
Zones humides 29,6 30,9 0,9 0,6 10,8 0,3
Surfaces en eau 14 42,1 9,7 5 11,8 0,7
Evolution des surfaces entre 2000 et 2006 en ha
Territoires artificialisés 520 54 1 545 974 3 092 82 124
Territoires agricoles -494 -16 -2 195 -1254 -3 960 -78 203
Forêts et milieux
semi-naturels -352 -12 106 -18 -276 -6 935
Zones humides 135 -32 -24 0 80 21
Surfaces en eau 190 6 568 299 1 063 2 994
Part du territoire suivi affecté par des changements d'occupation des sols entre 2000 et 2006 en %
Territoires artificialisés 0,08 0,03 0,2 0,12 0,13 0,15
Territoires agricoles -0,08 -0,008 -0,3 -0,16 -0,16 -0,14
Forêts et milieux
semi-naturels -0,06 -0,006 0,01 -0,002 -0,011 -0,013
Zones humides 0,02 -0,02 -0,003 0 0,0033 0,00004
Surfaces en eau 0,03 0,003 0,07 0,04 0,044 0,005
Source : SOeS (ONZH) et CORINE Land Cover 2000 et 2006.
* les données France métropolitaine sont calculées hors domaine maritime.
Observatoire national des zones humides (ONZH)
Meeddat - Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS), mai 2009.
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Entre 2000 et 2006, les changements d’occupation des sols ont affecté 0,35 % de la superficie des zones
humides d’importance majeure, contre 0,31 % du territoire métropolitain. Les mutations suivent donc les
tendances nationales, avec toutefois des changements plus marqués, comme l’augmentation des surfaces
en eau et zones humides.
Par rapport à la décennie 1990-2000, l’artificialisation et la création de surfaces en eau se sont poursuivies
aux dépens des terres agricoles et des forêts et milieux semi-naturels. Pour la catégorie zones humides, on
observait une disparition de surfaces entre 1990 et 2000, et une stabilisation entre 2000 et 2006.
Evolution surfacique des grandes catégories d’occupation des sols dans les zones humides d’importance majeure entre
2000 et 2006
-0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2
Territoires artificialisés
Territoires agricoles
Forêts et milieux semi-naturels
Zones humides
Surfaces en eau
en % des surfaces
Ensemble des zones humides d'importance majeure France métropolitaine
Source : SOeS (ONZH) et CORINE Land Cover 2000 et 2006.
Remarque : Tous les chiffres énoncés dans l’analyse ci-après donnent les soldes des changements, et donc
tiennent compte des gains et des pertes de surfaces.
Entre 2000 et 2006, les surfaces artificialisées ont augmenté de plus de 3 000 ha dans les zones humides
d’importance majeure, ce qui représente 0,13 % de la superficie des sites suivis. C’est dans les vallées
alluviales que la part de territoire affecté est la plus importante. L’artificialisation (urbanisation,
développement d’infrastructures routières ou de loisirs, aménagements touristiques ou portuaires) s’est
produite essentiellement au détriment de terres agricoles. Ainsi, 842 ha de terres arables, 375 ha de prairies
et 202 ha de systèmes culturaux et parcellaires complexes ont été artificialisés en particulier pour
l’extraction de matériaux. Au cours de la période 2000-2006, les plaines alluviales ont donc eu à faire face à
des changements notables, avec un développement urbain et industriel soutenu et une augmentation de
la pression de certaines activités humaines.
Les surfaces en eau correspondent à la seconde catégorie en expansion, avec une progression bien plus
forte que sur l’ensemble du territoire métropolitain, et qui concerne particulièrement les vallées alluviales
puis les plaines intérieures. Ainsi, 1 066 ha de plans d’eau au total sont apparus, sur des secteurs qui en 2000
étaient en prairies (408 ha) ou en zones d’extractions de matériaux (77 ha), qui correspondent donc à
d’anciennes gravières remises en eau. Dans le type vallées alluviales, ce sont 248 ha de prairies,
notamment dans les Vallées de l’Oise et de la Saône, et 167 ha de terres arables, en particulier dans le site
de la Vallée de la Seine, qui ont été transformés en plans d’eau.
Les territoires agricoles ont connu un recul, avec une perte totale de 3 960 ha, correspondant à 0,16 % de la
superficie des zones humides d’importance majeure. Ce sont les vallées alluviales puis les plaines intérieures
qui sont le plus impliquées. Parmi les terres agricoles, les pertes nettes les plus importantes portent sur les
prairies (-1847 ha), qui sont converties pour une grande part en terres arables et en plans d’eau. De 2000 à
2006, le recul des prairies se poursuit, mais à un rythme plus faible qu’entre 1990 et 2000. Si le littoral
méditerranéen est peu concerné, les plaines intérieures et vallées alluviales sont les plus touchées. Les
pertes de surfaces les plus importantes ont été observées dans les zones humides de la Plaine du Forez (319
ha), les Etangs du sud-est Mosellan (178 ha) et la Sologne Bourbonnaise (143 ha). Les causes de disparition
des prairies sont multiples : régression de l’élevage et déprise agricole dans les marais littoraux, progression
Observatoire national des zones humides (ONZH)
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des cultures intensives notamment dans les vallées alluviales, intensification de la pisciculture et
aménagement de plans d’eau dans les plaines intérieures riches en étangs, extraction de granulats en
milieu alluvial. En outre, l’état de conservation des prairies a continué de se dégrader entre 1990 et 2000
(voir Etat 2000 et évolution 1990-2000 des zones humides d’importance majeure en France métropolitaine).
Ces modifications ont un impact écologique fort, compte tenu de la richesse faunistique et floristique de
ces milieux. Par ailleurs, des reconversions de terres arables en prairies ont été observées (206 ha),
notamment dans le site de l’Estuaire de la Gironde (178 ha). L’instauration des mesures agrienvironnementales
au début des années 1990 est l’un des dispositifs qui a contribué au maintien des
prairies humides, mais n’a pas suffi pour autant à en stopper le déclin général.
Par ailleurs, on note une faible régression des forêts et milieux semi-naturels (-276 ha). Elle touche tous les
types de zones humides hormis les vallées alluviales où les surfaces ont augmenté, en raison de la fermeture
des milieux. Ainsi, 121 ha de prairies ont évolué vers de la forêt et végétation arbustive en mutation dans les
vallées alluviales, notamment dans les sites de la Loire entre