Les oies cendrées deviennent nuisibles en Norvège !
Publié le 29 mai 2015
COMMUNIQUE DE l’ISNEA SUR LES OIES CENDREESDans la suite des études tentant de comprendre l’écologie et la dynamique des oies cendrées, nous apprenons, à l’instar de la campagne de destruction conduite aux Pays-Bas, que le gouvernement local dans la Région du Finnmark dans l’extrême nord de la Norvège lance une opération de destruction des œufs afin de réduire la descendance de la population nicheuse, dans l’espoir de limiter les dégâts aux cultures. L’objectif de l’opération, prévue sur plusieurs années, consiste à retirer la moitié des œufs sur un maximum de nichées dans des zones géographiques définies. D’autres régions norvégiennes adoptent ce même principe dit de gestion.
En contraste des articles scientifiques qui, parus en 2006 et 2007, avaient fustigé la chasse en France et en Espagne comme un facteur potentiellement responsable de la baisse de la survie des adultes reproducteurs (voir avis du GEOC de 2009), nous apprenons qu’en fait la population nicheuse de Norvège n’a fait que s’étendre géographiquement et croitre de manière significative depuis 20 ans, passant de 10 000 à 18 000 couples reproducteurs et de 60 000 à 130 000 individus en fin d’été.
Comme des oies encore équipées de balises GPS, financées par les chasseurs français, se trouvent actuellement dans cette zone du Nord de la Norvège, nos chercheurs associés se servent actuellement des données de positionnement GPS pour éviter que les interventions en vue des destructions d’œufs ne viennent perturber au nid « nos » oies balisées. En tout cas, cela montre que toutes les sous-populations d’oies en Europe de l’Ouest sont en expansion et commencent à atteindre des niveaux excessifs.
La chasse de cette espèce n’est pas un frein à sa bonne dynamique et reste surement la solution la plus appropriée plutôt que de détruire cette espèce pendant la période de nidification. Nous tenterons de déterminer comment cette réduction de la descendance influencera l’âge ratio des oies prélevées en France, grâce à l’étude conduite depuis 2012 par l’Institut Nord-Est Atlantique avec l’aide des chasseurs. Enfin, l’ISNEA compte bien apporter toutes les connaissances nécessaires dans le cadre de la mission d’information parlementaire afin qu’une gestion cynégétique juste et équilibrée soit trouvée.
Willy Schraen
Président d’ISNEA