Gab34
23/10/2006, 21h06
Ma cane court cri…
Si la cane miracle existe je crois que je l’ai rencontré.
Et si elle n’est plus aujourd’hui, elle gardera pour le moins le parfum des souvenirs chers et amères que rien n’efface.
Véritable rescapée du destin, elle n’avait dû son salut qu’à 3 notes désespérées alors que s’annonçait pour elle le dernier couperet.
L’on m’avait dit : « choisi, le reste passera aux oubliettes ». Et cette petite cane atypique, noire et blanche, à la voix pas encore tout à fait affermie, avait chanté 3 notes graves et inspirées, liant se faisant son destin au mien.
Je ne savais pas encore le bonheur qu’elle m’apporterait mais déjà je connaissais la joie simple et dérisoire de détenir une chose rare.
Silencieuse au parc et mystérieuse dans sa robe sombre, elle semblait toujours attendre, la tête dressée, son œil inquisiteur scrutant le ciel, je ne sais quel mouvement aérien qui l’aurait transporté vers d’autres cieux…comme vous, comme moi, je crois qu’elle connaissait d’instinct la passion qui nous hante.
Et puis le temps des retrouvailles avec le grand étang est arrivé…jusqu’à cette nuit du 15 octobre où j’ai enfin compris de quelle merveille j’avais héritée…
« Les vents sont Est, le temps est légèrement pluvieux…il y a du monde à l’entrée de l’étang (là où est tirée au sort la répartition des postes pour la nuit à venir) et je tire le plus mauvais numéro. De façon étonnante, je me retrouve au poste dit du « gambay » qui a été par le passé l’un des grands postes de l’étang et qui est tombé au fil du temps en désuétude.
Qu’à cela ne tienne j’installe mon affût précaire du mieux que je peux et dispose mes « cimbels » de façon adéquate pour ce poste.
La nuit arrive et comme de coutume je sors au dernier moment pour installer mes appelants. Je force mon chant sur la gauche et ne laisse en pointe, face à moi, que la court cri avec un petit paquet de formes de sarcelles d’hiver.
A droite la concurrence a sorti le grand jeu « siffleurs », « sarcelles d’hiver » et chanteuses à outrance. Je risque de dérouiller…
Et puis ma cane et mes chanteuses en ont voulu autrement et les poses se sont succédées à un rythme effréné…au total 23 poses à chaque fois saluées par les 3 notes, parfois doublées, graves et ensorcelantes, de la court cri noire et blanche. »
Une nuit de rêve… et le miracle s’est reproduit les jours et les nuits suivantes.
Comment avais je pu chasser jusqu’alors sans ce prodige, sans cette ensorceleuse qui provoque la pose de ses congénères quasiment à coup sûr ?
Ma cane est morte le 17 juillet 2006.
Si la cane miracle existe je crois que je l’ai rencontré.
Et si elle n’est plus aujourd’hui, elle gardera pour le moins le parfum des souvenirs chers et amères que rien n’efface.
Véritable rescapée du destin, elle n’avait dû son salut qu’à 3 notes désespérées alors que s’annonçait pour elle le dernier couperet.
L’on m’avait dit : « choisi, le reste passera aux oubliettes ». Et cette petite cane atypique, noire et blanche, à la voix pas encore tout à fait affermie, avait chanté 3 notes graves et inspirées, liant se faisant son destin au mien.
Je ne savais pas encore le bonheur qu’elle m’apporterait mais déjà je connaissais la joie simple et dérisoire de détenir une chose rare.
Silencieuse au parc et mystérieuse dans sa robe sombre, elle semblait toujours attendre, la tête dressée, son œil inquisiteur scrutant le ciel, je ne sais quel mouvement aérien qui l’aurait transporté vers d’autres cieux…comme vous, comme moi, je crois qu’elle connaissait d’instinct la passion qui nous hante.
Et puis le temps des retrouvailles avec le grand étang est arrivé…jusqu’à cette nuit du 15 octobre où j’ai enfin compris de quelle merveille j’avais héritée…
« Les vents sont Est, le temps est légèrement pluvieux…il y a du monde à l’entrée de l’étang (là où est tirée au sort la répartition des postes pour la nuit à venir) et je tire le plus mauvais numéro. De façon étonnante, je me retrouve au poste dit du « gambay » qui a été par le passé l’un des grands postes de l’étang et qui est tombé au fil du temps en désuétude.
Qu’à cela ne tienne j’installe mon affût précaire du mieux que je peux et dispose mes « cimbels » de façon adéquate pour ce poste.
La nuit arrive et comme de coutume je sors au dernier moment pour installer mes appelants. Je force mon chant sur la gauche et ne laisse en pointe, face à moi, que la court cri avec un petit paquet de formes de sarcelles d’hiver.
A droite la concurrence a sorti le grand jeu « siffleurs », « sarcelles d’hiver » et chanteuses à outrance. Je risque de dérouiller…
Et puis ma cane et mes chanteuses en ont voulu autrement et les poses se sont succédées à un rythme effréné…au total 23 poses à chaque fois saluées par les 3 notes, parfois doublées, graves et ensorcelantes, de la court cri noire et blanche. »
Une nuit de rêve… et le miracle s’est reproduit les jours et les nuits suivantes.
Comment avais je pu chasser jusqu’alors sans ce prodige, sans cette ensorceleuse qui provoque la pose de ses congénères quasiment à coup sûr ?
Ma cane est morte le 17 juillet 2006.