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Afficher la version complète : Jodu11 : les livres des anciens...



jodu11
02/10/2007, 22h00
Depuis quelques semaines Google s'est enrichi de services divers accessibles via le lien "plus" .
Un service étonnant est celui intitulé "Recherche de livres". Google a numérisé des milliers de livres anciens, tombés dans le domaine public, qui sont directement accessibles en ligne ou téléchargeables au format PDF.

Le téléchargement paraît séduisant : en quelques minutes, avec une connexion ADSL, on rapatrie sur son disque dur un livre qui aurait coûté quelques centaines d'euros si on avait eu la chance de le trouver dans une brocante. L'inconvénient du téléchargement c'est que vous ne disposez pas d'un texte mais de l'IMAGE d'un texte : en conséquence la fonction recherche d'Adobe reader est inopérante.

La consultation en ligne permet de lire le livre au format image ou au format texte en utilisant le lien "Afficher le contenu du texte" : vous avez alors la possibilité de sélectionner le contenu de la page affichée à l'écran et de la copier avant de la coller dans un traitement de texte. Vous avez aussi la possibilité de faire une recherche de texte dans le livre et d'afficher la table des matières en cliquant sur le lien "Table des matières".

Dans les deux cas, téléchargement ou consultation en ligne, l'inconvénient de la lecture à l'écran est difficilement évitable à moins de se résoudre à imprimer quelques centaines de pages et de se ruiner en cartouches d'encre...

Il y a quelques livres de chasse (La chasse au chien d'arrêt d'Elzéar Blaze) ou des oeuvres d'ornithologie (oeuvres complètes de Buffon) qui méritent qu'on y jette un coup d'oeil. Avant de faire une recherche je vous conseille d'ouvrir le lien "Recherche avancée de livres" et de sélectionner l'option "Affichage du livre entier" avant de formuler votre recherche sinon vous n'aurait droit qu'à des extraits. A titre d'exemple je mets en ligne juste au-dessus une histoire que j'ai trouvée dans le livre d'Elzéar Blaze.

jodu11
02/10/2007, 22h01
Une histoire extraite du “Chasseur au chien d’arrêt” par Elzéar Blaze.

Un jeune chasseur novice, désespéré de revenir toujours bredouille, et surtout de servir de risée à ses compagnons, acheta certain jour un lièvre, et puis au rendez-vous de chasse, il exhiba sa pièce en simulant une joie qu'il n'éprouvait guère. Il raconta longuement comme quoi le lièvre était parti, comment il l'avait tué; bref, il broda son histoire le plus élégamment possible. Mais on ne prévoit pas tout dans ce monde : le lièvre, mort depuis huit jours, avait les yeux enfoncés dans leur orbite, le ventre bleu, presque en décomposition. Les chasseurs découvrirent aussitôt la fraude, et le novice devint le plastron de leurs plaisanteries.

Quelques jours après, un paysan le rencontre avec sa carnassière vide, et lui présente un lièvre superbe ; il l'achète, après s'être assuré qu'il est frais. Il n'a point oublié que les yeux ne doivent point être enfoncés, que l'abdomen doit être blanc. Au rendez-vous, nouvelle histoire; mais les vieux routiers veulent voir les blessures, on n'en trouve point; on aurait pu croire que le lièvre était mort de peur, si certain collet de laiton caché sous le poil n'avait démontré jusqu'à l'évidence que la mort avait été causée par asphyxie, suite nécessaire de la strangulation. Là-dessus nouveaux rires, feu roulant de quolibets, déluge de bons mots.

Huit jours plus lard, notre homme passant sur le quai de la Mégisserie, voit à la porte d'un marchand de poules, de lapins et de pigeons, un beau lièvre vivant. « Parbleu! dit-il, si je l'achetais, on ne dirait pas qu'il est pourri, celui-là, ni pris au collet; en l'attachant, je puis facilement le tuer posé; quand je le leur montrerai criblé de plomb, il sera tout chaud, et pour le coup ils seront bien forcés de me croire. » Le lièvre est emporté vivant, le chasseur le lie au pied d'un arbre; il tire, manque le lièvre mais atteint la corde qu'il coupe ! Le lièvre part et court encore...