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aby
29/09/2006, 19h43
Il est 7h15, le vent souffle en rafale, on arrive dans le marais. Le bruit du moteur s’arrête et laisse place au bruissement du vent sur le pare-brise. Il fait sombre, on devine au travers des vitres les ombres mouvementées des roselières. Le marais de Languedi est là devant nous, mystérieux. On préfère l’appeler le marais « du pas de l’anguille », du nom de cette route tortueuse et paresseuse qui vous ouvre les portes du marais. De loin on entend la mer jeter ses furies sur la digue de Saint Marcouf. C’est dans ces grands fracas que les vols de canards apparaissent, on dirait qu’ils émergent des entrailles de la mer, vomis, rejettés par les colères des vagues. « Vas z’y dégueule, dégueule tes voliers ! » que mon cousin aime dire, haranguant la mer de sa voix gutturale de paysan. Le gabion tournant le dos à la mer, nos regards donnent sur le Château de Courcy. Quand le vent est d’Est, la butte du Château semble se mouvoir, les arbres tantôt se pliant tantôt résistant donnent à cette butte de terre noble un air de cité assiégée.

Nous arrivons au gabion après quelques minutes de marche. Nous n’avons pas pris d’appelants, pour cause de H5N1. Avec ses deux petits paquets de formes, dont la moitié pique le nez vers la glaise, notre petite mare ne paraît pas très attrayante, comparée à celle du voisin. « Aller on se poste. Toi là, et moi là » dis mon cousin d’un air ironique. Nos postes attitrés ne sont séparés que d’un bon mètre cinquante, ce choix a donc requis une grande réflexion stratégique. « Bon, j’vais siffler ». « Ah oui vas z’y, t’as l’air fin à faire le trut-trut et l’oui-oui » me dit le cousin en rigolant. Nous sommes debout face à la mare, cachés dans l’épine qui jouxte chaque côté du haut-vent. Je siffle la sarcelle et le siffleur, lançant des « trut, trut » et des « wouiou » pas des « oui-oui ! ». Le cousin fait un signe. Il vient en effet de voir deux ombres furtives, passer en travers. « C’est posé » dit-il en faisant un geste pas assez discret. Ah merde, c’est reparti. « Vas-y siffle ». « Attend, j’ai rien vu, c’est quoi ? » « Deux sarcelles ». Cinq minutes passent, l’espoir est enfin là. Tout en sifflant, je reste les yeux rivés sur les formes. Deux sarcelles arrivent, cassent les ailes et se posent prés des formes, à 25 mètres. Le cousin n’en voit rien, j’en prend une au posé, je ne vois pas mon point de mire. Tant pis je tente le tir, raté, nos deux sarcelles s’élèvent dans le ciel et nos coups de fusils sont inutiles. C’est raté mais c’est toujours bon, la jourie n’est pas finie. Mes sifflements semblent se perdre dans le vent qui les emmène vers la grande mare du voisin. Dix minutes s’égrènent, trop courtes, l’instant est unique, on voudrait y rester figé. Le cousin est aux aguets, lui aussi il a l’air fin avec le haut de sa cagoule mal enfoncé qui se rabat sur son crâne. Tout d’un coup comme venu de nulle part, sept sarcelles arrivent les ailes cassées pour se poser à quelques mètres de nous. A peine posées, le cousin tire, et là j’ai vu leurs petites têtes se pencher vers nous - nous devinant dans le taillis d’épines. Je croise furtivement le regard de l’une d’entre elles, son œil s’est posé sur moi, je vois en elle cet étonnement dans ses yeux ébahis comme totalement surprise avec cette seconde d’incompréhension, ce petit lapse de temps où elle ne sait que faire, aller à gauche à droite, se renvoler ou rester posée, elle était arrivée avec ses compagne, gaiement et s’était posé avec une telle conviction !
« Trop prés pour moi mesdemoiselles. » Le cousin avec son petit 16 en arrête une. Je lance deux coups de fusils incertains, qui ne font pas leur devoir. Nos sept sarcelles repartent à six ! L’occasion d’un beau tableau s’éloigne, je regrette déjà mes deux coups lancés trop vite, avec ce fusil full-choke. Par contre une image me reviens tout de suite en tête, celle du petit œil de sarcelle qui m’a fixé avec intensité, un petit œil de sarcelle, reparti, loin, très loin vers le Sud. Notre sarcelle arrêtée se débat et trouve la force de s’envoler une dernière fois. Nos quatre coups de fusil l’arrêtent au pied d’un naux. On ne le retrouvera pas. Merde et puis il fait jour maintenant ! Nous nous regardons mon cousin et moi, d’un air niaiseux. On rentre bredouille ! Oui, mais on rentre heureux. Heureux d’avoir vécu un moment aussi intense avec ces sept sarcelles si proches. Ce n’est pas une bredouille comme une autre. Là on a vraiment touché la nature du regard, on l’a vécu intensément, on aurait presque pu tendre la main pour attraper ces petites créatures si furtives. Je suis vraiment aux anges, je ne comprends pas tout à fait mon bonheur, « merde t’as tout raté pourtant » me dis-je en moi-même. J’ai tout de même cette pointe de regret qui me titille. Ce qui m’amène à cette réflexion : Qu’est ce qu’un chasseur vient rechercher quand il va au marais ou en baie? Bien plus qu’un simple canard, il vient pour s’immiscer dans le mystère de la migration. Il vient pour le voir de ses yeux, pour le toucher du regard et des mains ! Quand je me baisse pour prendre un canard tiré et tombé dans le marais, je tiens dans mes mains bien plus qu’un simple canard. Je tiens dans mes mains le poids de mes rêves, l’objet de mes fascinations, je satisfais mes sens physiques de ce qui me semblait n’être qu’imaginable. Je joins ainsi le rêve à la réalité, la pensée à l’objet. Mon odorat, mon touché, ma vue, mon ouïe, le goût, il semble qu’en prenant cet oiseaux sauvage j’embrasse dans la totalité de mon être, c’est à dire plus seulement par la pensée mais aussi par les sens physiques, ce qui constitue ma passion. D’où ce sentiment de plénitude, quand un canard tiré est entre nos mains. Et je pense même que cela va plus loin. En tout cas c’est vrai et absolument certain dans mon cas. Quelle est cette passion ? La passion des canards seulement ? La passion du mystère migratoire seulement ? Non les deux ensembles bien entendu ! Et quel est le désir initial qui est la source de cette passion ? C’est le désir d’infini, de liberté illimitée. Quand je prend ce canard dans mes mains, assouvissant corps et esprit de cette passion qui me tient, je satisfais plus fondamentalement mon humanité dans ses désirs d’évasion, de grands espaces, qui ne sont en fait que des désirs d’infini voilés. Et j’ai tellement bien identifié mon désir d’infini à la vie, aux voyages et aux vols d’un canard, qu’il me faut aller là ou sont ces canards, les voir et les toucher pour sembler satisfaire au moins pour un moment ce désir d’infini. Nos désirs d’infini sont évidemment bien plus grands, plus vastes, plus exigeants que d’aller à la chasse au canard. La chasse des canards ne peut, même si son but est atteint, me satisfaire entièrement de mon besoin d’infini, de liberté illimitée. Mais c’est à mon échelle, mon seul moyen disponible pour satisfaire au moins un peu ce désir. Certains honorent leur désir d’infini en partant avec leurs voiliers au travers des océans, d’autres parcourent le ciel en planeur, d’autres s’enferment dans les monastères méditant du mystère divin et la vie éternelle. Moi, je vais à la chasse aux canards, dans les grands espaces de nos marais. Et je communique avec un mystère qui parle si bien de mes désirs d’infini, le mystère de la migration, qui sans l’animal migrateur n’existerait pas. Cet œil si petit m’avait en effet si bien parlé ! Il avait vu les grands espaces du nord de l’Europe, les fjords, les canaux de Hollande, qui sait peut-être la Mer du Nord sous la neige, voyagé un temps avec des voliers de siffleurs et s’était peut-être mélangé aux milliers de migrateurs du Blankaart…Ce petit oeil m’a parlé de l’infini, de liberté, de grands espaces. C’est pour ça que je l’ai si bien photographié, comme un aperçu furtif du mystère médité depuis des années. J’ai alors compris pourquoi j’étais heureux, même si ce n’était pas un sentiment de plénitude. J’étais venu pour faire corps avec ce mystère, m’en entourer, m’en imprégner, le toucher. Je ne l’avais pas touché des mains, les sarcelles étaient reparties, mais au moins je l’avais touché des yeux. Et d’une manière inattendue, j’avais reçu au moins partiellement, ce que j’étais venu chercher.
Pourquoi même après des années de chasse, un passionné continue t’il à aller au gabion ? Parce que ses désirs d’infini sont insatiables. Il ne peut les satisfaire que pour un cours instant, jamais durablement. Il faut qu’il revienne et qu’il revienne. Il a trouvé dans la migration des canards, un élément fondamental qui parle de ses désirs d’infini et de liberté. Le voyage de ces oiseaux, leur vol, leur mystère...Je suis certain que c’est ce qui fait que je vais à la chasse au canard, et que c’est le désir le plus fondamental qui entraîne tous les autres. Et je suis certain que d’autres partageront cette même raison. Et je pense que c’est en nous tous !

Tcho Marc
29/09/2006, 20h23
bieu comme tout!!! :C :C :C

on en redemande...

aby
29/09/2006, 20h31
en bas du texte quand je dis "Cet œil si petit m’avait en effet si bien parlé !", je parle de la sarcelle dont j avais croisé le regard un peu plus haut dans le texte

katshir
29/09/2006, 21h29
syumpa comme récit :fou:

playboy59
29/09/2006, 21h59
bravo aby c est la vraie histoire du chasseur de gibier d eau ca bien resumé chapeau bas ;) ;) :C :C

JJB
30/09/2006, 16h19
ABY, je ne m'étais pas trompé sur toi, j'ai de la chance d'avoir fait ta connâissance car tu vis une vraie passion comme je la vis aussi.

Je peux dire que j'ai des possibilités avec mes vieux amis et parents qui vont dans des grandes et belles chasses ( beaux territoires, 77 ,45, 60 ) et qui m'invitent très souvent. Ils sont parfois très vexés et énervés lorsque je décline une belle invitation au grand gibier ou à la bécasse, au perdreau, au faisan pour faire 300 kilomètres pour regagner la région où j'ai vécu et appris à chasser le gibier d'eau.

Mais , avec le temps, et parcequ'ils ont beaucoup d'affection ils ont compris que lorsque le vent d'amont se lève, je ne les écoute plus que je suis parti dans un autre monde, que je prépare mes affaires et mes appelants pour aller m'enfermer dans une hutte moyenne, inconfortable pour une réussite hasardeuse.

Il y a des choses qui ne s'expliquent pas......en fin que j'ai du mal à faire partager . Toi, tu l'as très bien fait et je connais ta passion. Barbey d'Aurevilly peut être fier de toi . ;)

barbelle
30/09/2006, 16h48
cette passion qui nous anime , tu la resumes parfetement bien Aby.
j'ai lu attentivement ce que tu viens d'ecrire , tu as bouscule mon fort interieur , j'en suis encore retourne , veritablement emu de cette lecture....
je vie cela avec la meme intensite , avec la meme emotion , avec le meme amour , avec la meme pudeur de perception de ce qui est difficilement definissable.....
merci et encore merci Aby ,
j'ai envie d'aller a la chasse......

aby
01/10/2006, 10h32
Merci pour vos réactions. Ca fait plaisir de voir que certains d’entre vous se connectent si bien avec cette réfléxion et ce qu’elle exprime. Je dois dire que les bredouilles m’ont encouragé à me creuser les méninges pour mieux comprendre pourquoi j’y retournais malgré tout. Ce récit de chasse qui s’est passé en janvier dernier, et la réfléxion qui le suit est la réponse qui me paraît le plus en accord et en cohérence avec le « pourquoi j’y retourne avec la même passion. »

J’aime bien cette phrase de Zundel, philosophe du 20eme, qui nous dit : « Il y a en l’homme plus que l’homme. » Cette phrase est la base du texte posté samedi. Elle nous rejoint dans notre expérience de chasseur de gibier migrateur. S’il y a en l’homme plus que l’homme, il y a dans mon expérience d’homme bien plus que ce que je pense. Il y a donc dans ma passion pour la chasse bien plus que moi-même, bien plus que mon humanité. Certes sans mon humanité c'est-à-dire sans mon corps et mon esprit, je ne peux faire l’expérience de cette passion. C’est ce que j’essaye de dire lorsque je parle du sentiment de plénitude lorsqu’un canard tiré est dans nos mains. Mais il y a plus que cette humanité, il y a autre de chose de plus grand, il y a un désir initial, celui de liberté sans limite.

Un ami de Chopin lui dit un jour en l’écoutant jouer du piano : « Quand je vous écoute, je me crois toujours seul avec vous et peut-être avec mieux que vous encore »…
J’aime la compagnie des chasseurs de canard passionnés. J’aime les écouter expliquer leur pique, leurs attaches, parler de leurs appelants, etc…parce que lorsque je les écoute, je sais qu’il y a en eux bien plus qu’eux-mêmes. Il y a ce qui est perceptible en premier, cette passion qui vibre dans leur cordes vocales, c’est leur humanité qui l’exprime, mais plus profondément, ou plus fondamentalement il y a ce désir d’infini et de liberté qui entraîne le reste. Le désir d’aller en baie quand le vent souffle à l’est, le désir de bien piquer, d’avoir des bons appelants… aussi terre-à-terre que cela puisse paraître il y a dans ces désirs, le désir initial de liberté, d’infini.

Je voudrais continuer avec une citation de Zundel qui parle de Musique. Le vrai passionné de gibier d’eau s’y retrouvera, même si l’auteur ne parle pas de chasse :

« Il y a sans doute dans la musique des sons qui sont des vibrations de l’air, sonorisées par les vibrations de notre appareil auditif et entendues par les organes récepteurs de notre cerveau (première dimension : matériaux). Il y a en outre, une construction mélodique où ces matériaux sonores sont disposés dans un certain ordre (les intervalles de la gamme) et suivant les règles d’un certain style – neume grégorien, choral, sonate, fugue, etc. (deuxième dimension : construction technique). Si vous entendez une pièce musicale, vous pouvez distinguer ses intervalles, reconnaître et analyser toutes les parties de la construction, retrouver en un mot, les deux premières dimensions. Mais ce n’est pas encore la musique. Autrement, il suffirait d’appliquer strictement des règles pour être un artiste. Ce n’est pas le cas comme vous le savez. Un homme peut-être un virtuose étourdissant, déchiffrer à vue n’importe quel morceau et nous laisser froids, comme si nous étions en présence d’un mécanisme parfait. Il n’y a personne.
La Musique, c’est autre chose. L’artiste est celui qui nous transmet la présence, qui nous délivre de nous-même (du moi zéro) en nous introduisant dans notre intimité (moi-valeur) comme dans un dialogue de lumière et [d’amitié] où nous ne sommes plus qu’une réponse totale à la générosité qui nous appelle et nous accueille. Cela veut dire que l’artiste est celui qui écoute et dont la musique exprime justement ce dialogue qu’il devient. Alors, il y a dans son jeu ou dans son chant plus que lui-même qui nous fait découvrir en nous plus que nous-même. »
Je ne résiste pas de paraphraser ce texte à ma manière :
« Il y a sans doute dans la chasse des éléments essentiels, tels que les appelants, le gabion, le fusil. (première dimension : matériaux). Il y a en outre, une manière de chasser, où les « matériaux » sont disposés dans un certain ordre (les canards sur la flaque) et suivant les règles d’un certain style –pique en V, pique en ligne… (deuxième dimension : construction technique). Si vous assistez à une action de chasse au gabion, vous pouvez distinguer les différents cris des canes, reconnaître et analyser toutes les parties de la pique sur le plan d’eau, retrouver en un mot, les deux premières dimensions. Mais ce n’est pas encore la chasse. Autrement dit, il suffirait d’appliquer strictement ces méthodes de chasse pour être un vrai chasseur. Un chasseur peut-être un virtuose à la mécanique parfaite et efficace et nous laisser froid si son but n’est que d’impressionner le voisin, de faire un carton où d’être la première gâchette de l’usine à canard. En lui il n’y a personne. La Chasse, la vraie, c’est autre chose. Un Chasseur au sens noble du terme, est celui qui écoute « son dedans » (même s’il ne le réalise pas), où il y a plus que lui-même. Il nous transmet alors une présence. La présence à lui-même certes, à sa passion et plus encore à son désir de liberté, d’infini. Alors il y a dans sa pratique, sa pique, ses paroles, ses longues veilles au créneau, plus que lui-même, qui nous fait découvrir plus que nous-mêmes

Chacun peut paraphraser à sa manière, cela vaut aussi pour la passée et il n’y a pas que la pique qui est technique lorsqu’on chasse le canard. Les appelants ne sont pas que de simples matériaux, j’ai utilisé le terme pour coller le plus possible avec la version initiale de l’auteur et par souci de clarté.


A plus les amis ! ;)

aby

JJB
01/10/2006, 12h13
P'ain ABY, tu décoifes....................mais c'est vrai que chaque huttier est un petit chef d'orchestre qui aime placer dses instruments musicaux sur la mare pour trouver une harmonie avec des cris ( sons) différents . De la chanteuse , à la demi-cri grave pour aller vers une hybride pilet ou une amassoire pour finir sur des instruments sridents et flutés que peuvent être , en l'occurence, le chant d'un male sarcelle.

La pose qui est notre triomphe, est pour le che f d'orchestre ( le vrai) les applaudissements fournis et tumultueux des spectateurs ravis et en transe.
De l' opium, de l'opium........je l'ai toujours dit la chasse au gabion et la pose ( qui seule nous fait trembler et monter vertigineusement notre pression artérielle est une drogue forte dont il es difficille de décorcher) , le tir est anecdotique. ;)

barbelle
01/10/2006, 14h28
aby ,
j'aime et partage ton approche de notre passion et le comparatif artistique et musicale est a mons sens tres subtille....
bravo !
Yann

JJB
01/10/2006, 14h32
C'est ça le vrai Normand. Discret, réservé mais très riche intérieurement. Sale gosse ABY!!!! :)) :))

aby
01/10/2006, 14h41
ouaih c est ca la radinerie normande.

aby
01/10/2006, 14h46
enfin tout ca c est bien mais je suis là devant mon ordi a dix milles bornes a n en plus pouvoir d attendre le retour, aille aille aille ca va encore etre long, janvier 2007 :cri:

aby
01/10/2006, 15h00
c est vrai ca JJB quand tu parles de l iceberg pour la chasse.
Je crois que c est le meilleur raccourci, meme si c est un raccourci a outrance.
quand ta femmes te demande: "hein! tu vas a la chasse ce soir, t as vu comment ca caille?"
La reponse la plus simple c est de lui dire: "chérie tu connais le principe de l iceberg? bon ben j te laisse y reflechir et demain on en reparle d accord? Aller a plus! ":))

aby
01/10/2006, 15h11
le tir est anecdotique, mais dans mon cas si j avais pas l espoir du tir ca serait deja plus dure. Je pense qu il faut etre honnête et regarder la chasse sans en omettre une once. Le tir est important, ca veut pas dire qu on vient pour ferrailler mais quand meme on vient pour le canard, et sans le tir ca devient plus dure, surtout la nuit ou j aurai du mal a voir un oeil de sarcelle meme à quatre ou cinq metres (joke) c est peut etre ma jeunesse qui veut ca. Je crois que c est un tout, si tu en enlève une partie ca n est plus la meme chose. Sans appelants ca n a pas le meme charme, sans fusil non plus. Ce qui ne remet en rien en cause ce qui j ai ecrit dans le texte ci dessous.

JJB
01/10/2006, 15h52
Un prophète est né sur HV dans les terres lointaines au pays de mers peuplées de pirates aux yeux bridés: J'ai nommé ABY.....................Et oui, le soleil se lève toujours à l'EST :)) :)) ( C'est pas de moi). Moi, je dirais plutôt du côté de l'Orient :D

C'est vrai que tu as quelques heures d'avance sur nous!!!!!!!!!!!!!!!!!! Tu connais donc notre avenir...............; :)) :))

JJB
01/10/2006, 15h54
Oui, en fait, je voulais surtout dire que le tir était anecdotique chez toi ..................les résultats en témoignent :)) :)) :))

r.o.m.a.i.n.8.0
01/10/2006, 18h23
Je viens de prendre le temps de lire ce post hé ba dit donc ca fait tous drole :fou:
A chaque fois que je faisais tourné la roulette de la souris pour faire defilé le texte je me disais "non c est pas fini c est pas fini c est pas fini youpi y en a encore"
Un moment d évasion de quelques minutes mais qu est ce que c est bon On s y serai cru
Demain matin madame va encore me dire "olala t as revé toute la nuit a crier et parler sans arret" :))
Merci ABY ;)

doudou
01/10/2006, 18h24
j ose à peine imaginé ce que la sarcelle, avec son petit oeil interpellé a pensé de toi... :cri: :cri:


des que tu reviendras aby, tu me fais signe, et tu pourras enfin venir voir de plus pres la grande marre du voisin avec moi... ;) ;)


et meme ton cousin si il veut. par contre je n accepte pas les cris rauques de paysans dans mon gabion... ;) :cri:


au fait cette histoire c est passé quand?? je devais pas y etre. sinon t aurais jamais vu les sarcelles... :D :D :cri:


en tous cas t es un bon. cela ne fait désormais plus aucuns doutes: :D www.normandie.vaincra.com :D

aby
02/10/2006, 05h50
cher JJB

malgre les resultats qui pourraient faire croire que le tir n a aucune importance chez moi, non figure toi que j aime ca :)) ca t etonnes hein?

aby
02/10/2006, 05h52
et non doudou tu te trompes il ne s agit pas de ta grande mare, ce n etait pas sur les gougins, mais sur fontenay, la grande mare en question est celle du gabion de L (initial de son nom de famille, un agriculteur du coin) d ailleurs sa mare est grande mais ce n est rien en compare a la tienne :cri: :C

aby
02/10/2006, 05h55
doudou cette histoire c est passe un samedi matin, un 28 janvier 2006, je sais que le gabion de B.E etait occupe ce matin la car ils ont tire, je crois que c etait alexio50 qui y etait ;)

aby
02/10/2006, 05h58
il a peut etre entendu nos petarades, il a du se dire "tin les mecs la bas il doivnt faire du gibier en ce moment" et non on est revenu sans canards :cri: :))

aby
02/10/2006, 06h01
et romain 80 toi aussi tu cries et tu parles la nuit? es ce que t en a parle a un psy, non parceque ca pourratit pt etre me servir a moi aussi :))

bieroc
02/10/2006, 07h53
doudou,on se tassera un peu en janvier...!j'aimerai en etre et partager qqs.gondins :G suis sur qu'ABY arrivera a me les rendre sympathiques :C quand a lui:bon courage la bas si loin de ses chers marais :cri: c'est pour bientot

doudou
02/10/2006, 12h47
moi j y étais le lendemain (du 28 au 29, une bien jolie nuit... ;) ;) )


ouai alexio devait y etre. il avait pas fait un massacre si mes souvenirs sont bons. il avait fait son premier chipeau me semble t il, ainsi qu une ou 2 sh, pour ne pas dire de tableaux. :cri:

par contre je ne te dit pas les tableaux des nuits d avant ni de celle d apres, car la c est moi qui y étais, et c est beaucoup plus indécent... :D :D :cri: :cri:

couac
02/10/2006, 12h52
vantard et menteur ! :)) :)) :))

doudou
02/10/2006, 13h02
meme qu il y a des nuits la bas, il s est tué des siffleurs. ;) ;)

tu connais ça toi les siffleurs couac?? :/ :/


ah ben non suis je bete. t as pas encore été foutu d en faire poser un ou meme d en tuer un au vol. et vu que la mémoire te fait défaut, tu dois meme pas te souvenir des 4 ou 5 malheureux à qui tu avais collé un plomb perdu l année derniere... :cri: :cri:

doudou
02/10/2006, 13h04
et pour mémoire, un siffleur ça siffle. non je dis ça parce qu il semblerai bien que les tiens n ai pas cette particularité la. tu les as acheté à yoyo ou c est l inverse??? :cri: :cri:

aby
03/10/2006, 04h37
bon ben merci les gars on se dit a janvier, dans votre grande mare de R. Eh les gars j espere que vous aurez du respect pour un mec com moi qui chasse dans ce marais depuis 1985 (enfin j etais pas bien haut a c t epoque mais j y vnais avec mon pere)...hein parce que moi j y etais avant vous, meme si maintenant vous jasez parceque vous etes les kings du marais. :)) vous etes des gros nuls, moi j frai mieux qu vous si j avais vot mare :G :)) :)) :))

aby
03/10/2006, 05h17
pour revenir sur le cote pretenduement anecdotique du tir, Le probleme c est qu un anti, un sceptique et meme un ignorant qui veut savoir, eh ben tout ce petit monde la va toujours insister sur l aspect du tir, alors que c est clair que pour nous c est un element non negligeable mais parmis d autres elelemtns non negligables. Notre reaction peut etre de vouloir prendre le contre pied en voulant faire entendre qu en fait le tir est anecdotique, ce qui ne correspond pas a la realite. On s oppose a un extreme par un autre extreme. Je crois que c est pas la solution quand on discute avec un non chasseur d amoindrir le tir et d expliquer "que non en fait le tir on s en balance et qu on vient surtout pour le chant des canes et les paysages." Evidemment on vient aussi pour ca, mais on vient aussi dans l espoir de "faire" un ou deux canards, et sans le fusil...ben c est plus complique! J ai remarque que quand je reagi a une attaque en disant que le tir est anecdotique soit la personne qui t ecoute te prend pour un menteur, soit elle te prend pour un chasseur-poete qui va a la chasse pour se bourer la gueule tranquille dans le marais. Dans les deux cas c est l impasse. En assumant le tir comme un maillon essentiel de notre chasse parmis d autres elements tout aussi essentiels, je ne risque pas d etre pris pour un alcolo ou un menteur. Mes paroles sont credibles, et la le mec soit il accepte ton point de vue, soit il reste sceptique ou anti, il y a au moins une chance sur deux de pas etre pris pour un con, cest mieux que dans le scenario precedent. Si le tir est un element important sachons le dire et assumons le, mais sachons aussi montrer que c est un moyen, et pas une fin. Quelle est cette fin vers laquelle on tend? Il y a cette distinction a faire. Et puis sachonsmontrer qu on sait se maitriser, qu on sait se reglementer pas seulement "individuellement" en fixant notre propre PMA, mais sachons montrer que nos responsables, ceux que nous avons elus, "nos elites" c est a dire les gens qui representent la chasse, ceux qui en sont responsables et qui rendent des comptes savent prendre leur responsabilite en imposant des regles, une reglementation sur le tir, le PMA. Ca revient a quoi de dire, oui moi je me reglemente, je me limite, et d un autre cote d avoir a reconnaitre que le mec qui te represente et qui represente la chasse est pas capable d imposer une reglementation sur les prelevements? peut etre qu on va te prendre pour un saint parmis une bande de loups, ou peut etre qu on va pas te croire du tout. Nous dans la manche on a un PMA, on est civilises, on peut parler du tir en disant qu il y a une reglementation qui fait que je ne suis pas le viandard que l on pense. bon aller a plus ;)

aby
03/10/2006, 05h29
enfin pour continuer sur le dialogue entre nous et "eux" je crois qu il faut sortir ce ces stereotypes du chasseur qui s explique a la maniere des inconnus, prenons le contre-pied de ce steretypes en nous assumant entierement. Qu est ce qu un non chasseur pense d un chasseur? C est un faux-poete alcolo qui tire tout ce qui bouge et qui va te faire croire des sornettes du genre "je vais a la chasse pour voir les rayons du soleil qui se darrent a travers la cime argentee des sapins"
t aura beau pas etre alcolo si le mec voit que tu commences a parler des paysages et du chant des canes et qu tu lui dit "ah non moi le tir tu sais c est pas important" et ben tout de suite ca va faire cling dans sa tete, les associations d idees chasseurs-menteur-alcolo c est difficile de lutter contre meme si le mec te connait et sait que t es pas un alcolo

aby
03/10/2006, 08h19
et bieroc on peut tenir a 3 dans votre gabionnette? :) :))

bieroc
03/10/2006, 08h57
j'ai deja fait le test a 3plus un labrador :P :fou: de la a te dire que c'est comfortable.....! :)) mais comme dirait :R......a4 quand le gibier est la tut s'ameliore :C

doudou
03/10/2006, 13h27
au pire aby, le toit est assez confortable. et pis de la, tu as une vue imprenable sur les yeux de sarcelles ou autres rayons se dardant entre les cimes des sapins(tres présent sur notre marais cotier, comme chacun sait, meme si tout de meme un peu en retrait quand aux cocotiers et autres baobabs atlantiques, dans lesquels les rayons de soleil se dardent également à merveille, si tant est qu'un chasseur de palombes alcoolo affaissé dans son mirrador ne soit pas placé entre les branches ou passent les rayons d'oeils de sarcelles potentiellement dardables. euh... :cri: :cri: )

et pis si t as froid, on te prettera une de nos 5 bouteilles de calva... ;) ;)

aby
03/10/2006, 16h27
eh les deux ilotiers gougineux...vous n avez pas repondu quand j vous ai dit que vous etiez des gros nuls, ca veut donc dire que j ai raison
ah CASSSSSSEEEEEEEEEEEEEEEEE
WASABIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII :))

doudou
04/10/2006, 13h51
c est certainement ça que ça veut dire en effet...

Fafouille
04/10/2006, 16h53
Et à Doudou de dire:

"Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

aby
04/10/2006, 17h12
salut fafouille
plutot etrange ce texte. ;)
t as l air depite mon pov doudou :cri: desole hein des fois les journees sont longues et comment dire...je pete un cable :fou: :)

r.o.m.a.i.n.8.0
04/10/2006, 17h28
c est assez incroyable d avoir deja la peche comme ca a 6h du matin
Aby , pour le psy j y medite serieusement :)) je te tiens au courant de l évolution de mon cas mais j suis assez séptique sur la chose. :/ :T
LA CHASSE Y A PAS DE REMEDE C EST DANS LES GENES

aby
04/10/2006, 17h44
pour la peche a 6 h du mat, c est normal vu que j ai 6 heures d avance sur toi :))
eh non je ne me leve pas a 6 h pour aller sur la HV, j en suis pas encore la :))

doudou
04/10/2006, 20h02
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté
Gémir, pleurer, prier e(s)t également lâcher.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche



pourquoi veux tu que j aille chier dans les bois?? :/ :)) :))

ps: quand je chie, il marrive de lacher, de gémir, rarement de pleurer, mais jamais de prier. :)) :)) :))

Fafouille
05/10/2006, 12h31
Doudou, tu me decois, tu ne connais pas ce poeme d'alfred de vigny qui s'intitule "la mort du loup"????? C'est a mes yeux le plus bel ecrit en ce qui concerne le stoicisme!
Mais si ca ne t evoque que des envies scatophiles ......
:)

Papy Mo
05/10/2006, 13h01
Tu sais doudou et la poêsie........................................... ............ ;) :)) :)) :)) :))

playboy59
05/10/2006, 13h08
Papy Mo Posté le Ce jour 14:01

Inscrit le 04/08/2003
Tu sais doudou et la poêsie........................................... ............



ben si il est super douer en poesie sur les mac bruns il raconte ca comme si on y etait :cri: :cri: :cri:

doudou
05/10/2006, 14h19
dit ce que tu veux mo. moi je dis que tu t es trompé d accent à poésie. et ça veut bien dire ce que ça veut dire. ;) :D :D


j essayais de comprendre moi c est tout. ça s'appelle la mort du loup. s'eu pu s'appeller "la taupe au guichet"... :cri: :)) :))

aby
06/10/2006, 06h32
pov momo l asticot, cassé et fendu par doudou :))
en tout cas c est bien envoyé dans sa gueule bordel de bordel :D :D :D

aby
06/10/2006, 07h14
Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages...

Dans l’entrelas de l'eau des rivières
s' épanchant en de tortueux marais,
naissent les fleuves qui meurent en mer
dans l’insidieux silence de la baie.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Les falaises font rempart aux embruns,
face au Raz que nomme communément
le bon sens imagé de nos marins:
“Le blanchard” aux formidables courants.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Labyrinthe de ronces,veines d’ombres,
les haies du bocage voilent la vue,
discrètes les fermes y sont en nombre
où les traditions se perpétuent.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Imposture ou hommage mérité?
c' est bien le lit d un faible cours d’ eau
qui nomme le pays des maraîchers,
“Val de Saire”, rochers à fleur de flots.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…

Monts de bruyères, plaines de landes,
marais aux sansgues où l ame inquiétée
par le récit troublant des légendes,
craint la dame blanche du fameux Barbey.

Ô Cotentin aux mille visages
terre sauvage, admirable,
bordée en trois points de rivages…