jmax
29/06/2007, 15h51
Salut l’artiste…
L’Artiste, c’est le nom de mon chien, mâle de braque de Weimar à poil ras… enfin c’était son nom ! Malheureusement la vie n’est pas fait uniquement de moment joyeux et gaie, il y a aussi des coups durs, mais ainsi va la vie, d’autant plus avec nos compagnons à quatre pattes.
Mais je me devais de revenir sur ces 12 années passées en compagnie de mon fidèle braque.
A l’époque j’allais avoir 16 ans, et donc le premier permis de chasse qui va avec. Quel plus beau cadeau peut faire un père à son fils en lui offrant un chien pour son premier permis ? En tout cas c’est donc au printemps 1996 que j’allais chercher avec mon père mon nouveau compagnon (cela tombait « bien » après le départ de notre ancien chien, un labrador sable) dans un élevage réputé du nord. Mon père m’offrant ce cadeau se fait lui aussi plaisir par la même occasion. Nous allons donc mon père, ma soeur et moi visiter un élevage assez réputé de braque de Weimar suite à une annonce vu dans le journal, juste pour voir comme on dit… Et c’est évidemment les bras chargés d’un chiot que nous rentrons chez nous ce soir là ; ma mère, malgré ses réticences, n’a évidemment pas pu résister longtemps à la beauté de ce chiot …
Bref les jours sont comptés avant notre première ouverture, mais la lignée du chien ne fait aucun doute sur ses qualités de chasseurs. Il est temps de débuter son élevage. Achat de caille, travail de quête, d’envol, de rapport… Bref les joies d’un jeune chasseur accompagnés de son jeune chien. Les résultats sont plus que prometteurs ! Vivement l’ouverture !
A cette époque nous chassions dans le Calaisis, une hutte sympa, malheureusement sans terrain autour de la pièce d’eau, nécessaire pour le bien être d’un Weimar, qui je le rappel est un véritable chien de travail. Mon père, n’ayant pas fini de me combler de bonheur décide de nous prendre la carte de baie d’Authie et également une action en plaine auprès d’Arras, sur la route de la baie donc. Imaginez vous la joie indescriptible pour le jeune chasseur que j’étais… De retour de vacance mi août (et donc ayant loupé l’ouverture du 14 juillet), nous nous empressons d’appeler le regretté Victor Tison afin de programmer nos futures locations de hutte en baie d’Authie, la fréquence sera d’environ un samedi par mois, les autres WE seront donc consacrés à notre hutte dans le Calaisis. Enfin bref revenons à nos moutons, ou plutôt à notre chien.
Nous voici donc fin août sur le parking de la baie d’Authie, clef de la hutte en poche, un sac en toile de jute avec quelques CV dedans, le fusil, les victuailles et bien sûr les croquettes du chien ! En avant marche dans l’immensité de la baie (surtout à 16 ans !!). Il faut chaud, le vent n’est pas mauvais, nous ne sommes pas en avances et donc nous nous mettons en ordre de bataille pour finir l’attelage avant l’heure légale. Le chien est évidemment à son aise, seul petit bémol de son coté : le nettoyage buccal de crotte de mouton puis l’hydratation d’eau saumâtre entraînant évidement un retour à l’envoyeur de ce somptueux mélange ! La nuit se passe sans trop de soucis, une SH vient sauver la bredouille. Le jour est levé il est l’heure de dépiquer, mon père me dit à ce moment là : « je vais m’occuper de tout, prends donc ton chien et va te promener dans la baie, il traîne du limicole » Fallait pas me le dire deux fois ! En avant Guingamp ! Quel plaisir de se retrouver là, avec son fusil son chien et la baie devant soi, je suis en train de rêvasser quand je vois l’Artiste se mettre à l’arrêt, quelques mètres avant une crique… Hey hey hey, je fais coulé le chien et hop un petit paquet de bécassine décolle, premier coup part bien évidemment dans le vide et j’arrive à en faire tomber une au second, que le chien me ramène sans rechigner… quel pied !!!! Je continue ma ballade et je me trouve maintenant le long de l’Authie, je vois arrivée au loin 4 points noirs, aucun doute ce sont des canards, des souchets plus précisément ! Je me planque du mieux possible, ce qui n’est pas un problème pour le chien étant donné sa robe grise se fondant parfaitement avec le sable gris du bord d’Authie… Les voila qui remontent sur nous, mais malheureusement de l’autre coté de l’Authie, par chance ils font une bifurcation et me passent pile au dessus, les deux coups sont lâchés et j’en vois un qui accuse le coup et s’en va tomber à plusieurs centaines de mètre de là, en avant marche, on abandonne pas un gibier blessé ! Après avoir repéré à peu près le point de chute je fonce droit dessus et envoi le chien, qui ne trouve rien… C’est pas possible je suis sur qu’il est là, à moins qu’il ne soit parti à patte ? Ou bien à la nage par les criques ?? Le doute s’installe, c’est pas grave on continu à chercher. « Viens ici viens ici nom de diou, chercher par ici je te dis !!! », qu’il est têtu ce chien, mais pourquoi diable va-t-il chercher si loin, il va falloir que je revois son éducation… Et là, évidemment, je vois la queue du chien tourner dans tout les sens et le chien se mettre à l’arrêt et finalement me ramener le souchet !!! Je suis le plus heureux des hommes, seul au milieu de cette baie quasi déserte avec mon chien et mon gibier… De retour à la hutte le père n’en revient pas, et je pense qu’il devait être encore plus heureux que moi…
Bref voila, je voulais lui rendre un dernier hommage en vous racontant cette histoire de chasse, qui prouve la qualité du chien (alors âgé de 9 mois !) et les souvenirs qui restent !!
Puis nous avons fait divers concours, de beauté, de chasse avec de belles récompenses, et puis la galère est arrivée. Il s’est fait renverser par une voiture (qui d’ailleurs ne s’est même pas arrêté) au coin de la rue, a lui les douloureuses opérations et une tête de fémur (patte arrière gauche) en moins jusqu'à la fin de sa vie, une patte qu’il ne pose presque plus et qui devient maigre alors que l’autre double de volume. Bref il tient le choque et reviens à la chasse, mais malheureusement fini pour lui les concours et les grandes chasses fatigante, à trois ans, quelle poisse ! Et puis le revoilà qui reprend du poil de la bête, le revoilà acharné de chasse (parfois trop) et le revoilà à nous faire des arrêts somptueux sur bécassines dans notre petit marais d’intérieur des terres avec quelques hectares de platières aménagées… quel chien !
Il est donc parti dans sa treizième années, souffrant trop nous avons pris la décision de lui alléger ses peines et de lui donner une fin décente. Il est donc parti rejoindre le paradis des chiens de chasse extraordinaire, et notamment son pote Virgile (Weimar à poil long) parti quelques mois plus tôt…
Ha si, dernière chose que je veux vous raconter, 31 janvier cette année, fermeture, il vient encore et toujours à la hutte. Il arrête et lève un couple de SH d’un fossé, qu’il ira rechercher dans une épaisse roselière en ayant traversé un bras d’eau à moitié glacé…
Ciao l’artiste.
L’Artiste, c’est le nom de mon chien, mâle de braque de Weimar à poil ras… enfin c’était son nom ! Malheureusement la vie n’est pas fait uniquement de moment joyeux et gaie, il y a aussi des coups durs, mais ainsi va la vie, d’autant plus avec nos compagnons à quatre pattes.
Mais je me devais de revenir sur ces 12 années passées en compagnie de mon fidèle braque.
A l’époque j’allais avoir 16 ans, et donc le premier permis de chasse qui va avec. Quel plus beau cadeau peut faire un père à son fils en lui offrant un chien pour son premier permis ? En tout cas c’est donc au printemps 1996 que j’allais chercher avec mon père mon nouveau compagnon (cela tombait « bien » après le départ de notre ancien chien, un labrador sable) dans un élevage réputé du nord. Mon père m’offrant ce cadeau se fait lui aussi plaisir par la même occasion. Nous allons donc mon père, ma soeur et moi visiter un élevage assez réputé de braque de Weimar suite à une annonce vu dans le journal, juste pour voir comme on dit… Et c’est évidemment les bras chargés d’un chiot que nous rentrons chez nous ce soir là ; ma mère, malgré ses réticences, n’a évidemment pas pu résister longtemps à la beauté de ce chiot …
Bref les jours sont comptés avant notre première ouverture, mais la lignée du chien ne fait aucun doute sur ses qualités de chasseurs. Il est temps de débuter son élevage. Achat de caille, travail de quête, d’envol, de rapport… Bref les joies d’un jeune chasseur accompagnés de son jeune chien. Les résultats sont plus que prometteurs ! Vivement l’ouverture !
A cette époque nous chassions dans le Calaisis, une hutte sympa, malheureusement sans terrain autour de la pièce d’eau, nécessaire pour le bien être d’un Weimar, qui je le rappel est un véritable chien de travail. Mon père, n’ayant pas fini de me combler de bonheur décide de nous prendre la carte de baie d’Authie et également une action en plaine auprès d’Arras, sur la route de la baie donc. Imaginez vous la joie indescriptible pour le jeune chasseur que j’étais… De retour de vacance mi août (et donc ayant loupé l’ouverture du 14 juillet), nous nous empressons d’appeler le regretté Victor Tison afin de programmer nos futures locations de hutte en baie d’Authie, la fréquence sera d’environ un samedi par mois, les autres WE seront donc consacrés à notre hutte dans le Calaisis. Enfin bref revenons à nos moutons, ou plutôt à notre chien.
Nous voici donc fin août sur le parking de la baie d’Authie, clef de la hutte en poche, un sac en toile de jute avec quelques CV dedans, le fusil, les victuailles et bien sûr les croquettes du chien ! En avant marche dans l’immensité de la baie (surtout à 16 ans !!). Il faut chaud, le vent n’est pas mauvais, nous ne sommes pas en avances et donc nous nous mettons en ordre de bataille pour finir l’attelage avant l’heure légale. Le chien est évidemment à son aise, seul petit bémol de son coté : le nettoyage buccal de crotte de mouton puis l’hydratation d’eau saumâtre entraînant évidement un retour à l’envoyeur de ce somptueux mélange ! La nuit se passe sans trop de soucis, une SH vient sauver la bredouille. Le jour est levé il est l’heure de dépiquer, mon père me dit à ce moment là : « je vais m’occuper de tout, prends donc ton chien et va te promener dans la baie, il traîne du limicole » Fallait pas me le dire deux fois ! En avant Guingamp ! Quel plaisir de se retrouver là, avec son fusil son chien et la baie devant soi, je suis en train de rêvasser quand je vois l’Artiste se mettre à l’arrêt, quelques mètres avant une crique… Hey hey hey, je fais coulé le chien et hop un petit paquet de bécassine décolle, premier coup part bien évidemment dans le vide et j’arrive à en faire tomber une au second, que le chien me ramène sans rechigner… quel pied !!!! Je continue ma ballade et je me trouve maintenant le long de l’Authie, je vois arrivée au loin 4 points noirs, aucun doute ce sont des canards, des souchets plus précisément ! Je me planque du mieux possible, ce qui n’est pas un problème pour le chien étant donné sa robe grise se fondant parfaitement avec le sable gris du bord d’Authie… Les voila qui remontent sur nous, mais malheureusement de l’autre coté de l’Authie, par chance ils font une bifurcation et me passent pile au dessus, les deux coups sont lâchés et j’en vois un qui accuse le coup et s’en va tomber à plusieurs centaines de mètre de là, en avant marche, on abandonne pas un gibier blessé ! Après avoir repéré à peu près le point de chute je fonce droit dessus et envoi le chien, qui ne trouve rien… C’est pas possible je suis sur qu’il est là, à moins qu’il ne soit parti à patte ? Ou bien à la nage par les criques ?? Le doute s’installe, c’est pas grave on continu à chercher. « Viens ici viens ici nom de diou, chercher par ici je te dis !!! », qu’il est têtu ce chien, mais pourquoi diable va-t-il chercher si loin, il va falloir que je revois son éducation… Et là, évidemment, je vois la queue du chien tourner dans tout les sens et le chien se mettre à l’arrêt et finalement me ramener le souchet !!! Je suis le plus heureux des hommes, seul au milieu de cette baie quasi déserte avec mon chien et mon gibier… De retour à la hutte le père n’en revient pas, et je pense qu’il devait être encore plus heureux que moi…
Bref voila, je voulais lui rendre un dernier hommage en vous racontant cette histoire de chasse, qui prouve la qualité du chien (alors âgé de 9 mois !) et les souvenirs qui restent !!
Puis nous avons fait divers concours, de beauté, de chasse avec de belles récompenses, et puis la galère est arrivée. Il s’est fait renverser par une voiture (qui d’ailleurs ne s’est même pas arrêté) au coin de la rue, a lui les douloureuses opérations et une tête de fémur (patte arrière gauche) en moins jusqu'à la fin de sa vie, une patte qu’il ne pose presque plus et qui devient maigre alors que l’autre double de volume. Bref il tient le choque et reviens à la chasse, mais malheureusement fini pour lui les concours et les grandes chasses fatigante, à trois ans, quelle poisse ! Et puis le revoilà qui reprend du poil de la bête, le revoilà acharné de chasse (parfois trop) et le revoilà à nous faire des arrêts somptueux sur bécassines dans notre petit marais d’intérieur des terres avec quelques hectares de platières aménagées… quel chien !
Il est donc parti dans sa treizième années, souffrant trop nous avons pris la décision de lui alléger ses peines et de lui donner une fin décente. Il est donc parti rejoindre le paradis des chiens de chasse extraordinaire, et notamment son pote Virgile (Weimar à poil long) parti quelques mois plus tôt…
Ha si, dernière chose que je veux vous raconter, 31 janvier cette année, fermeture, il vient encore et toujours à la hutte. Il arrête et lève un couple de SH d’un fossé, qu’il ira rechercher dans une épaisse roselière en ayant traversé un bras d’eau à moitié glacé…
Ciao l’artiste.