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09/11/2006, 09h21
Les tourbières sont une source majeure de CO2
LE MONDE | 08.11.06 | 16h37 • Mis à jour le 08.11.06 | 16h37


l'occasion de la 12e Conférence des Nations unies sur le climat qui se tient à Nairobi jusqu'au 17 novembre, l'organisation non gouvernementale Wetlands a rendu publics, mardi 7 novembre, les résultats d'une étude sur la contribution des tourbières au réchauffement climatique.

Selon l'ONG, la dégradation de ces sols humides - caractérisés par l'accumulation de végétaux et connus pour leur capacité à stocker le carbone d'origine organique - contribue à alimenter l'effet de serre. Dans le monde, les tourbières stockeraient l'équivalent de 2 000 milliards de tonnes (Gt) de dioxyde de carbone (CO2).



Le champ de l'étude présentée se limite à l'Indonésie. Selon Wetlands, les seules tourbières de l'archipel ont émis, ces dernières années, environ 2 Gt de CO2 par an. A titre de comparaison, les émissions de gaz à effet de serre de la France se situaient en 2004 à l'équivalent de 0,56 Gt de CO2.

Les principales raisons de ces émissions massives sont la surexploitation forestière, la reconversion de ces zones humides en terres vouées à la culture intensive et surtout les incendies allumés chaque année par les agriculteurs.

L'ONG demande que "les émissions de CO2 dues à la dégradation des zones humides soient prises en compte dans les stratégies de lutte contre le changement climatique".

Comment ? Wetlands suggère l'adoption de conventions internationales permettant aux pays de restreindre leurs importations de biens issus de l'exploitation des zones humides.

En contrepartie, des mécanismes de rétribution des populations participant à la préservation et à la conservation de ces puits naturels de carbone doivent être trouvés au niveau mondial.

L'estimation de 2 Gt de CO2 par an pour les seules tourbières indonésiennes résulte de travaux menés en collaboration avec l'institut d'études néerlandais Delft. Non évalués par des scientifiques indépendants, ils doivent être pris avec précaution.

Cependant, une étude publiée en 2002 dans Nature, avait produit une estimation du même ordre pour l'année 1997, marquée par d'importants incendies.

De même, des mesures sur les sols tourbeux du Royaume-Uni (Le Monde du 9 septembre 2005) ont récemment mis en évidence des émissions de 13 millions de tonnes de CO2 par an.



Stéphane Foucart
Article paru dans l'édition du 09.11.06