bagdad59
04/01/2008, 20h03
Echouée sur un trottoir parisien,elle etait perdue,épuisée,condamnée.je l'ai ramenée à la maison ou elle a passé la nuit. Au matin, elle est repartie.chacun ses secrets...
Ce 31 janvier sera l'anniversaire d'une brève rencontre. Un bout de chemin quelques caresses d'un soir avant de se quitter à jamais au petit matin.Je travaillais à Paris dans le XIIIème arondissement . Ce 30 décembre. C'est avec plaisir que je retrouvais des amis - chasseurs- dans un restaurant où nous avions nos habitudes. La patronne nous attendait avec un carton. "Eh, les chasseurs,voyez ce drole d' oiseau.Je l' ai trouvé sur le trottoir ce matin. Il était temps que je le ramasse. Une moto a bien faillit l' écraser ! "
Elle pose le carton sur la table et ouvre le couvercle. Je le referme précipitamment.
" C'est une blague... vous l' avez trouvé où ? "
" Mais a deux pas d ' ici, prés de la boulangerie. "
J' entrouvre la boite, regarde encore a l 'interieur. Incroyable...
Une becasse est posée au fond.Elle ne remue pas une plume mais son oeil,son bel oeil noir de becasse, est bien vif.Chacun notre tour,nous la prenons en mains emus et inquiets de sa passivité indiquant une grande faiblesse.Il est décidé que je l' emmenerai le soir même dans mes terres d'Artois, pour lui donner une nouvelle chance.
DORS MA BELLE...
Prendre le métro à une heure de pointe, avec une bécasse vivante dans un carton est une expérience traumatisante. Mais il va me l'écraser celui-là! Et cette dame qui me fait les gros yeux à cause de ce colis encombrant que je serre contre moi comme un trésor. J'imagine le pire : le carton s'ouvre, la bécasse volette dans le compartiment... Ouf, station Gare du Nord.
Dans le TGV, bo,ndé, je la pose sur mes genoux. Parfois, je ne peux m'empêcher de jeter u, oeil dans le carton : la belle est bien vivante. Si elle s'en sort, elle sera sans doute le seule bécasse ayant migré en métro et en TGV, à 200 km/h. A la maison, je dépose le carton près du feu. Avant de l'abandonner pour la nuit, songeur, je caresse du bout des doigts les plumes fines et douces de sa tête, juste au -dessus des yeux. Dors...
A petit matin, il y a de l'agitation dans le carton. Pas de doute, elle a repris des forces. Avant que le jour ne pointe, il faut lui rendre sa liberté. Alors je suis allé dans un bois en réserve de chasse. La terre est humide, les vers nombreux ; elle pourra se refaire une santé. Je l'ai prise délicatement et... adieu ma belle.
Certains gibiers, plus que d'autres, suscitent la passion. La bécasse en est. Belle, agile, mystérieuse, la dame au long bec, mieux que les sirènes d'Ulysse, sait retenir dans ses filets les chasseurs. Celle-ci ne m'a laissé qu'un peu de chaleur au creux des mains, et son souvenir.
Pas de doute, les chasseurs sont des drôles de types.
Ce 31 janvier sera l'anniversaire d'une brève rencontre. Un bout de chemin quelques caresses d'un soir avant de se quitter à jamais au petit matin.Je travaillais à Paris dans le XIIIème arondissement . Ce 30 décembre. C'est avec plaisir que je retrouvais des amis - chasseurs- dans un restaurant où nous avions nos habitudes. La patronne nous attendait avec un carton. "Eh, les chasseurs,voyez ce drole d' oiseau.Je l' ai trouvé sur le trottoir ce matin. Il était temps que je le ramasse. Une moto a bien faillit l' écraser ! "
Elle pose le carton sur la table et ouvre le couvercle. Je le referme précipitamment.
" C'est une blague... vous l' avez trouvé où ? "
" Mais a deux pas d ' ici, prés de la boulangerie. "
J' entrouvre la boite, regarde encore a l 'interieur. Incroyable...
Une becasse est posée au fond.Elle ne remue pas une plume mais son oeil,son bel oeil noir de becasse, est bien vif.Chacun notre tour,nous la prenons en mains emus et inquiets de sa passivité indiquant une grande faiblesse.Il est décidé que je l' emmenerai le soir même dans mes terres d'Artois, pour lui donner une nouvelle chance.
DORS MA BELLE...
Prendre le métro à une heure de pointe, avec une bécasse vivante dans un carton est une expérience traumatisante. Mais il va me l'écraser celui-là! Et cette dame qui me fait les gros yeux à cause de ce colis encombrant que je serre contre moi comme un trésor. J'imagine le pire : le carton s'ouvre, la bécasse volette dans le compartiment... Ouf, station Gare du Nord.
Dans le TGV, bo,ndé, je la pose sur mes genoux. Parfois, je ne peux m'empêcher de jeter u, oeil dans le carton : la belle est bien vivante. Si elle s'en sort, elle sera sans doute le seule bécasse ayant migré en métro et en TGV, à 200 km/h. A la maison, je dépose le carton près du feu. Avant de l'abandonner pour la nuit, songeur, je caresse du bout des doigts les plumes fines et douces de sa tête, juste au -dessus des yeux. Dors...
A petit matin, il y a de l'agitation dans le carton. Pas de doute, elle a repris des forces. Avant que le jour ne pointe, il faut lui rendre sa liberté. Alors je suis allé dans un bois en réserve de chasse. La terre est humide, les vers nombreux ; elle pourra se refaire une santé. Je l'ai prise délicatement et... adieu ma belle.
Certains gibiers, plus que d'autres, suscitent la passion. La bécasse en est. Belle, agile, mystérieuse, la dame au long bec, mieux que les sirènes d'Ulysse, sait retenir dans ses filets les chasseurs. Celle-ci ne m'a laissé qu'un peu de chaleur au creux des mains, et son souvenir.
Pas de doute, les chasseurs sont des drôles de types.