Le temps est affreux en ce mois denovembre 1914, et hector la quarantaine du fond de sa tranchée,semble reveur, comme si il etait ailleurs. Cette attitude ne trompepas son copain de misere nono, il faut dire que tous les deux sontnés les pieds dans une baie, hector en baie de somme, et ch'no, enbaie d'authie.
Je parie que tu es en train d'attacher,lui lance nono, hector un sourir en coin semble soudain sortir de satorpeur, comme tiré d'un reve. Ah ! Vivement retorque hector.
Les deux hommes bien qu'ayant fait leurservice depuis longtemps, ont été incorporés dans un regiment deterritoriaux. On leur avait dit qu'ils n'etaient pas destinés àaller au front mais à faire des tache d'entretien, àl'arriere, maisdevant la catastrophe des premiers mois de guerre, on avait pris ceshommes du cru pour les jeter dans les breches du front, et bon nombred'entre eux y avaient laissé leurs vie. Ils avaient eté bringballé,de Abbeville, à Arras, en passant par St omer pour enfin finir à lafrontiere belge, avec à chaque fois que leur route avait croisé lefront, un carnage.
Nos deux comperes huttier faisaient déslors office de rescapés.
Dans une telle situation les etreshumains cherchent un echapatoir, une lueur dans leur cauchemar, quileur permette de tenir, et pour ces deux là, c'etait l'odeur de lamarée montant sur les vasieres, le chant des enettes, la lueur dupetit jour alors qu'il gele à pierre fendre...etc
Ch'no commençait à connaître hector,un homme rude du pays de somme, un homme de baie vivant de la pechede la coque, un chasseur passionné, ne parlant que de son chientristan, son meilleur ami. Il savait maintenant que son compagnon,vivait au crotoy, dans une petite maison, celle de sa mere, qu'iln'etait pas marié, ou plutot si, avec la baie, la hutte, le cercueil.
D'ailleur hector bien que n'ayant pasété à l'ecole bien longtemps, disposé d'une grande culturerelationnelle, il savait ce qui etait important et avait unepersonnalité attachante, d'une gentillesse, que la situation neparvenait pas à alterer.
Pendant les periodes d'accalmie entredeux salves d'explosion, du fond de sa tranchée boueuse, il nepouvait s'empecher de raconter sa baie, ses yeux brillaient alors, etdes souvenirs de nuits memorables lui venaient , ses compagnonsl'ecoutaient, il parlait de cette nuit ou pris dans le brouillard, dupetit matin, il avait été sauvé par son fidele tristan qui l'avaitramené à ch'bassin, une larme à l'oeuil, en pensant à son amiqu'il avait du abandonner.....