MAS
09/01/2007, 13h22
« Yo stéf, on va à oies mardi ? »
« Le temps est pas mal, vent faible tendance NE, ciel bas mais on devrait pas avoir de brouillard ! »
Oui je sais… une nuit de hutte ça commence toujours comme ça !
Et mi décembre ( nuit du mardi 19 décembre ) vent de NE , faible ou pas, ciel bas, brouillard ou pas, je peux pas m’empecher d’appeler les copains pour aller à la hutte…
Et on est tous pareil, enfin , les accros quoi ! Du coup me v’là posant 2 journées pour aller à la hutte mardi et mercredi. Et du coup je pars de la veille et passe la nuit à ma hutte le lundi soir. Pas de vent, le changement de temps est sérieux par rapport à ces dernières semaines : on a eu droit à presque 2 mois de vent de SW. Il a dû partir une nuit au Nord et c’est tout, pas un coup d’Est, de SE, rien !!!
Une saison à part quoi…
La nuit du lundi tout seul, pas un coup de feu dans le coin, pas une vague sur la mare et à 22h30 brouillard : ben j’ai dormi !!!! Et … capot !
Au petit jour, brouillard, enfin brume ( on se console et se motive comme on peut ), je rentre pour récupérer mes oies et le matos pour chasser l’oie cette nuit avec stéf.
On s’est donné rendez vous à midi à la hutte et je devrai y être à 2 ou 3 minutes près…
Ouch !!!! C’est quoi ça ?
La vache le brouillard de dingue ! Je suis à 7/8 kms de la hutte et le brouillard est monstrueux ici… Voilà le chemin, je distingue les masses des voitures au loin : on ne voit plus le village à 1 km en face !!!!!!
« Salut Stéf ! C’est la misère ici le brouillard !!!! »
Vu la mine déconfite de ch’bill et du Marcus, je devine qu’ils sont complètement dégouté ! Y en a même un qui veut rentrer … Faut dire que là aussi ils font bredouille avec du brouillard à couper au couteau toute la nuit .
Histoire de nous donner un peu de courage, je sors « putain c’est un super temps à oies la journée ça le brouillard, j’adore » (…)
Je propose à stéf de descendre de suite dans la mare pour être tranquille et de placer toutes les oies et les blettes d’oies, comme ça si jamais ça vient dans le brouillard on a nos chances !
Et vas y que je blette en face, que je blette à droite, des flottantes, des plates, des rondes sur pieds, des grosses , des moches, des noires , Ok j’arrête ( …)
Il est 14h00 le brouillard s’aggrave on voit pas l’abri à voiture des voisins à 200m !!! Je reviens d’avoir mis mon jar en cage à droite et j’entend une oie, je regarde stéf : « Stéf c’est laquelle qui vient de chanter ? »
Ce cri était bizarre, c’est pas une de mes oies : je lève la tête et voit 3 bétails à 100 m de haut arrivant du Nord. Je penche pour des moissons mais elles ne chantent plus. Marcus est en plein dans le champ en face et se cache derrière un piquet de cage (…) , je me planque comme je peux et pouic comme un malade, les oies tournent et cassent un peu des ailes, elles vont au dessus des voisins et j’en profite pour rejoindre Stéf et Bill dans le poste derrière la hutte !
Stéf et moi pouicquons comme des sots et les oies tournent sur les 3 mares, elles baissent tranquillement et glissent à présent au Sud encore à 80 m de haut et là contre toute attente elles se font tirer !!!
« *******s » , stéf et moi gueulons et un autre voisin au SE nous accompagne dans nos invectives : c’est hallucinant, eux comme nous sommes écoeurés visiblement de ces voisins « indélicats » qui tirent sur ces oies largement hors de portée. Résultat nul bien évidement et les 3 belles voyageuses mettent les voiles sans demander leur reste…Elles sont perdues pour tout le monde, quelle mentalité …
Du coup nous finissons l’installation des blettes d’oies à berge et l’attelage sera top. Ce satané brouillard, en plein jour j’adore à oies, c’est très bon, enfin pour moi (…). Moi je suis aux anges et Bill ainsi que marcus sont toujours aussi écoeuré par cette météo du merdi !
On commence à avoir la dalle : Stéf s’est cassé les dents sur un bout de baguette à l’ancienne et j’en fais autant avec un bol de soupe bien chaud préparé par Ch’bill, le cuistot de service. Il est 14h 30 et on a pas mangé finalement ce midi !!!
Rapide casse dalle donc et on enchaine avec un léger blettage à canard, le temps est pas mal et stéf ne se résoud pas encore à ne chasser que les oies cette nuit !
Tout est prêt cette fois et nous nous postons derrière la hutte, le brouillard est terrible, pas un brin de vent : cela a au moins l’avantage d’être sympa pour aller dans la mare. Une vrai mer d’huile !!!
« Ecoutez des oies !»
J’ai l’oreille tendu à mort et j’entends des oies au dessus des voisins dans le brouillard, des cendrées. La vache elles sont ou ? On voit rien !!!!
« Elles tournent, elles sont au Sud maintenant ! »
Purée, on voit strictement rien …
« Gagak » , je lève les yeux : 5 ou 6 cendrées viennent de passer juste au dessus de nous dans le brouillard , je viens juste de les voir disparaitre alors qu’elles étaient encore au dessus de nous!
« Bécassine !!! »
Une bécassine nous est passé comme une balle à 10 m pendant que je regardais les oies disparaitre, avant que nous ayons eu le temps de réagir le Stéf il épaule et PAN !
Et là tous en cœur : « stéf t’es sot ou quoi ? », « y a des oies au dessus de nous dans le brouillard et toi tu tires une bécassine ? », le moral est là et c’est goguenards que nous le charrions tous ensemble parce que bien entendu il avait changé de cartouches et la bécassine il l’a tiré avec du 2 en 40 grammes…
( la bécassine vole toujours ! )
Ça fait quand même 2 fois en 1 heure que nous voyons des oies dans ce satané brouillard !
Nous finissons de placer les canards dans la mare et dans les cages, il est 17h, c’est l’heure de la passée. Le temps a l’air de s’ouvrir un peu, nous voyons le village en face et le ciel dans le couchant devient rouge, nous distinguons l’horizon et un coup sourd au loin nous donne à penser que des gars viennent de tirer au posé ! La vache en pleine passée du soir c’est pas ordinaire dans le coin.
« ça caille hein stéf », je pose la main sur le portillon de la hutte : il est gelé ! la rosée est gelée !
« hé stéf, ça gèle ! regarde … »
Nous regardons le couchant et « Stéf y a une sarcelle qui vient de poser ! » Je ne l’ai pas vu arriver, j’ai juste vu l’ombre passer sur la mare et elle est posée devant à 30m !
On entreouvre la porte de la hutte « y a une sarcelle posée en face, allez la tirer devant ! »
Broum ! Marcus et Bill ont tiré ensemble, la sarcelle est sur le dos.
17h30 : 1 ere pose ! cool !
Nous rentrons dans la hutte après avoir ramassé une jolie cane de sarcelle, on installe les fusils de l’autre coté : et regardons un peu la mare, le brouillard se lève depuis 30 minutes, on voit impeccable en face !
Il est 18h00 et on a déjà entendu tirer 2 fois au Sud Est la nuit tombée ! La veille pas un coup de fusil, c’est dingue !
Nous mangeons rapidement après l’apéro et ça tire toujours régulièrement au Sud Est ! Nous n’avons toujours rien vu, pas d’attaques, 20h30 nous passons un bon moment dehors à écouter ce qui se trame ou ce qui vole mais pas de chance, rien et nous rentrons un peu dépité décidant de ne rien changer à notre attache…
Une grande antenne avec des balises lumineuses à quelques kilomètres au NE est très visible maintenant, le vent au sol est nul mais les cheminées du PAD nous font savoir qu’à la mer le vent souffle de NE …
Je veille un peu avec stéf, nous sommes toujours les premiers dans les tours de veille ! Mais vers 22h30, un peu entamé par ma nuit précédente je laisse stéf veiller.
Il a une pose d’une autre cane de sarcelle loin qui revient bien aux appelants. Ça tire toujours régulièrement dans le coin. En milieu de nuit marcus et bill font 2 siffleurs sur 3 , une blette de siffleur ayant payé cher cette pose de 3 siffleurs près des blettes !!!
Vers 02h du matin je suis réveillé par une drole d’agitation dans la cuisine, la lumière est allumé et les commentaires vont bon train : « derrière ils ont fait des oies ! ils ont tiré au commandement et fait un barouf phénoménal après, achevé , re-achevé et sur le tir au commandement je vois une oie remonter sur la mare, passant juste au dessus de la hutte et une autre sur le coté »
Je comprend maintenant l’agitation ! Nous sommes « bleus », ils ont dû ramasser une bande sur leur grande flaque et nous ne pouvons pas lutter sur une bande …
C’est donc un peu amer que je prend connaissance de cette pose voisine par le veilleur de service … Enfin, on a fait quelques canards , c’est pas si mal !
Je suis réveillé par Marc à 04h , il a fait lui aussi un siffleur pendant son tour. A 04h25, je vois passer un canard, il tourne rapidement au dessus des blettes : Plouf , posé, un siffleur, je tend la main, prend le canard dans le U et Broum, une 4 acier, le siffleur est mort !
Stéf remue un peu : « t’as tiré quoi ? »
« Un siffleur, je vais le ramasser »
Dehors le temps s’est radouci, il ne gèle plus, il a dû faire – 1 ou -2 en début de nuit, c’est tout. Dans le secteur ça tire encore de temps en temps, toujours les mêmes d’ailleurs ! Le temps est bizarre, le vent a soufflé toute la nuit de NE en face à la mer ( on voyait bien la fumée qui montait vers le Sud Ouest ) et sur la mare les blettes regardaient plein Sud Ouest … Rien à comprendre à cette météo …
A 06h je réveille stéf et ce zouave là prépare un café et un casse croute …
Du coup je ne dors plus non plus et on discute le bout de gras en repensant à la pose des voisins … Vers 06h45 je me recouche et avec Marcus on comate bien quand stéf débarque :
« des rieuses ! y a 4 rieuses à la pose !!! »
La vache, je chope mes lunettes sur la table, on arrive de l’autre coté, stéf ouvre les créneaux, on voit rien ! Mare vide
« Elles sont arrivés là au dessus ailes cassées , pattes sorties, elles étaient dedans »
« referme on change de cartouches », en moins de 10 secondes les cartouches sont changées et les créneaux rouverts
Et là on voit les 4 rieuses sortir derrière les blettes de gauche à la nage droit vers les oies, les fusils passent en silence, les 4 oies sont arrêtées à 30 en face
« Vous êtes prêt, on tire, 1, 2, Braaououm , broum, broum »
Les 4 oies dérivent … Stéf se précipite sur les Waders et revient avec un sourire à 10 000 balles dans la hutte tenant 4 superbes rieuses, dont une le ventre tout noir !!!
Elles ont du poser directement d’après Stéf, il ne les voit pas refaire un tour et quand on rouvre les créneaux avec les cartouches changées on les voit déjà sortir des blettes, elles ne volaient plus…
L’ambiance dans la hutte est à la joie ! Et les tirs des voisins oubliés ! Dans ce secteur par temps calme nous entendons les tirs de nos prestigieux voisins et notre imagination va bon train quand les poses se font rares chez nous … Enfin, ces 4 rieuses sont magnifiques !!!!
Nous buvons un café et nous retrouvons aux créneaux avec Stéf pour la passée, le temps est calme : « Wouah !!! 4 sarcelles !!!!! »
Un paquet de sarcelles vient de passer comme des fusées venant de derrière à gauche et a plongé sur la droite, les oies ont tapées dessus et j’ai vu au moins 3 sarcelles posées presque à berge à droite …
Aux jumelles nous les devinons dans l’ombre, le jour se lève mais dans l’ombre de la berge nous ne voyons pas grand-chose.
« mince renvolées !!! » Elles sont reparties aussi vite qu’arrivées …
Du coup nous sortons de la hutte, il fait clair, nous discutons le coup depuis 5 minutes dehors, je prenais les rieuses en photos quand j’entend Stéf crier et tirer tout à la fois : une rieuse vient de s’envoler de la berge en face !
Nous la tirons assez loin et elle tombe péniblement en fond de mare, je la vois cou dressé le long de la berge, je pars en courant en chaussons et remettant des cartouches dans le fusil vers la riri.
Elle repars aussi vite et mes 3 coups à plus de 50m ne lui ferons aucun effet …
« Elle sortait d’où cette oie ? »
« Je sais pas je la vois décoller de l’eau à raz de la berge en face à 50 m ! »
Et nous regardons l’oie s’enfuir vers le Sud …
Nous en sommes là de notre surprise quand Stéf voit une bécassine poser en fond de flaque, il pars la tirer.
Vers l’Est une belle volée d’oies vient de se lever des champs, je pouicque comme un malade ( oui je sais, encore … ) et la volée monte au loin, au moment ou 2 canards déboulent sur la mare voisine ! Nous sifflons et ils glissent vers notre mare, ils passent à 60m, Marcus et moi ne bougeons pas et le couple de Becs plats cassent des ailes au dessus de nous :
« on tirent ? »
« Ouais ! »
Pa, pan, pan, Marcus fait un superbe coup de fusil à son premier coup et décroche un des 2 canards qui part tomber chez les voisins.
Un de nos voisins avec qui nous nous entendons parfaitement, nous ramènera un magnifique male de chipeau pour couronner cette bien belle nuit.
En tout cas je retiens deux choses de cette nuit : les rieuses par brouillard c’est excellent et Stéf avec du 2 en 40 grs il est pas foutu de faire une bécassine à 20 m !!!
« Le temps est pas mal, vent faible tendance NE, ciel bas mais on devrait pas avoir de brouillard ! »
Oui je sais… une nuit de hutte ça commence toujours comme ça !
Et mi décembre ( nuit du mardi 19 décembre ) vent de NE , faible ou pas, ciel bas, brouillard ou pas, je peux pas m’empecher d’appeler les copains pour aller à la hutte…
Et on est tous pareil, enfin , les accros quoi ! Du coup me v’là posant 2 journées pour aller à la hutte mardi et mercredi. Et du coup je pars de la veille et passe la nuit à ma hutte le lundi soir. Pas de vent, le changement de temps est sérieux par rapport à ces dernières semaines : on a eu droit à presque 2 mois de vent de SW. Il a dû partir une nuit au Nord et c’est tout, pas un coup d’Est, de SE, rien !!!
Une saison à part quoi…
La nuit du lundi tout seul, pas un coup de feu dans le coin, pas une vague sur la mare et à 22h30 brouillard : ben j’ai dormi !!!! Et … capot !
Au petit jour, brouillard, enfin brume ( on se console et se motive comme on peut ), je rentre pour récupérer mes oies et le matos pour chasser l’oie cette nuit avec stéf.
On s’est donné rendez vous à midi à la hutte et je devrai y être à 2 ou 3 minutes près…
Ouch !!!! C’est quoi ça ?
La vache le brouillard de dingue ! Je suis à 7/8 kms de la hutte et le brouillard est monstrueux ici… Voilà le chemin, je distingue les masses des voitures au loin : on ne voit plus le village à 1 km en face !!!!!!
« Salut Stéf ! C’est la misère ici le brouillard !!!! »
Vu la mine déconfite de ch’bill et du Marcus, je devine qu’ils sont complètement dégouté ! Y en a même un qui veut rentrer … Faut dire que là aussi ils font bredouille avec du brouillard à couper au couteau toute la nuit .
Histoire de nous donner un peu de courage, je sors « putain c’est un super temps à oies la journée ça le brouillard, j’adore » (…)
Je propose à stéf de descendre de suite dans la mare pour être tranquille et de placer toutes les oies et les blettes d’oies, comme ça si jamais ça vient dans le brouillard on a nos chances !
Et vas y que je blette en face, que je blette à droite, des flottantes, des plates, des rondes sur pieds, des grosses , des moches, des noires , Ok j’arrête ( …)
Il est 14h00 le brouillard s’aggrave on voit pas l’abri à voiture des voisins à 200m !!! Je reviens d’avoir mis mon jar en cage à droite et j’entend une oie, je regarde stéf : « Stéf c’est laquelle qui vient de chanter ? »
Ce cri était bizarre, c’est pas une de mes oies : je lève la tête et voit 3 bétails à 100 m de haut arrivant du Nord. Je penche pour des moissons mais elles ne chantent plus. Marcus est en plein dans le champ en face et se cache derrière un piquet de cage (…) , je me planque comme je peux et pouic comme un malade, les oies tournent et cassent un peu des ailes, elles vont au dessus des voisins et j’en profite pour rejoindre Stéf et Bill dans le poste derrière la hutte !
Stéf et moi pouicquons comme des sots et les oies tournent sur les 3 mares, elles baissent tranquillement et glissent à présent au Sud encore à 80 m de haut et là contre toute attente elles se font tirer !!!
« *******s » , stéf et moi gueulons et un autre voisin au SE nous accompagne dans nos invectives : c’est hallucinant, eux comme nous sommes écoeurés visiblement de ces voisins « indélicats » qui tirent sur ces oies largement hors de portée. Résultat nul bien évidement et les 3 belles voyageuses mettent les voiles sans demander leur reste…Elles sont perdues pour tout le monde, quelle mentalité …
Du coup nous finissons l’installation des blettes d’oies à berge et l’attelage sera top. Ce satané brouillard, en plein jour j’adore à oies, c’est très bon, enfin pour moi (…). Moi je suis aux anges et Bill ainsi que marcus sont toujours aussi écoeuré par cette météo du merdi !
On commence à avoir la dalle : Stéf s’est cassé les dents sur un bout de baguette à l’ancienne et j’en fais autant avec un bol de soupe bien chaud préparé par Ch’bill, le cuistot de service. Il est 14h 30 et on a pas mangé finalement ce midi !!!
Rapide casse dalle donc et on enchaine avec un léger blettage à canard, le temps est pas mal et stéf ne se résoud pas encore à ne chasser que les oies cette nuit !
Tout est prêt cette fois et nous nous postons derrière la hutte, le brouillard est terrible, pas un brin de vent : cela a au moins l’avantage d’être sympa pour aller dans la mare. Une vrai mer d’huile !!!
« Ecoutez des oies !»
J’ai l’oreille tendu à mort et j’entends des oies au dessus des voisins dans le brouillard, des cendrées. La vache elles sont ou ? On voit rien !!!!
« Elles tournent, elles sont au Sud maintenant ! »
Purée, on voit strictement rien …
« Gagak » , je lève les yeux : 5 ou 6 cendrées viennent de passer juste au dessus de nous dans le brouillard , je viens juste de les voir disparaitre alors qu’elles étaient encore au dessus de nous!
« Bécassine !!! »
Une bécassine nous est passé comme une balle à 10 m pendant que je regardais les oies disparaitre, avant que nous ayons eu le temps de réagir le Stéf il épaule et PAN !
Et là tous en cœur : « stéf t’es sot ou quoi ? », « y a des oies au dessus de nous dans le brouillard et toi tu tires une bécassine ? », le moral est là et c’est goguenards que nous le charrions tous ensemble parce que bien entendu il avait changé de cartouches et la bécassine il l’a tiré avec du 2 en 40 grammes…
( la bécassine vole toujours ! )
Ça fait quand même 2 fois en 1 heure que nous voyons des oies dans ce satané brouillard !
Nous finissons de placer les canards dans la mare et dans les cages, il est 17h, c’est l’heure de la passée. Le temps a l’air de s’ouvrir un peu, nous voyons le village en face et le ciel dans le couchant devient rouge, nous distinguons l’horizon et un coup sourd au loin nous donne à penser que des gars viennent de tirer au posé ! La vache en pleine passée du soir c’est pas ordinaire dans le coin.
« ça caille hein stéf », je pose la main sur le portillon de la hutte : il est gelé ! la rosée est gelée !
« hé stéf, ça gèle ! regarde … »
Nous regardons le couchant et « Stéf y a une sarcelle qui vient de poser ! » Je ne l’ai pas vu arriver, j’ai juste vu l’ombre passer sur la mare et elle est posée devant à 30m !
On entreouvre la porte de la hutte « y a une sarcelle posée en face, allez la tirer devant ! »
Broum ! Marcus et Bill ont tiré ensemble, la sarcelle est sur le dos.
17h30 : 1 ere pose ! cool !
Nous rentrons dans la hutte après avoir ramassé une jolie cane de sarcelle, on installe les fusils de l’autre coté : et regardons un peu la mare, le brouillard se lève depuis 30 minutes, on voit impeccable en face !
Il est 18h00 et on a déjà entendu tirer 2 fois au Sud Est la nuit tombée ! La veille pas un coup de fusil, c’est dingue !
Nous mangeons rapidement après l’apéro et ça tire toujours régulièrement au Sud Est ! Nous n’avons toujours rien vu, pas d’attaques, 20h30 nous passons un bon moment dehors à écouter ce qui se trame ou ce qui vole mais pas de chance, rien et nous rentrons un peu dépité décidant de ne rien changer à notre attache…
Une grande antenne avec des balises lumineuses à quelques kilomètres au NE est très visible maintenant, le vent au sol est nul mais les cheminées du PAD nous font savoir qu’à la mer le vent souffle de NE …
Je veille un peu avec stéf, nous sommes toujours les premiers dans les tours de veille ! Mais vers 22h30, un peu entamé par ma nuit précédente je laisse stéf veiller.
Il a une pose d’une autre cane de sarcelle loin qui revient bien aux appelants. Ça tire toujours régulièrement dans le coin. En milieu de nuit marcus et bill font 2 siffleurs sur 3 , une blette de siffleur ayant payé cher cette pose de 3 siffleurs près des blettes !!!
Vers 02h du matin je suis réveillé par une drole d’agitation dans la cuisine, la lumière est allumé et les commentaires vont bon train : « derrière ils ont fait des oies ! ils ont tiré au commandement et fait un barouf phénoménal après, achevé , re-achevé et sur le tir au commandement je vois une oie remonter sur la mare, passant juste au dessus de la hutte et une autre sur le coté »
Je comprend maintenant l’agitation ! Nous sommes « bleus », ils ont dû ramasser une bande sur leur grande flaque et nous ne pouvons pas lutter sur une bande …
C’est donc un peu amer que je prend connaissance de cette pose voisine par le veilleur de service … Enfin, on a fait quelques canards , c’est pas si mal !
Je suis réveillé par Marc à 04h , il a fait lui aussi un siffleur pendant son tour. A 04h25, je vois passer un canard, il tourne rapidement au dessus des blettes : Plouf , posé, un siffleur, je tend la main, prend le canard dans le U et Broum, une 4 acier, le siffleur est mort !
Stéf remue un peu : « t’as tiré quoi ? »
« Un siffleur, je vais le ramasser »
Dehors le temps s’est radouci, il ne gèle plus, il a dû faire – 1 ou -2 en début de nuit, c’est tout. Dans le secteur ça tire encore de temps en temps, toujours les mêmes d’ailleurs ! Le temps est bizarre, le vent a soufflé toute la nuit de NE en face à la mer ( on voyait bien la fumée qui montait vers le Sud Ouest ) et sur la mare les blettes regardaient plein Sud Ouest … Rien à comprendre à cette météo …
A 06h je réveille stéf et ce zouave là prépare un café et un casse croute …
Du coup je ne dors plus non plus et on discute le bout de gras en repensant à la pose des voisins … Vers 06h45 je me recouche et avec Marcus on comate bien quand stéf débarque :
« des rieuses ! y a 4 rieuses à la pose !!! »
La vache, je chope mes lunettes sur la table, on arrive de l’autre coté, stéf ouvre les créneaux, on voit rien ! Mare vide
« Elles sont arrivés là au dessus ailes cassées , pattes sorties, elles étaient dedans »
« referme on change de cartouches », en moins de 10 secondes les cartouches sont changées et les créneaux rouverts
Et là on voit les 4 rieuses sortir derrière les blettes de gauche à la nage droit vers les oies, les fusils passent en silence, les 4 oies sont arrêtées à 30 en face
« Vous êtes prêt, on tire, 1, 2, Braaououm , broum, broum »
Les 4 oies dérivent … Stéf se précipite sur les Waders et revient avec un sourire à 10 000 balles dans la hutte tenant 4 superbes rieuses, dont une le ventre tout noir !!!
Elles ont du poser directement d’après Stéf, il ne les voit pas refaire un tour et quand on rouvre les créneaux avec les cartouches changées on les voit déjà sortir des blettes, elles ne volaient plus…
L’ambiance dans la hutte est à la joie ! Et les tirs des voisins oubliés ! Dans ce secteur par temps calme nous entendons les tirs de nos prestigieux voisins et notre imagination va bon train quand les poses se font rares chez nous … Enfin, ces 4 rieuses sont magnifiques !!!!
Nous buvons un café et nous retrouvons aux créneaux avec Stéf pour la passée, le temps est calme : « Wouah !!! 4 sarcelles !!!!! »
Un paquet de sarcelles vient de passer comme des fusées venant de derrière à gauche et a plongé sur la droite, les oies ont tapées dessus et j’ai vu au moins 3 sarcelles posées presque à berge à droite …
Aux jumelles nous les devinons dans l’ombre, le jour se lève mais dans l’ombre de la berge nous ne voyons pas grand-chose.
« mince renvolées !!! » Elles sont reparties aussi vite qu’arrivées …
Du coup nous sortons de la hutte, il fait clair, nous discutons le coup depuis 5 minutes dehors, je prenais les rieuses en photos quand j’entend Stéf crier et tirer tout à la fois : une rieuse vient de s’envoler de la berge en face !
Nous la tirons assez loin et elle tombe péniblement en fond de mare, je la vois cou dressé le long de la berge, je pars en courant en chaussons et remettant des cartouches dans le fusil vers la riri.
Elle repars aussi vite et mes 3 coups à plus de 50m ne lui ferons aucun effet …
« Elle sortait d’où cette oie ? »
« Je sais pas je la vois décoller de l’eau à raz de la berge en face à 50 m ! »
Et nous regardons l’oie s’enfuir vers le Sud …
Nous en sommes là de notre surprise quand Stéf voit une bécassine poser en fond de flaque, il pars la tirer.
Vers l’Est une belle volée d’oies vient de se lever des champs, je pouicque comme un malade ( oui je sais, encore … ) et la volée monte au loin, au moment ou 2 canards déboulent sur la mare voisine ! Nous sifflons et ils glissent vers notre mare, ils passent à 60m, Marcus et moi ne bougeons pas et le couple de Becs plats cassent des ailes au dessus de nous :
« on tirent ? »
« Ouais ! »
Pa, pan, pan, Marcus fait un superbe coup de fusil à son premier coup et décroche un des 2 canards qui part tomber chez les voisins.
Un de nos voisins avec qui nous nous entendons parfaitement, nous ramènera un magnifique male de chipeau pour couronner cette bien belle nuit.
En tout cas je retiens deux choses de cette nuit : les rieuses par brouillard c’est excellent et Stéf avec du 2 en 40 grs il est pas foutu de faire une bécassine à 20 m !!!