Une petite histoire qui plaira aux amateur de récits de chasse
"Le sauveur huppé"
Début décembre 2010,depuis quelques jours j’ai beaucoup de mal à rester en place. Le coup del’année est en entrain de se réaliser certainement. Le vent de Nord Est, laneige, le baromètre, chassent les oiseaux de leurs quartiers nordiques.
Enfin, le week-end, la voiture est rapidement chargée, jepars vers la liberté du marais et prie pour que l’anticyclone n’ait pas toutfait disparaître.
La route est faite d’un trait. A peine arrivé, je jette uncoup d’œil sur le cahier. Il confirmera ce que je pensais : les 3précédents jours furent extraordinaires. Mais, le vent de sud et ce samedi de poisse ne consolera pas une saison calamiteuse pourmon fusil.
Je tente la seconde nuit sous de meilleurs hospices car levent est reparti au levé du soleil. Quelques sauvages de piqués, et je penseaux colverts et chipeaux de saison que l’on ne devrait tarder à voir sur cettemare à demi gelée, tel un camembert coupé en deux.
5hoo, je sursaute du lit douillé que j’occupe depuisquelques heures. Ce 6ème sens inexpliqué m’extirpe de mon sommeil,l’appel est là, le bruit de la pose. Un mâle chipeau se lave déjà. Il sera monpremier beau canard de la saison.
Une jourie prédicatrice est à présent là, cette lumière triste que je connais ne me trompe pas. J’ail’impression qu’une forme vivante fait partie du paquet d’appel. La luminositédevient suffisante pour que je puisse deviner un mâle morillon entrain de fairela courre à des formes plastiques à demi prisent dans la glace. Les 70 mètresle protègent d’un éclair fatal. J’attendrai donc la passe finie pourl’approcher de derrière la roselière.
8H20, le jour est bien là, soudain un énorme appel, et deuxoiseaux s’abattent sur les formes d’oies immobilisées par la glace. Ilsremontent en flèche comme s’ils avaient pris une grenaille de plomb (euhd’acier !) Je siffle avec application mon oiseau de prédilection. Ils ont disparusmais je m’obstine à siffler du mieux que possible. Les canes se taisent, lesdeux oiseaux se posent en fond de mare au milieu du camembert coulant. « Deux vieux mâles vignons dans les jumelles ». Leur position dos à dos ,coup droit comme des balais ne me rendent pas des plus optimiste. Les minutes s’écoulent, j’observe en même temps moncoureur de canards plastiques.
Ce que j’avais prédit se déroula, mon superman à la capenoir sort de ces gons et alla trouver mes deux baroudeurs des marais. Il me lesmit en confiance et me les amène à bonne portée.
Le seul croisement qu’ils opérèrent leurs fut fatidique.
La barque glisse sur l’eau et je caresse ces trois oiseauxl’un après l’autre. Mon sauveur masqué reçut des funérailles d’honneur.