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Gab34
23/12/2003, 20h34
Voici un superbe poème spécialement dédié à Deufydac.
"Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars, entre les roseaux,
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi, j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ces ondes blêmes
Et les nénuphars parmi les roseaux
Les grands nénuphars sur les calmes eaux."

Deufydac
24/12/2003, 08h51
Réponse aux nénuphars:

Dédié à AVIFAUNA:

"Laissez-moi seul,mes compagnons fidèles
Livré aux rocs,aux marais,à la mousse.
Vous,en avant! Le monde s'ouvre à vous
La terre est vaste,immense et haut le ciel.
Scrutez,cherchez,rassemblez les parcelles.
Nature n'a pas dit son dernier mot."

Joyeux Noël!

Deufydac
24/12/2003, 16h08
P.S.
Je précise en passant que je ne suis pas encore trop moussu.
Quand je succombe à la mousse: c'est de la pale ale :))

Tiens d'ailleurs,j'vais aller m'en j'ter une ch'tiote.

Bon réveillon!

Gab34
25/12/2003, 11h40
Après le romantisme, l'heure de l'engagement est venue...
"Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
Aux pays poivrés et détrempés ! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
Au revoir d'ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant route !"

Deufydac
25/12/2003, 19h16
Oh lô lô! ça fait peur! ça me rappelle Raoul VANEIGEM, et son style alambiqué et emflammé. (j'ai jamais réussi à finir son traité de savoir vivre...)

Le tambour appelle le tambour.
Et c'est l'écho du tambour qui lui répond.
Ou bien le son du clairon.

Hélas,les nihilistes raisonne souvent comme des tambours et claironnent des incantations martiales qui commandent de marcher en avant,au pas,en ordre de bataille. BRRRRRR!

Gab34
25/12/2003, 21h30
Salut Deufydac.
Je ne crois pas que l'on puisse qualifier le style du poète précédent "d'alambiqué". Je le crois plutôt torturé et lucide.
Le poème s'appelle "Démocratie" ; le poète Arthur Rimbaud.
Il y condamnait sans concessions l'attitude civilisatrice des sociétés modernes.
C'était en 1886...
J'y vois aujourd'hui la condamnation sans appel d'une démocratie exsangue prônant sans états d'âme la démagogie et la compromission.

Gab34
25/12/2003, 21h41
Retour vers le mysthique et le sublime avec le pieux Patrice de la Tour DU PIN

LÉGENDE

"Va dire à ma chère Ile, là-bas, tout là-bas,
Près de cet obscur marais de Foulc, dans la lande,
Que je viendrai vers elle ce soir, qu'elle attende,
Qu'au lever de la lune elle entendra mon pas.

Tu la trouveras baignant ses pieds sous les rouches,
Les cheveux dénoués, les yeux clos à demi,
Et naïve, tenant une main sur la bouche,
Pour ne pas réveiller les oiseaux endormis.

Car les marais sont tout embués de légende,
Comme le ciel que l'on découvre dans ses yeux,
Quand ils boivent la bonne lune sur la lande
Ou les vents tristes qui dévalent des Hauts-Lieux.

Dis-lui que j'ai passé des aubes merveilleuses
A guetter les oiseaux qui revenaient du nord,
Si près d'elle, étendue à mes pieds et frileuse
Comme une petite sauvagine qui dort.

Dis-lui que nous voici vers la fin de septembre,
Que les hivers sont durs dans ces pays perdus,
Que devant la croisée ouverte de ma chambre,
De grands fouillis de fleurs sont toujours répandus.

Annonce-moi comme un prophète, comme un prince,
Comme le fils d'un roi d'au-delà de la mer;
Dis-lui que les parfums inondent mes provinces
Et que les Hauts-Pays ne souffrent pas l'hiver.

Dis-lui que les balcons ici seront fleuris,
Qu'elle se baignera dans les étangs sans fièvre,
Mais que je voudrais voir dans ses yeux assombris
Le sauvage secret qui se meurt sur ses lèvres,

L'énigme d'un regard de pure transparence
Et qui brille parfois du fascinant éclair
Des grands initiés aux jeux de connaissance
Et des couleurs du large, sous les cieux déserts..."

Deufydac
26/12/2003, 08h34
Ah c'était Rimbaud? Le Roi Arthur rassemblant ses chevaliers...

Je ne connais pas bien. Trop compliqué pour moi. Après les romantiques,je décroche. Mallarmé,Rimbaud,pour moi c'est les maths modernes de la poésie.

"Alambiqué" était mal choisi,j'en conviens. Eclaté,anarchique,déstructuré,"arythmique" auraient peut-être mieux convenu.

Reste que le tambour bat la marche du chaos,ouvre la route du néant... Torturé... Oui en fait,torturé convient parfaitement.
Jeune et torturé...

J'aime mieux La Tour Du Pin,décidemment!

A ce soir. Je vais faire un tour à la bécasse.

Deufydac
26/12/2003, 22h25
Je vais pouvoir rendre hommage à Maupassant,et croquer le crâne de l'oiselle.
Il y a bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'ai fait un saut de 25 ans en arrière,grâce à un ami sauvaginier. Quel bonheur!

Quelle belle chasse! Même avec un lab,n'en déplaise au puristes. On s'est perdu dans des gaulis dressés sur un lit de bruyères et fougères et on a lévé là une bécasse,ici un lièvre,un lapin,un chevreuil,un faisan... à la billebaude quoi! Un régal...

Deufydac
26/12/2003, 23h05
Lu une première fois dans le métro (quand la RATP faisait de la vulgarisation),puis dans un recueil offert par une collègue à qui j'en avais parlé...

Dédié au camarguais du 30:

"A flanc de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. A l'époque de la cueillette,il arrive que loin de leur endroit,on fasse le rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum,elle s'en va,le dos tourné au soleil couchant.

Il serait sacrilège de lui adresser la parole.

L'espadrille foulant l'herbe,cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit?

Gab34
27/12/2003, 00h08
Rencontrer une fois encore la belle ingénue...
Plaise à la vie que nous puissions encore une fois nous émouvoir au hasard d'une rencontre...au détour d'un chemin, et ensemble, ivres d'éternité, retrouver à nouveau les plaisirs du passé.
Poème dédié à toutes les femmes de sauvaginiers.


"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j’aime, et qui m'aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend et mon coeur transparent
Pour elle seule hélas!cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ?- Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues."

lecamarguais30
27/12/2003, 10h30
He Deufy et Gab vous avez participé recemment à "question pour un champion" et recu tous les deux le "LAROUSSE de la poésie" ? Chers amis n'étalons point......

A quand la préface de ces célèbres contes d'un non moins célèbre Maupassant...

Tenez,ma participation mais elle sera l'unique ...
Et pour une période de ripailles...bonnes fêtes et bon appétit...


LETTRE A JULIE

Faut-il que je vous reproduise
Les conseils que feu Savarin
A laissés sur son calepin
Pour son code de gourmandise ?
La bécasse,dit cet auteur
Doit être à point mortifiée,
Pour être,par un amateur,
A juste droit glorifiée;
Surtout que votre cuisinier,
Par une imprévoyance folle,
Ne fasse cuire e gibier
Dans une indigne casserole;
Ses membres doivent tour à tour,
Du feu sentir le douce approche,
Et quand l'oiseau tourne à la broche,
Votre Vatel,s'il est soigneux,
Doit,d'un liquide butyreux,
Humecter sa peau ramoitie.
La bête,par là,garantie
Des ardeurs d'un feu de Vulcain,
Parfume bientôt la rotie
Sous elle étendue à dessein,
En laissant tomber sur le pain
La plus succulente partie
Des riches trésors de son sein.
On dit alors que la Bécasse
Est le manger le plus exquis
Et l'estomac a toujours place
Pour un morceau de pareil prix.
Ce mets sans doute est délectable
Pour ceux qui semblent si jaloux
De tous les plaisirs de la table;
Mais je trouve,en suivant mes goûts,
Un bonheur cent fois préférable
A m'entretenir avec vous.

E.MULSANT "lettres à Julie sur l'ornithologie"

Deufydac
27/12/2003, 15h18
Dis-donc lecamarguais.

Continue à moquer notre étalage de confiture et je vais te surnommer le "Père Siffleur",ça nous rappellera nos débuts... :))

Ou bien si tu te poses en arbitre éclairé: je te baptiserai LEPERS sifflant.

elmer
27/12/2003, 18h58
Il fut des soirs plus blafards où Deufydac était plus houblon que poête, mais peu importe, les deux lui vont au teint...quoiqu'en veillissant ce soit moins certain pour le premier...! signé la femme d'Elmer qui reconnait bien là le PERE"COLA"TEUR !

Deufydac
28/12/2003, 12h07
Damned :G
Je suis démasqué??? :cri:

Quoi qu'il en soit,je vois pas qui t'es "Dame d'Elmer",qui persifle sur mon teint et me traite de cafetière?

Mais le Deufy vole haut au-dessus des miasmes du marais et les plombs de l'Elmer n'atteignent jamais sa sombre plume. :)

Vade retro,vieille sorcière! Et gare à toi :/ Deufy du matin "coin coin"...
Deufy du soir... noir!

Deufydac
28/12/2003, 19h13
Gab 34,

Je reviens sur la belle du songe de VERLAINE (c’est bien lui, n’est-ce pas ! J’ai un doute ?).
Encore un classique dont on ne peut se lasser. Jamais surfait ni trop murmuré.
...
Qui me ramène toujours à la « passante » de BAUDELAIRE :
« ...Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savait. »
...
Qui me rappelle les « belles passantes » de BRASSENS.
(de mémoire)
« Alors au soir de lassitude
Tout en peuplant sa solitude,
Des fantômes du souvenir.
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l’on n’a pas su retenir. »
...
Qui me font revenir en mémoire des images des grands bancs de sables du fin fond
de la baie des Veys.
C’était dans les années 80, j’étais encore bien jeune et tout fringant d’idéal romantique.
Je fredonnais cette chanson, qui fait vibrer la voix poignante de son créateur sur les grincements d’un violoncelle mélancolique ; tout en écrivant avec de grandes lettres tracées du pied sur le sable, le prénom d’une « amie » envolée trop tôt vers sa Colombie Britannique :
TRISH...
Et je rêvais de grands espaces peuplés des multitudes de canards et d’échassiers aux longs cours... qui manquaient à mon ciel normand du moment.
...
Ce qui me pousse naturellement tout droit dans les bras de René de CHATEAUBRIAND...
mais à chaque jour suffit sa peine.
Demain.
Promis.

Gab34
28/12/2003, 19h40
Il s'agissait effectivement de Verlaine et sa langoureuse mélancolie qui berce les jours des penseurs isolés.
Qui n'a rêvé de cette tendre moitié si parfaite.
J'aime particulièrement la dernière strophe, "les voix chers qui se sont tues", qui fait écho à ces chers disparus partis trop vite et trop tôt, à ces instants éphémères et rares chargés d'espoirs mais souvent sans lendemain des premières rencontres ou des découvertes.

"Les passantes" chanté par Brassens est un poème magnifique écrit par Antoine Pol.

Deufydac
28/12/2003, 19h41
Hey you dame d'Elmer,j't'ai r'connu spèce de dame de fer, de miss tchatcher, de bourre cafetière. ;)

Ah tu veux me faire goûter à la poudre d'escopette d'Elmer.

Mais tu rêves. Le Deufy y vole encore. Il a plus d'une plume à ses ailes (et à sa queue d'ailleurs).

Ton anonymat va pas te mimétiser longtemps dans ce marais où que j'ai fait mon nid (d'aigle inaccessible). Ha!Ha!Ha!

Elmer, ce serait pas ce chauve qui chasse avec un clebs dénommé Droopy.

Bouh!

t'vas voir si j't'attrappe. ;)

Gab34
29/12/2003, 11h53
Petite composition personnelle...
Sarcelle :

"Un cri, un chant.
Sortie du néant, elle est là.
Elle attend.
Elle dort à deux pas.
Je ne dors plus, le coeur battant.

Tension extrême, concentration du moment.
Je m'échappe un instant.

Un cri, un chant, partie pour le néant.
Elle n'est plus là.
Et je l'attends."

FXdb50
29/12/2003, 12h03
les gars je vous tire mon chapeau c super beau ce qu vous ecrivez continué comme sa je prefere 1000fois des post comme sa que des post ou l on parle de politique continué :C :C :C

Deufydac
29/12/2003, 14h58
Compte sur nous FX,sur ce terrain on peut courir 2 lièvres à la fois... (des lièvres variables bien sûr!) ;)

Bien vu Gab. En te lisant,je revois la scène (vécue évidemment)... et je retrouve un peu le plaisir de l'attente.

Deufydac
29/12/2003, 23h44
Finalement René ne serait pas un bon compagnon ce soir!

Gab34
31/12/2003, 11h05
La poésie se doit, à mon sens, d'être bivalente : romantique quand elle se joue de nos états d'âme, engagée quand elle se veut miroir de nos sociétés.
J'ai constaté sur le site de la HV , parfois, une dérive inquiétante, qui fait que tout à chacun se croit permis de juger les idées des uns et des autres, de railler le ton et les mots employés.
La HV est un espace de liberté d'expression et d'opinion : chacun doit pouvoir y trouver sa juste place et y intervenir sans crainte, aucune.
La HV est un espace de liberté, un espace qui n'a pas de prix, démesuré, exceptionnel et témoin de notre humanité, de nos faiblesses, de nos colères, de nos désarrois, de nos joies.
La hutte virtuelle est notre vie à tous. Préservons la comme le plus cher des biens…

Le poème qui suit est donc délibérément engagé puisque écrit par un résistant à la pire oppression qui n'est jamais existé...

Liberté


Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ces oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

stephane91
31/12/2003, 11h14
je ne dirais qu'une chose BRAVO

DG
31/12/2003, 11h21
Quelle culture Gab ;) moi, je me suis arreté a Nana Mouskouri..... :( :/ :fou: Quand tu chantes, je chante avec toi liberté!!! :)) bon, 'faut bien rigoler un peu!
Nana mouskouri, c'est pas trop ma tasse de thé, je suis plutot Reggiani...."ma liberté, c'est toi qui m'a aidé a larguer les amarres....", ou dans un autre genre les who, ou les stones..."I'm free......"

stephane91
31/12/2003, 11h22
moi je ne suis pas capable de faire pareil mais j'admire les gens qui le font

Deufydac
31/12/2003, 17h49
Hep Gab! L'auteur?

Je sais plus. Je dirais un contemporain: genre Aragorn :fou: , descendant d'Isildur :) .

Mais je sais plus! :triste:

René n'a pas le temps de s'arrêter plus longtemps ce soir. Il vous écrira bientôt.

Bon réveillon les cacheux!

(P.S. le froid descend... ;)chut! :cri: , les nuits à PMA vont-elles arriver? A suivre ce W-E... )

Gab34
31/12/2003, 18h52
:) L'auteur n'est autre que Paul Eluard qui écrivait encore dans le même registre manifeste :

La poésie doit avoir pour but la vérité pratique

Si je vous dis que le soleil dans la forêt
Est comme un ventre qui se donne dans un lit
Vous me croyez vous approuvez tous mes désirs

Si je vous dis que le cristal d'un jour de pluie
Sone toujours dans la paresse de l'amour
Vous me croyez vous allongez le temps d'aimer

Si je vous dis que sur les branches de mon lit
Fait son nid un oiseau qui ne dit jamais oui
Vous me croyez vous partagez mon inquiétude

Si je vous dis que dans le golfe d'une source
Tourne la clé d'un fleuve entr'ouvrant la verdure
Vous me croyez encore plus vous comprenez

Mais si je chante sans détours ma rue entière
Et mon pays entier comme une rue sans fin
Vous ne me croyez plus vous allez au désert

Car vous marchez sans but sans savoir que les hommes
Ont besoin d'être unis d'espérer de lutter
Pour expliquer le monde et pour le transformer

D'un seul pas de mon cœur je vous entraînerai
Je suis sans forces j'ai vécu je vis encore
Mais je m'étonne de parler pour vous ravir
Quand je voudrais vous libérer pour vous confondre
Aussi bien avec l'algue et le jonc de l'aurore
Qu'avec nos frères qui construisent leur lumière.

Stéph et Dg lachez-vous : faîtes nous part de vos écrits préférés.
Le Post gagnera en diversité...en biodiversité.

Deufydac
31/12/2003, 20h08
René laisse la parole à Maurice:

"Migrations,éternels voyages,battements d'un pouls mystérieux qui rythme le décours des années; chemins de l'eau hantés par d'immenses troupeaux marins,remontée des saumons d'hiver,la vie allait,venait,suivait ses voies sur la terre ronde,elle-même par quelle giration emportée? Des particules tournoyant dans l'atome aux caravaniers du mois d'août,du chant d'une caille à la musique des sphères,le rêve pouvait appareiller.Vers quels abîmes inaccessibles?
Les maîtres mots,les sait-tu,petite caille? Mais savent-ils mieux que toi,ceux qui scrutent et mesurent,l'oeil à leur microscope électronique? Et qui s'approchera le plus ^près,de celui qui dissèque et raisonne,ou de celui qui saura le mieux lire les secrets de ta prunelle ronde,si ardemment et tendrement vivante,petite caille?

DG
01/01/2004, 11h02
chasseurs cultivés et poètes...amis ecolos, venez sur ce forum, vous verrez que nous ne sommes pas que des brutes avinées!

Papy Mo
01/01/2004, 11h04
ce petit coin de poésie est très agréable!!! ;) ;) ;)
Il me semble seulement qu'il faut rendre à Antoine Pol le poème "les passantes" que Georges Brassens a sorti de l'ombre et si bien mis en musique!! Comme d'autres poètes peu connus!! Il avait cette qualité là aussi le "Père" Brassens!

Deufydac
01/01/2004, 13h24
Salut,Papy!
Tu as lu trop vite...
Gab avait déjà rendu à César ce qui est à César et à Antoine ce qui lui appartient. ;)
Ce que pour ma part j'ignorais...
Mais c'est bien quand même de le rappeler.
Coucou! :)

Papy Mo
01/01/2004, 14h58
désolé :T J'avais zappé la phrase de Gab!! :T :T

Gab34
01/01/2004, 15h19
Ce n'est pas grave Papy MO. :))
Serais-tu par hasard un amateur du grand GEORGES ?
A qui l'on doit à ce jour les plus beaux poèmes mis en musique.

Pour débuter l'année en beauté, retour vers le romantisme avec notre ami Lamartine :
"Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.
« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive;
Il coule, et nous passons ! »
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! "

Alors profitons, autant que faire se peut, de chaque instant présent...en allant par tous les temps nous perdre au fonds des marais, des grands étangs où nous attends pour un temps encore les trésors que nous connaissons.

Papy Mo
01/01/2004, 15h34
Salut Gab, He oui je suis un amateur du grand Georges. et depuis longtemps bien sur ;) ;)
Il manque :triste:

Deufydac
01/01/2004, 18h43
Il semblerait que Lamartine a plagié un illustre inconnu,
dont d’ailleurs, j'ignore le nom :) .

Voyez par vous-même ce que j’ai trouvé dans un vieux carnet de hutte :

"Ô canard,
Suspends ton vol !
Pan !
Plouf !

Et toi, petite sarcelle,
Pan ! Pan!
Oh zut !
Trutt ! trutt !

Partant dans ton sillage,
Trutt ! trutt !
Pour un long voyage,
Trutt ! trutt !
Vers d’autres rivages,
Trutt ! trutt !
Sans nuages...
Badaboum !
– Je suis tombé du siège de veille
Et c'est alors que les canes ont chanté."

Deufydac
03/01/2004, 15h50
Voilà enfin René,perdu dans ses rêverie romantique:
"...souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur; mais une voix du ciel semblait me dire: "Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande"..."

Y a pas mal de canards qui ont rencontré ce destin cette nuit.
Ce fut donc en quelque sorte une nuit romantique :T .

La nuit prochaine,pensez au PMA romantique!

Gab34
16/01/2004, 18h23
Salut les sauvaginiers poètes.
Je déclare solennellement créée la rubrique des sauvaginiers poètes disparus...
Chaque séance devra débuter par la douce incantation suivante :

"Dans l’eau du lac laqué de lune
Se dénoue un rouet de brumes
Des margelles fraîches de l’aube
Une sauvagine dérobe
Au ciel des aurores de plumes

Un sphérique saule amarré
Au bord de glauques catacombes
Délivre pour mieux s’évader
Parmi les fleurs fluides de l’onde
La rime riche de son ombre

Torpeur des combes et des haies
Dans l’inhabitable vallée
Où mûrit un fertile hiver
Dont vibrante s’est envolée
La sauvagine d’un beau vers

Mon imperceptible raison
Tâtonnante d’évasion
Frémit aux frontières du givre
Un train bat de tous ses wagons
Nos lentes vitesses de vivre

Ombre sur le ciel des étangs
Plumes bleues de l’aurore ailée
Poème jazz ou giboulée
Je retourne à vos éléments
Projectiles de la durée

Vers l’eau du soir veuve de gué
Par l’aube de tes yeux rouillés
Dans des vers ceinturés de rimes
J’entends je vois je sens passer
Les sauvagines de l’abîme."

Deufydac
16/01/2004, 22h10
Salut gab,
on de trahit ou on se révèle.
Pas facile d'oser.

Restent le poète et le philosophe quand tout n'est plus que vacuité.

Je te mettrais un coup de Maurice demain.

Il me remet toujours du baume au coeur...

Cultivons les terres stériles, c'est le lot de l'humanité!

Des lucioles dans un océan de brumes, et des siècles d'immortalité.

Avec plaisir...

Deufydac
17/01/2004, 17h30
Salut Gab,

J’ai parcouru le forum et j’ai vu que tu t’es un peu pris de bec avec Guéna par ma faute. C’est dommage car on est tous globalement d’accord sur l’essentiel : c à d sur le fond.

Je regrette d’avoir trop fait monter la tension au cours des dernières semaines. Certaines des critiques que cela m’a valu étaient parfaitement justifiées, et il était temps pour moi de lever le pied – je le savais.

Reste qu’il faut parfois oser provoquer les réactions, pour mieux cerner les gens et les idées qu’ils se disent prêts à promouvoir ou à défendre.

S’agissant de l’ANCER ou de la LPO, je respecte les principes généraux qui fondent leurs positions… mais c’est de la troisième que je me suis (discrètement) rapproché. Citer les 2 autres n’avait d’autre but que de donner le change, toujours par discrétion…

Ceci étant dit. Chose promise… Je passe la plume à Maurice :

« …Mais le silence et le chanson des deux grillons s’accordent dans la paix de la nuit. Depuis des millénaires, ils sont amis, ils ne peuvent se passer l’un de l’autre, ni de la palpitation des étoiles ; pas plus que du soleil le grincement heureux des cigales. Ma présence d’homme n’existe que si, en quelque sorte, elle se renonce d’abord elle-même. Que mon pas sur le gravier interrompe le chant des grillons, quelque chose se brise, une harmonie nécessaire dont le manque, tout à coup, présage on ne sait quel drame. Que je m’arrête et retienne mon souffle, le chant reprend et s’accorde à la nuit, et la paix de la nuit à ce chant. C’est que j’ai consenti sans penser que je consentais. S’il était temps encore d’exprimer ce que je ressens, je murmurerais intérieurement : « Tant mieux. Le monde va. Je respire. »
Ainsi ferais-je dans mon pays de Loire, quand le cri d’un courlis traverse l’ample vallée, quand les chevaliers guignettes piaulent doucement au bord des flaques de lune, quand la voix d’un crapaud alyte égrène dans l’épaisseur des rouches son tintement mélancolique et pur, quand le premier soir du printemps, déjà tiède, un peu mouillé d’un souvenir d’ondée, éveille au loin dans la plaine aux vanneaux, de l’autre côté des bois, le chœur des grenouilles en amour. »

Les voix. Tendre Bestiaire. Maurice GENEVOIX.

A suivre...

Gab34
18/01/2004, 01h01
Salut Deuf.,

J'étais un peu tendu ces derniers jours ; j'ai un peu manqué de discernement et me suis pris de bec avec Guéna alors qu'on parlait le même langage.
Mais je ne suis pas du genre à nourrir de la rancune pour quelque raison que ce soit.
J'assume mes états d'âme.

La huttte virtuelle est un espace de libre expression, de convivialité et d'échanges.

Alors spécialement pour Guéna voici la poèsie choisie suivante :

"L'ETANG

Les peupliers longs au bord de l'étang

font un bruit paisible et lent qu'on entend

décroître et renaître et décroître encore,

qui parfois augmente et parfois s'endort...

Les feuilles d'argent bientôt seront d'or ;

l'étang leur prépare un mouvant linceul,

et les peupliers seront nus et seuls,


Seuls au fond de l'eau qui rêve et qui dort.


Guy-Charles Cros

chministre
18/01/2004, 14h41
si vous faites des petits je veux un male! :C

David B
18/01/2004, 17h28
:C moi jveux une femelle, pis si elle est blonde on l'appelra "miracle spirituel" :C

Gab34
18/01/2004, 19h57
:)) Ce n'est pas la parade nuptiale, c'est juste une dédicace...
Voilà que je vais passer pour une... :C

Dîtes donc les poètes : le site s'appelle "coin des poètes"...lâchez vous et faîtes nous part de vos poèmes préférés ou écrivez les vous mêmes.

Tous les styles sont permis... :))

Deufydac
19/01/2004, 00h03
Y sont p't-être trop couillus pour être poètes ;) :)) ?

T'inquiètes! Je vais dédier une poème à David intitulé "PMA ou nature morte", en 2000 vers prise de tête... avec une tendre dédicace style poète amoureux.

A demain.

david d
19/01/2004, 07h50
le secret du marais!

Je suis là, seul devant ce miroir, à qui le soleil donne ses plus beaux reflets, que meme le plus illustre des peintres n'a pas reussi a reproduire sur sa toile.
Soudain, je l'aperçois au crepuscule, cette silhouette minuscule, aussi fragile qu'agile, le vent la gene et la repousse, elle tourbillonne et lui resiste, elle disparait derriere l'ecran.
Cette image est mienne, je suis seul ici. L'odeur du marais m'enivre, mon coeur bat plus vite.
Ai-je revé cette beauté, mais non, la revoilà furtive, vous avez devinez??
Je regarde la sarcelle se poser.................

FL, la sauvagine, aout 1983

Gab34
19/01/2004, 13h27
Superbe david.
Enfin un nouveau poète sur le post.
Bienvenu dans le cercle très étroit des sauvaginiers disparus.

david d
19/01/2004, 13h43
Le chasseur
Je suis enfant de la montagne,
Comme l'isard, comme l'aiglon ;
Je ne descends dans la campagne
Que pour ma poudre et pour mon plomb ;
Puis je reviens, et de mon aire
Je vois en bas l'homme ramper,
Si haut placé que le tonnerre
Remonterait pour me frapper.

Je n'ai pour boire, après ma chasse,
Que l'eau du ciel dans mes deux mains ;
Mais le sentier par où je passe
Est vierge encor de pas humains.
Dans mes poumons nul souffle immonde
En liberté je bois l'air bleu,
Et nul vivant en ce bas monde
Autant que moi n'approche Dieu.

Pour mon berceau j'eus un nid d'aigle
Comme un héros ou comme un roi,
Et j'ai vécu sans frein ni règle,
Plus haut que l'homme et que la loi.
Après ma mort une avalanche
De son linceul me couvrira,
Et sur mon corps la neige blanche,
Tombeau d'argent, s'élèvera.


theophile gautier

Deufydac
20/01/2004, 12h58
Je confirme.

Bienvenu... Avec de bonnes références,en prîme.

Continue david!

Deufydac
28/01/2004, 00h48
T'es parti Gab?

Tu cours après les oiseaux sous les étoiles?

Alors écoute:

"Un oiseau...

Un oiseau chante sur un fil
Cette vie simple, à fleur de terre.
Notre enfer s'en réjouit.

Puis le vent commence à souffrir
Et les étoiles s'en avisent.

Ô folles, de parcourir
Tant de fatalité profonde!"

Allez, reviens nous Gab!

Deufydac
28/01/2004, 12h25
Baudelaire nous offre deux solutions pour finir cette belle journée:

"- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noire."

ou bien:

"Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leurs poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!"

jgg
28/01/2004, 21h51
Pour toi Deufy, un petit peu de printemps dans l'hivers :

"Vie ! ô bonheur ! bois profonds,
Nous vivons.
L'essor sans fin nous réclame ;
Planons sur l'air et les eaux !
Les oiseaux
Sont de la poussière d'âme.

Accourez, planez ! volons
Aux vallons,
A l'antre, à l'ombre, à l'asile !
Perdons-nous dans cette mer
De l'éther
Où la nuée est une île !

Du fond des rocs et des joncs,
Des donjons,
Des monts que le jour embrase,
Volons, et, frémissants, fous,
Plongeons-nous
Dans l'inexprimable extase !

Oiseaux, volez aux clochers,
Aux rochers,
Au précipice, à la cime,
Aux glaciers, aux lacs, aux prés ;
Savourez
La liberté de l'abîme!

Vie ! azur ! rayons ! frissons !
Traversons
La vaste gaîté sereine,
Pendant que sur les vivants,
Dans les vents,
L'ombre des nuages traîne !

Avril ouvre à deux battants
Le printemps ;
L'été le suit, et déploie
Sur la terre un beau tapis
Fait d'épis,
D'herbe, de fleurs, et de joie.

Buvons, mangeons ; becquetons
Les festons
De la ronce et de la vigne ;
Le banquet dans la forêt
Est tout prêt ;
Chaque branche nous fait signe.

Les pivoines sont en feu ;
Le ciel bleu
Allume cent fleurs écloses ;
Le printemps est pour nos yeux
Tout joyeux
Une fournaise de roses.

Tu nous dores aussi tous,
Feu si doux
Qui du haut des cieux ruisselles ;
Les aigles sont dans les airs
Des éclairs,
Les moineaux des étincelles.

Nous rentrons dans les rayons ;
Nous fuyons
Dans la clarté notre mère ;
L'oiseau sort de la forêt
Et paraît
S'évanouir en lumière."

Victor Hugo extrait de La fin de Satan

Deufydac
28/01/2004, 21h59
Merci jgg, belle trouvaille!

Dehors noroit! Dedans émois!

500.000.000 de petits chinois...

Merci!

jgg
28/01/2004, 22h10
ah c'est fou le bien que ça peut faire un petit peu de poésie!! :fou:

Deufydac
28/01/2004, 22h14
C'est en tous cas un bonne source de sérénité.

Mon noroit s'accompagne d'éclairs: traine très active... pas bon pour la chasse.
:fou:

jgg
28/01/2004, 22h23
mdr

j'étais plongé dans le récit de JF sur sa deuxième oie. belle histoire, moi les oies je fais que de les entendre mais jamais elles ont posé...alors oui ah la sérénité et le rêve, l'imagination tout ce que demande un chasseur!

Deufydac
28/01/2004, 22h29
Ecoute,j'ai tué ma première oie posée cette année (la fameuse nuit du 6 au 7 décembre,je crois).
Un goût amer dans la bouche,jusqu'à ce que je la mange le 31... excellente!
Avant,ma première cendrée,j'en revois encore des imeges, c'était en 83 je crois, alors que je m'exerçait au gibier d'eau depuis 77.

Et après,j'en ai accroché d'autres : rieuses 2 ou 3 à 2 fusils (au vol),moissons (2),quelques cendrées, et ça faisait 5 ans cette année que j'en avais pas tiré.

le plaisir réside dans l'exception. Ne le gâtons pas!

jgg
28/01/2004, 22h37
c'est sur! tout à fait d'accord avec toi et c'est d'ailleurs pour ça que je vais à la chasse! moi ça me fais réver, c'est pour ça que je loupe tout le temps ou presque mes tirs! je regarde l'oiseau partir :)) :)) Mes meilleurs souvenirs (bon je suis super jeune, j'ai que 22 ans et 5 ans de permis) sont ceux des oiseaux que je ne tire pas et qui continuent de voler! bon il y a aussi les beaux coups de fusils aussi sinon je serais pas chasseur mais ça passe qd m au second plan. c'est pour ça la poésie, l'exception et le rêve font partie intégrante de la chasse et de la vie d'ailleurs! merci pour ces posts au fait Deufy :)

Deufydac
28/01/2004, 22h48
Continue de suivre les oiseaux qui t'échappe!

ils sont l'alouettte qui grisolle dans le ciel du matin.

Deufydac
28/01/2004, 22h48
échappent!

jgg
28/01/2004, 22h55
oui c'est sur je continuerai de suivre les oiseaux qui m'échappent car tout ça c'est au fond de moi et je ne peux y échapper!!


"Le champ, le lac, le marais,
L'antre frais,
Composent, sans pleurs ni peine,
Et font monter vers le ciel
Éternel
L'affirmation sereine !
...
Volons, volons, et volons !
Les sillons
Sont rayés, et l'onde est verte.
La vie est là sous nos yeux,
Dans les cieux,
Claire et toute grande ouverte.
"

toujours de Victor Hugo!

Deufydac
28/01/2004, 23h02
Un jour,on m'a dit "change pas!", et c'était pour mon bon côté.
Et je l'ai pris comme un compliment.
Et quand je suis dans le doute,ça me revient.

Alors je vais te dire: garde ça au chaud!
ce ne sera pas facile;
mais je crois que ça en vaut la peine...

Et si c'est ringard de romantisme,tant mieux,vu le monde qu'on nous propose en échange! ;)

jgg
28/01/2004, 23h52
tes paroles me confortent Deufy :fou:

il ne faut pas non plus s'enfermer dans un monde trop parfait et idyllique. mais du moment qu'on en est conscient on peut se permettre de s'évader de temps en temps... surtout vu le monde qu'on nous propose comme tu le dis si bien :fou:

jgg
29/01/2004, 20h20
pour aujourd'hui un de Chateaubriand,


"Je voudrais célébrer dans des vers ingénus
Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus,
L'humble mousse attachée aux voûtes des fontaines,
L'herbe qui d'un tapis couvre les vertes plaines,
Sur ces monts exaltés le cèdre précieux
Qui parfume les airs, et s'approche des cieux
Pour offrir son encens au Dieu de la nature,
Le roseau qui frémit au bord d'une onde pure,
Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais
Remplit de bruits légers les antiques forêts,
Et le pin qui, croissant sur des grèves sauvages,
Semble l'écho plaintif des mers et des orages :
L'innocente nature et ses tableaux touchants,
Ainsi qu'à mon amour auront part à mes chants."

il faut savoir qu'il a été écrit à 16 ans!!! :fou:

Deufydac
29/01/2004, 23h06
Un peu de soleil avec GOETHE:

"Imite donc ma joyeuse sagesse.
Droit dans les yeux regarde le moment.Cours le trouver et sois-lui bienveillant
Dans l'action,l'amour,l'allégresse.
Ainsi,candide et maître du possible,Tu seras Tout,tu seras invincible."


ça rappelle le CARPE DIEM des "poètes disparus".

jgg
30/01/2004, 00h02
superbe celui là! :) :) on s'envole

Gab34
30/01/2004, 07h43
Salut Deufy. et les nouveaux du cercle des sauvaginiers poètes.
Et oui c'est le retour de l'enfant de septembre...
Profitons du temps présent, vivons pleinement chaque instant...

"Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

-Te souvient-il de notre extase ancienne?
-Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

-Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois tu mon âme en rêve? -Non.

-Ah! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! -C'est possible.

Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir!
-L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.


Paul Verlaine

Deufydac
31/01/2004, 01h43
La folle avoine est au blé ce que la bredouille est au savaginier.

Du vol au vent et du bonheur à moineaux!

david d
31/01/2004, 19h13
Une ivresse efface mille tristesses. :D

Deufydac
17/02/2004, 23h25
Y a des jour où Caldwell remplace Genevoix.
C'est pas la même poésie mais il reste la marque de l'humanité.

Mais bon...
"Le poète ne s'irrite pas de l'extinction hideuse de la mort, mais confiant en son toucher particulier transforme toute chose en laines prolongées." (René CHAR.... un résistant...s'il en est?)

Salut Gab.

Gab34
17/02/2004, 23h41
Salut Deufy.
Comment vas-tu ?
J'ai lu quelques dossiers te concernant...dur dur les copains avec le vilain Deufy.
Je crois que tu finis par les irriter avec tes inlassables rengaines contre le système.

Continue à t'exprimer librement..c'est ton droit le plus précieux et ce contre vents et marées.

Je ne suis pas toujours d'accord avec tes positions et tes idées, je ne comprends d'ailleurs pas toujours tes parties pris ou tes appels de détresse, mais qu'importe puisque ce site est un espace de libres expressions et de réflexions.

La tolérance, l'écoute, le respect de celui qui ne pense pas comme nous, la compréhension voilà des valeurs, de vraies valeurs qui devraient habiter chacun d'entre nous à l'heure de se connecter sur ce formidable outil de communication.

Gab34
17/02/2004, 23h52
TURGOT 1754

"Ce principe que rien ne doit borner les droits de la société sur le particulier que le plus grand bien de la société me paraît faux et dangereux. Tout homme est né libre et il n'est jamais permis de gêner cette liberté, à moins qu'elle ne cesse d'être liberté en devenant usurpation.

Les libertés comme les propriétés sont limitées les unes par les autres. La liberté de nuire n'a jamais existé devant la conscience. La loi doit l'interdire parce que la conscience ne le permet pas.

La liberté d'agir sans nuire ne peut au contraire être restreinte que par des lois tyranniques. On s'est beaucoup trop accoutumé dans les gouvernements à immoler toujours le bonheur des particuliers à de prétendus droits de la société. On oublie que la société est faite pour les particuliers, qu'elle n'est institué que pour protéger les droits de tous, en assurant l'accomplissement de tous les devoirs mutuels."

Je trouve ce texte d'une clairevoyance infinie.

Papy Mo
18/02/2004, 09h40
Moi aussi!!!! ;)

Deufydac
18/02/2004, 12h27
Merci Gab...
Salut Papy!

A ce propos,justement. Je viens d'écrire un post sur le "guide d'interprétation de la directive" dans un autre forum.

Après les limitations de la chasse dans le temps, le grand danger qui nous attend (et le piège qui nous est tendu) est celui de la gestion de l'espace.

Et il est désormais écrit que le débat devra porter sur l'intégration de droits collectifs ou publics(ramenés au principe fourre-tout de "l'intérêt général") dans le droit privé relatif à la "propriété foncière" (gestion des zones humides, loi sur l'eau,gestion des ressources en eau,gestion des habitats,etc...)

Pourvu que des TURGOT se lèvent pour équilibrer les débats qui sont annoncés!

jgg
22/02/2004, 01h06
pour le printemps et ses espoirs :

Déjà la première hirondelle,
Seul être aux ruines fidèle,
Revient effleurer nos créneaux,
Et des coups légers de son aile
Battre les gothiques vitraux
Où l'habitude la rappelle.
Déjà l'errante Philomèle
Modulant son brillant soupir,
Trouve sur la tige nouvelle
Une feuille pour la couvrir,
Et de sa retraite sonore
Où son chant seul peut la trahir,
Semble une voix qui vient d'éclore
Pour saluer avec l'aurore
Chaque rose qui va s'ouvrir.
L'air caresse, le ciel s'épure,
On entend la terre germer;
Sur des océans de verdure
Le vent flotte pour s'embaumer ;
La source reprend son murmure ;
Tout semble dire à la nature :
« Encore un printemps pour aimer! »

Lamartine

Deufydac
23/02/2004, 22h55
Jgg,je t'ai lu hier mais j'ai pas répondu. Pourtant c'était encore une belle trouvaille que celle que tu nous offerte.

J'ai dû voir ce poème à l'époque des bancs de bois. (Ouai,j'ai connu ça. C'est pas si vieux!)

LAMARTINE est décidément quelqu'un que j'ai oublié trop vite.

Un autre extrait pour confirmer:

"Et la mer s'apaisait comme une urne écumante
Qui s'abaisse au moment où le foyer pâlit,
Et,retirant du bord sa vague encor fumante,
Comme pour s'endormir,rentrait dans son grand lit;

...

O lumière,où vas-tu? globe épuisé de flamme,
Nuages,aquilons,vagues,où courez-vous?
Poussière,écume,nuit;vous,mes yeux,toi,mon âme,
Dîtes,si vous savez,où donc allons nous tous?

O toi,grand Tout,dont l'astre est la pâle étincelle
En qui,la nuit,le jour,l'esprit vont aboutir!
Flux et reflux divin de vie universelle.
Vaste océan de l'Être où tout va s'engloutir!..."

Certains diront que c'est d'un romantisme exacerbé ou ostantatoire et qu'on a plus à apprendre de la vie que des vers du poète.

Personnellement, ça me rappelle mille passées du soir en baie, et les idées purement "écolo" des indiens d'Amérique: chasseurs,cueilleurs et contemplatifs.
De quoi s'interroger,en mêlant les sciences humaine à la poésie pure.

jgg
23/02/2004, 23h26
superbe ce poème Deuffy! :) à méditer, ça ressemble étrangement à la vie...

par contre pour les Indiens d'Amérique la situation est assez différente de ce qu'on peut imaginer. J'ai été surpris d'apprendre leur condition de vie. c vraiment unique en Amérique, un statut complètement à part.

jgg
11/03/2004, 03h07
Le vieux promeneur solitaire
Face dans le vent tiède et doux
Humant les fines odeurs printanières
Le rendant presque saoul.

Il compte un, deux, trois,
rêve-t-il! son visage sourit,
Ca y est les oiseaux sont là,
fini le froid fini l'ennui.

Pies, oies et sitelles
Voltigent en farandoles
S'entrecroisant entre elles
Comme le font les hirondelles fofolles.

Il compte un, deux, trois
Au ras de l'eau, trois sarcelles
Virevoltent comme sur un fil de soie
Passant près des joncs en dégel.

Il compte sur ses doigts
Le temps de toute une vie
Rêves, songes, sont surpris
Par un vronbissement de perdrix

Yvon-Louis Paquet

dans son livre "le guide de chasse à la sauvagine"

merci Csel pour me faire découvrir la chasse au Québéc ;) ça vient de ton livre tu l'avais surement lu celui là !! :) :)

jgg
11/03/2004, 03h10
pour Deuffy, j'ai enfin ratraper mon inculture sur les chansons typiques du Québéc et notament la botine souriante :) c'est bon maintenant je connais la chanson "en l'an 2033" :fou:
pfiou et dire que j'aurai pas entendu cette chanson sans tes remarques !! merci aussi et encore à Csel de m'avoir si gentiment passé le CD !! :) :)

Deufydac
04/05/2004, 23h43
Hého!
Gab,david,jgg et les autres.Où êtes-vous?

N'y a-t-il plus un poète pour naviguer sur le "Vaste océan de lettres où tout va s'engloutir"?
(ref. 4 posts + ô)...

Il pleut sur la mer, lentement:
La mer crépite sous la pluie;
Le ciel gris tombe en s'endormant
Vers la mer grise qui s'ennuie.

...

C'est de circonstance en ce printemps pourri... :triste:

lecamarguais30
04/05/2004, 23h47
Et il passa ,de cas pas, par la , pour réentrer,d'un pas feutré de la ou il s'etait désisté :)) :)) :))

sifleur 35
20/11/2005, 17h53
je relence ce post car pour le lycée in feut que je choisis

sifleur 35
20/11/2005, 17h56
je relence ce post, car pour le lycée il faut que je choisis 5 poèmes différents et mon tème c'est la chasse. Si vous en connaissez allez y et noublier pas de marquer le nom de l'auteur. Merci :D

sifleur 35
20/11/2005, 20h36
alors personne n'a un petit poème! :(

sifleur 35
20/11/2005, 20h50
si c'est pour dire des conneries c'est pas là qui faut venir!! :G
T'aurait pas un vrai poème plutôt!

jojodchnord
22/11/2005, 23h59
dans un sonore,
je me reveille ,
passée ma 7éme nuit sans sommeil...

comment puis -je etre attiré?
sans le cri de mes anatidées...
de plus en sache et etant préférées..

jva ptetre aller me coucher
puisque je commence a etre fatigué!
et j'ai du mal a péter....


dur dur,j'aurai plus continuer.....
mais je commence a etre torché! :cri:
arfffff....ca tend l'oreiller...


la dessus je n'est pas dit allez....
de foutre "allez vous faire enculer"! :cri: ca c'est c'est sur,lille n'a pas gagné...
dans le soucis de croire a ce qui va arriver!


ptain, sérieux,jcommence a en n'avoir marre!! :G
certes,de ne pas sortir le mouchoir! :(
mais jcommence a penser et d'y croire..............
surtout au pére malgoire!!!!!!!!!!! ;) :fou: :cri:






......bonne nuitas.... ;)

aby
10/12/2005, 17h36
Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages...

Par l’entrelas de l'eau des rivières
s' épanchant en de tortueux marais,
naissent les fleuves qui meurent en mer
dans l’insidieux silence de la baie.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Les falaises font rempart aux embruns,
face au Raz que nomme communément
le bon sens imagé de nos marins:
“Le blanchard” aux formidables courants.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Labyrinthe de ronces,veines d’ombres,
les haies du bocage voilent la vue,
discrètes les fermes y sont en nombre
où les traditions se perpétuent.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Imposture ou hommage mérité?
c' est bien le lit d un faible cours d’ eau
qui nomme le pays des maraîchers,
“Val de Saire”, rochers à fleur de flots.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Monts de bruyères, plaines de landes,
marais aux sansgues où l ame inquiétée
par le récit troublant des légendes,
craint la dame blanche du fameux Barbey.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…