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Afficher la version complète : Digues, polders et conséquences........



JJB
07/03/2010, 14h53
J'ouvre ce topic pour apporter nos témoignages sur l'impact des digues sur les milieux estuariens.

Chacun y apportera ce qu'il y entend et à sa façon. Ce n'est pas un forum scientifique, juste une prise de conscience, ici et là, des modifications qu'ont subies nos baies avec les endiguements successifs.

JJB
07/03/2010, 14h55
http://img291.imageshack.us/img291/9859/vueenplanbaiedesveyszon.jpg

JJB
07/03/2010, 15h26
Voici donc la baie des Veys qui se situe entre Isigny et Carentan.

A droite l'estuaire de la Vire et en blanc les derniers polders qui ont été construits depuis la fin de la guerre de 1945.

J'ai commencé à chasser dans cet estuaire en 1975 et de manière plus intense à partir de 1979. Ces deux parties en blanc représentent les polders du Baril et celui de St Clément.

Au début des années 1980, l'ouvrage des digues se terminait et la baie perdait plusieurs centaines d'hectares. Lors de mouvements migratoires, les canards et limicoles empruntaient autant le cours de la Vire que la passe de Carentan pour descendre plus au Sud en direction du Mont Saint Michel. Petit à petit, les oiseaux ont commencé par délaisser la passe de la Vire pour concentrer leur axe de migration sur le cours de Carentan . la photo qui est présentée offre de ce côté de la baie une physionomie attirante avec un appel d’eau alors qu’à l’entrée de l’estuaire de la Vire, ce ne sont que des bancs de sable qui émergent. Est-ce l’une des causes ? Je n’en sais rien.

Parallèlement l’herbu de Brévands a été rogné par la mer du côté du cours de Carentan, là où les fonds sont plus profonds comme en témoigne la photo aérienne qui montre la présence de la mer devant le Grand Vey. Est-ce encore une des raisons du changement des courants dans l’estuaire qui viennent rogner l’herbu de brévands face à la réserve de Beauguillot ?

J’ai connu trois installations (gabions) qui à la fin des années 1970 se trouvaient dans l’herbu alors que dorénavant, ils sont en mer. L’une des installations a été reclassée dans l’herbier suite à sa disparition.

La Baie des Veys a ainsi perdu une grande superficie et gagné inversement de nombreux polders. Le niveau de la mer, lors des grandes marées se trouve désormais au dessus du niveau du sol des polders alors qu’au début des années 1980 et en particulier dans le Baril, les niveaux étaient identiques. La mer se trouve désormais comprimée, bloquée dans son étale alors qu’autrefois, elle se freinait sur les herbus en pente douce et trouvait une vaste surface pour venir mourir calmement.

Il est bien certain que la création de ces polders a eu des conséquences sur le milieu estuarien. Les anciens, comme moi, en ont été témoins. J’ai vu l’herbu de Brévands diminuer fortement sur le cours de Carentan et gagner sur le cours de la Vire. Mais quelles autres conséquences ont occasionnés ces travaux dantesques de digues hollandaises pour simplement offrir davantage de terres de culture ?

Quels dommages au milieu, à la faune, à la flore ?

Ce qui est certain, c’est que dorénavant, lors de coups de tabac à l’occasion de grandes marées, la mer monte plus haut et se déverse sur Géfosse, Isigny, Grandcamp alors qu’autrefois ces phénomènes étaient exceptionnels. Alors faut-il encore plus consolider les digues ou ouvrir des zones tampon qui permettront à la mer de s’étaler lors de raz de marée ?

JJB
07/03/2010, 15h28
Baie des Veys
Un article de Wikimanche.
Aller à : Navigation, Rechercher
La baie des Veys est un golfe d'une superficie de 37 km², situe à l'embouchure de la Vire.
C'est une zone de sédimentation dans laquelle se déversent différents fleuves côtiers (Vire, Taute, Douve, Madeleine) et de nombreux ruisseaux du Plain. Leurs eaux se mêlent aux eaux salées de la Manche.
Depuis son endiguement, la baie a perdu plus de 2 000 hectares. Des polders se sont formés sur les communes des Veys et Brévands. De nombreux gabions parsèment ses terres gagnées sur la mer.
Appartenant au Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, la baie marque la limite naturelle entre ces deux pays traditionnels normands.
Lors de leur migration, les oiseaux y font escale. De nombreuses espèces y passent l'hiver, c'est le cas des pluviers, courlis, huîtriers-pie, bécasses, chevaliers.
Les coquillages tels les palourdes, les coques y abondent ainsi que le poisson. Des phoques veaux-marins y trouvent refuge.
Économie [modifier]
L'activité ostréicole et mytilicole s'y est développée notamment à Sainte-Marie-du-Mont et dans le Calvados à Gefosses-Fontenay, Grand-Camp-Maisy, Isigny-sur-Mer. « 250 hectares exploités à 50 % fournissent 5 000 tonnes » [1].

JJB
07/03/2010, 15h36
http://img163.imageshack.us/img163/4994/vueenplanbaiedesveys.jpg

JJB
07/03/2010, 15h57
Les digues sont-elles efficaces ?

La France dispose de 7 500 à 9 000 km de digues fluviales ou côtières pour se protéger des inondations, estime le Cepri. Mais la qualité des installations est très disparate. Ainsi, certaines digues sont très anciennes (XVIIe siècle, voire avant), et n'ont pas été forcément très bien entretenues. Ces ouvrages sont fabriqués en terre compactée avec des matériaux locaux. «La terre présente de bonnes qualités mécaniques, notamment en termes de frottement. Mais si elle permet de lutter face à la poussée de l'eau, elle ne résiste pas à la submersion, relève Pierre Delage, professeur de géotechnique à l'École des ponts Paris Tech. En outre, le coût de la terre est évidemment beaucoup plus faible que celui du béton.»

Depuis 2007, une nouvelle réglementation a vu le jour. Toute digue de plus d'un mètre de haut protégeant plus de 10 habitants doit faire l'objet d'une surveillance régulière. Problème, selon le Cepri : «au moins 3 600 km de ces digues n'ont pas de propriétaires existants ou capables d'assurer correctement la gestion de l'ouvrage». Un écueil que confirme le ministère de l'Écologie. De plus, comme le soulignent tous les experts, les digues ne peuvent pas protéger de tout.

Gilian Caduc, responsable du mastère gestion de l'eau à l'Agro Paris Tech Engref note que : «La tendance actuelle est de ne plus construire de digues près de la mer mais à l'intérieur des terres. Il s'agit de créer une zone où l'énergie de la mer est freinée par l'écoulement sur le sol, ce qui est d'autant plus possible que le recul est de plusieurs centaines de mètres.» C'est d'ailleurs ce que font les Hollandais et les Anglais.

JJB
08/03/2010, 11h29
Pour ceux qui veulent témoigner des modifications du milieu estuarien suite à la contruction de digues, qu'il ne se gênent pas.

je ne crois pas que la BDV soit un cas unique.

tryan
08/03/2010, 11h33
JJB
Posté le Ce matin 11:29

Tu peux avoir des modifications d'estuaires sans pour antant l'édification de digues ;)

Ambroise
08/03/2010, 11h34
le cas du delta de l'Aa :
http://pagesperso-orange.fr/institutionwateringuesnpc/Page%20Web/Decouverte.htm

JJB
08/03/2010, 11h35
Et j'invite les gars de la BDV a intégrer ces infos dans leur culture sauvaginière car nous avons des arguments à fournir pour expliquer le désintérêt des oiseaux à rester dansl'estuaire de la Vire, comme autrefois.

la chasse n'est pas fautive!!!!!!!!!!

Seuls la perte de vasières + d'herbus sont responsables de ce désastre écologique dont personne ne parle encore.

JJB
08/03/2010, 11h36
Tryan, ici nous parlons de l'impact des digues sur le milieu estuarien. Suivi. ;)

JJB
08/03/2010, 11h40
Ambroise, je lis dans ta réf: ( de mémoire) le combat continue avec le désir de prolonger le travail des anciens

C'est un peu ma crainte de voir encore plus de digues pour renforcer "le mur de l'Atlantique"; pourtant ça n'a pas empêché les alliés de débarquer en une matinée.

Lamig 62
08/03/2010, 11h41
concernant la baie de Canche, les zones d'expentions des eaux sont réduit qu'a l'herbu, ensuite nous arrivons au pont rose, et à environ 3 kilometres de l'estuaire, Paf des digues, pourquoi !!!!!
Ba pour proteger les cultures de maïs de Monsieur....les digues courrent comme ça jusque la caloterie, car il y des cultures......et apres la caloterie, plus de cultures, donc plus de digues et c'ets les villages qui trinquent, Attin, beutin, la Ville basse.....Les zones d'expention des crues ont donc étaient transferées de la basse vallée à la moyenne vallée....
L'eau reprend ces droits que aprés la caloterie, sans suis des inondations et des gros domage sur les habitations.....
Mais on est sauf, le maïs et le blé n'ont pas pris l'eau........Ouffffffff

grossomdo, comme on dis par chez moi, chacun sin brin, chacun s'n'érin...

tryan
08/03/2010, 11h42
JB
Posté le Ce matin 11:35


Faire un constat c'est bien, mais le mieux c'est d'agir et surtout ne pas attendre des autres que les choses se fasse.

Si je me trompe pas la baie des Veys est un site N2000 rien n'empêche l'assos de faire une demande de contrat de restauration dans le cadre de N2000. Dans le jargon N2000 cela s'appelle "un contrat de site". Est il faut savoir que des fonds Européen existent spécialement pour cela.

tryan
08/03/2010, 11h44
JJB
Posté le Ce matin 11:36
Inscrit le 05/03/2005
Tryan, ici nous parlons de l'impact des digues sur le milieu estuarien. Suivi. ?????????????

Que veut tu dire pas "Suivi" ?

JJB
08/03/2010, 11h45
Oui, tout à fait mais je doute de la capacité de mon ACM à initier ce genre de projet. Franchement, j'attends plus du Conservatoire du littoral.

Sinon, je ne compte pas rester les bras baisssés.

tryan
08/03/2010, 11h49
JJB
Posté le Ce matin 11:45

Erreur mon cher JJB le conservatoire ne s'occupe jamais de se type d'opération le conservatoire prend un gestionnaire pour le site et lui demande de faire ce qu'il faut pour que le site soit mise en valeur ou restauré.

Dans le cas de baie des Veys si ACM ne veut pas s'investir, je gage que d'autres vont sans occuper avec les conséquences faucheuses que cela pourras avoir.

JJB
08/03/2010, 11h54
Suivi = Compris ?

Ce n'est pas une formule agressive. Peut être maladroite? Excuse man.

je veux juste circonscrire le débat à l'influence des digues sur un milieu. Pour la BDV, je suis un témoin vivant de cet épisode désastreux mais qui peut être partiellement réparé en faisant sauter ces digues.

Si ces ploders en blancsont réouverts:

- Plus de courant dans l'estuaire de la Vire et ralentissement de l'ensablement de la baie à cet endroit.

- Plus d'accueil pour les poissons, oiseaux, la flore, plus devie dans ce milieu qui meurt.

- Plus d'intérêt pour ce site écologique et les retombées touristiques et conchylicoles

- Plus de respect pour la nature et préservation d'un joyaux unique par sa vaste étendue

- Plus de bon sens et de développement durable ( notion à la mode)

JJB
08/03/2010, 11h56
Désastreuse ?

Ben je suis prêt à aider quiconque entend faire sauter ces digues et redonner vie à ce milieu marin.

Qu'ils en fassent un sanctuaire où l'on ne pourra pas chasser n'est pas un problème pour moi.

Lamig 62
08/03/2010, 12h00
ba JJB, si tu peux m'aider à racheter les terres de tous les fermiers qui travaillent à, à peine 1 kilometres de l'estuaire...
Y en a pour une paire d'hectares.... :triste: :triste:

tryan
08/03/2010, 12h03
JJB
Posté le Ce matin 11:54

C'est bien tu énuméré les gains, par contre dans l'éventualité d'un programme de réhabilitation, il faut présenter les moins, à titre d'exemple qu'elle biodiversité c'est développé suite à la mise en polder ? Quelques mesures compensatoires faut il envisager du à la perte de la biodiversité présente actuellement dans ses polders ?

d'autre part il te faut faire une études socio-econimique toujours le même principe gains et perte.

voila de quoi t'occuper un petit moment à oui j'oublie, tout cela n'est pas gratuit.

JJB
08/03/2010, 12h08
Pas d'accord avec toi car il y a des investissements qui sont d'utilité publique.

Lorsque nos estuaires seront endigués ( car j'ai bien peur que les derniers évènements ne conduisent les pouvoirs publics à renforcer encore davantage les digues), la vie indispensable propre à ces milieux aura disparu.

Les estuaires vasières, herbus sont très untiles pour la repro des espèces marines que nous consommons régulièrement ( coquillages, crustacés, poissons, etc.........) Ne parle t-on pas de préserver la biodiversité ?

C'est fou comment le discours du développement durable s'arrête à la limite de ces zones marécageuses.........si indispensables à l'homme.

JJB
08/03/2010, 12h12
Je sais Tryan.......... :triste:

Et je sais que je n'ai ni les fonds, ni les épaules, ni les contacts influents pour mener à bien ce genre d'entreprise.

Je vais mm t'avouer que j'ai quelques contacts au Conservatoire du Littoral qui m'ont avoué qu'il y avait d'autres priorités.

tryan
08/03/2010, 12h14
JJB
Posté le Ce jour 12:08

Je pense que tu est mal renseigné, je t'invite à regarder ce qu'il va se faire dans l'estuaire de la Loire avec la recréation de 800 hectares de vasières.

Si cela t'intéresse je peux t'en parler plus longuement, étant un des membres de la commission qui statut sur le sujet.

Ambroise
08/03/2010, 12h36
On est bien d'accord JJB !
Seulement, par chez nous, ce travail d'artificialisation a quelques siècles voire près d'un millénaire ! De plus (je t'invite à lire les pdf de la page "découverte"), il n'y a pas que des champs dans ce delta asséché, il y a pas mal de monde qui y habite !

Je crois que la Camargue serait de la rigolage à côté du delta de l'Aa s'il était resté en l'état !


JJB Posté le Ce matin 11:40

Inscrit le 05/03/2005
Ambroise, je lis dans ta réf: ( de mémoire) le combat continue avec le désir de prolonger le travail des anciens

C'est un peu ma crainte de voir encore plus de digues pour renforcer "le mur de l'Atlantique"; pourtant ça n'a pas empêché les alliés de débarquer en une matinée.

tryan
08/03/2010, 12h42
JJB
Posté le Ce jour 12:1

"..Et je sais que je n'ai ni les fonds, ni les épaules, ni les contacts influents"

Les fonds cela doit venir de ACM.

les épaules : allons , je sais que tu est trés capable

les contactes influents: cela se créer.

JJB
08/03/2010, 13h50
Merci Tryan de m'encourager.

Ambroise, je ne prends en compte que les travaux récents et qui sont de nature à être supprimés.

Il me semble avoir lu qu'en Baie de Somme, il y avait une volonté de dépoldériser certains secteurs afin de redonner vie aux mollières qui s'ensablent.

En ce qui conserne le département de la Manche, je ne fais llusion qu'aux derniers travaux qui n'ont d'intérêt que pour le privé au détriment de l'intérêt public, mais je peux te dire qu'en 30 ans, j'ai vu le milieu décliner et péricliter. Il n'y a pas d'habitations sur le secteur concerné. La seule chance qui demeure reste l'activité conchylicole qui est la grande perdante de la fermeture de ce milieu riche en ressourcess halieutiques. C'est une pouponnière qui est supprimée.

Ambroise
08/03/2010, 14h01
si rien n'est fait sur ton polder, dans qqs siècles, ça sera la même chose que feu le delta de l'Aa :P

JJB
08/03/2010, 14h03
Pourtant nous avons des pointures


J F Legrand président du conseil general de la Manche



président fondateur du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et de l'Association nationale des élus des zones humides, président du Cercle français de l'eau, il est rapporteur de la loi sur le renforcement de la protection de l'environnement (1994-95) et du projet de loi portant codification de la loi « environnement » et auteur d’un rapport d’information sénatoriale « Natura 2000 » et d'un rapport sur les « retombées économiques, pour les collectivités locales et les riverains, de l'activité aéroportuaire » (2003)[5].


Nommé président du groupe de travail national consacré à la biodiversité pour le « Grenelle de l'environnement » en 2007

JJB
08/03/2010, 14h06
Jean-François Le Grand est désigné tête de liste de la majorité présidentielle en vue des élections régionales de mars 2010 en Basse-Normandie et chef de file dans la Manche[15].
]
Mandats en cours

Conseiller général de la Manche (Lessay) depuis 1976
Sénateur de la Manche depuis 1982, membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques,
Président du conseil général de la Manche depuis 1998
Anciens mandats
Maire de Lessay
Président de la communauté de communes du canton de Lessay

JJB
08/03/2010, 14h14
Toute l'énergie a été dirigée sur les travaux de désensablement de la baie du Mt St Michel, hélas !!!!


C'est vrai que la BDV est moins médiatique et touristique que le Mont St Michel. Pourtant c'est un bassin d'emplois important qui tire ses revenus des ressources halieutiques. Mais l'embouchure de la Vire délimite le Calvados et la Manche. Le polder du baril est dans la Manche alors que l'activité conchylicole est dans le Calvados........

Bon j'arrête là, je fais du mauvais esprit.