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Afficher la version complète : Hommage au GE



Didou
17/03/2006, 12h24
Mon canard,

Voilà des années que je n’aime rien comme aller t’observer, toi et tes nombreux congénères, sur les étangs et dans les marais du monde. Aujourd’hui, le regard que l’on te porte change. Tu n’es plus un enfant du Bon Dieu, ni un oiseau de bon augure. Ta liberté de traverser les ciels d’Europe a du plomb dans l’aile. Toi le migrateur, l’oiseau qui court après le soleil et devance le froid, traverse les pays sages et les pays en guerre, à la recherche de zones humides accueillantes, te voilà pestiféré. Si nous le pouvions, nous t’assignerions à résidence. Et nous déciderions de ton éradication. Tes migrations nocturnes colportent le mal. Pire : avec toi, c’est le sauvage qui contamine le domestique, et le nomade qui frappe le sédentaire. Au-delà du virus de la grippe aviaire que tu transportes à ton corps défendant, c’est le tort suprême qui est dans tes plumes : le virus de la liberté. Celle de ne te fixer nulle part et d’aller où bon te semble, en te méfiant constamment des prédateurs. On te regarde d’un œil torve et jaloux.

Mon canard, tu es un paria, un déviant. Ta liberté dérange. L’errant a toujours mis mal à l’aise le claquemuré. Aujourd’hui, au lieu de continuer d’être représenté par les peintres animaliers et d’être préparé à l’orange, on se méfie de toi comme du Malin. Une nouvelle chasse a commencé dans l’esprit des humains, qui s’enfoncent plus profondément dans l’ère du soupçon. Ton faciès, d’admirable, est désormais redoutable. Alors réjouis-toi, mon canard ! Saisis cette chance d’inspirer la crainte, de faire renaître des peurs anciennes. T’approcher effraie ! Avant qu’il ne t’emporte un jour, ce virus te protège, puisqu’il te maintient à distance des grands prédateurs qui vivent debout.

Et je vais te donner un conseil, mon canard : passe plus haut. Vole au-dessus des nuages. Evite les mares domestiques, même si tu as envie de fricoter avec le canard gras. Ne pense plus aux marécages périurbains. Préfère leur les marais immenses et inhospitaliers, où le danger s’annonce de loin. Ainsi chacun retrouvera la paix. Tu as été conçu pour rester libre. Sauvage et libre. Je respecterai toujours en toi le modèle de nomadisme qui te définit. Et quand ce satané virus t’emportera, j’irai raconter aux oies et aux cygnes des jardins publics, ainsi qu’aux canards à foie gras d’ici et là, le poète du ciel et des marais que tu fus. A présent échappe-toi, mon canard, le jour va se lever. Va, va !

Léon Mazzella
Journaliste et écrivain (dernier livre paru : "Flamenca", roman, La table ron

Ambroise
17/03/2006, 12h29
joli !

berber80
17/03/2006, 12h35
trés joli

Ambroise
17/03/2006, 12h37
très très joli ! NA ! :))

sarcelle59199
23/03/2006, 21h36
superbe franchenment :C :C :C

Le canardeur33
23/03/2006, 21h39
magnifique :C :T

siffleur 85
23/03/2006, 21h43
chappeau didou ;) vraiment magnifique :D

springer
24/03/2006, 20h38
vraiment super j'en ai des frissons :fou:

Le huttier du 59
24/03/2006, 20h55
SUBLIME!!!!!!! :P :C

euchlolo
26/03/2006, 05h51
jolie jolie !!!quel nostalgie :T :triste:

une bande59
27/03/2006, 07h05
moi ca me touche mais g plus de frissons lorsqu'une bande d oies vient a la pose :C :C je sort :cri: :cri: :cri: :cri: :)) :))