Envoyé par
Thesound
Ce n'est pas un article mais un avis d'évaluation du risque destiné à orienter les décisions gouvernementales. Un peu comme les avis de l'ANSES en France.
Son intérêt réside dans une analyse du risque très différente de ce qui a été rendu public officiellement par notre ministère de l'agriculture.
Or il se trouve que ce sont les anglais qui voient leur avis confirmé par les évènements : avec l'apparition d'un nouveau foyer dans le Norfolk en plus des foyers du Lancashire, et avec l'émergence de foyers de H5N8 dans des élevages amateurs au Luxembourg, ou même la résurgence du H5N5 dans l'avifaune en Hollande.
Mais l'avis des services du DEFRA est intéressant aussi parce qu'il pointe du doigt l'absence de connaissance du potentiel de persistance du H5N8 dans l'environnement malgré l'élévation des températures moyenne avec le printemps.
Or ceux qui suivent l'évolution du phénomène au niveau mondial savaient déjà depuis cet hiver que ce nouveau H5N8 a acquis un potentiel assez proche du "clade" de H5N1 qui sévit désormais en Afrique : ce qui signifie que ce virus est apte à persister dans l'environnement toute l'année, en dépit des hausses de température estivales.
En décembre le H5N8 s'est manifesté en Egypte (avifaune + basses-cours + élevages avicoles), puis en fin d'hiver, c'était sur puis aux abords d'un lac en Ouganda (avifaune + basses-cours). Et en avril, il a fait son apparition près d'un lac en République Démocratique du Congo, tuant 5 000 oiseaux de basses-cours, et majoritairement des canards...
Les anglais ne se voilent pas la face : bien qu'il n'aient trouvé aucun cas dans leur avifaune depuis 2 mois, ils estiment que le risque reste "modéré" là où le virus s'est largement propagé et dispose d'un milieu favorable, alors qu'il est "faible" sur l'ensemble de leur territoire.
Et ils estiment que ce risque n'est plus lié aux migrateurs mais plutôt à l'avifaune locale : sédentaire. Et le colvert est pointé du doigt pour des raisons scientifiques établies et qu'aucun scientifique spécialisé n'ignore ni ne conteste.
Il n'y a qu'en France qu'on persiste à nier ce risque.
Mais ça ne durera plus très longtemps.
Les lendemains des législatives risquent d'être compliqués et maussades pour le lobbyiste de la FNC. Et les menaces du Pdt de la FNC laisseront des traces dans certaines mémoires.