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Afficher la version complète : Eaux du Rhône convoitées par Barcelone



JJB
23/05/2008, 09h01
: Marseille au secours de BarceloneMarseille exporte des litres d’or bleu à Barcelone.Depuis vendredi la Société du Canal de Provence (SCP) fournit Barcelone en eau potable, cette dernière étant confrontée à une très grave sécheresse. Et depuis mardi, les navires de la Société des eaux de Marseille sont venus en renfort, assurant à eux deux 6% de la consommation quotidienne en eau de la capitale catalane.

A Barcelone, la situation est préoccupante : les réserves d’eau sont inférieures de 22% à la normale. Or la capitale catalane consomme 650 000 mètres cubes d’eau par jour. Pour assurer le minimum nécessaire à la consommation et à l’hygiène, la capitale catalane a donc officiellement demandé l’aide de Marseille, en attendant que son usine de dessalement, actuellement en construction, soit opérationnelle, en 2009.
Les navires de la Société du Canal de Provence (SCP) fournissent donc depuis vendredi dernier la capitale en eau potable, auxquels se sont ajoutés depuis mardi les navires de la société des eaux de Marseille. La société Agua de Barcelona avait en effet signé un premier contrat avec la SCP en avril dernier. Pour compléter, la SEM apporte 25 000 mètres cubes d’eau potable par jour par bateau citerne, avec des rotations assurées pendant 6 mois.
Au final, Marseille assure ainsi 6% des apports quotidiens nécessaires à Barcelone. Une opération coûteuse pour la capitale catalane. Car si l’eau de Marseille part au prix d’ un euro le mètre cube, elle arrive là-bas à 8 ou 10 euros. Le prix du transport et de l’or...bleu.

JJB
23/05/2008, 09h06
Victime de la sécheresse, Barcelone envisage de faire venir de l'eau par bateau de Marseille
LE MONDE | 19.03.08 | 15h30 • Mis à jour le 19.03.08 | 15h30
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Marcel R.
22.03.08 | 00h15
VK,la Catalogne manque d'eau par imprévoyance et gaspillage pour l'agriculture. Alors l'eau de Marseille ne servira pas à arroser mais à remplacer celle qui a servie à arroser, quelle différence? Par ailleurs, les règles de l'OMC et de l'AGCS stipulent que si une collectivité commence à vendre un bien comme l'eau à un client, elle ne pourra plus refuser de le vendre à d'autres d'où le danger, il ne s'agit pas de refuser d'aider mais de se protéger contre la marchandadisation des biens publics.



VK
21.03.08 | 18h58
Certains craignent que cette eau serve à irriguer : à 15 €/m3, ça fait cher la tomate ! Pour ceux qui croient que cet échange va assécher la Provence : il s'agit seulement de moins de 0,1% de la ressource de Provence... faut pas exagerer non plus le danger ! Que de peurs (rationnelles ou non) sur ce sujet de l'eau et de frilosités quand il s'agit d'aider un voisin !!! Quant à la mauvaise gestion ,il faut dire que l'Etat Esp n'a pas aidé Barc en refusant le projet d'aqueduc du Rhone !

d. t.
21.03.08 | 12h47
Et le jour ou Marseille manquera d'eau à son tour, nous verrons des avions charriant de la glacedu pôle nord, dont une partie prendra le bateau pour Barcelone! Mais non suis-je bête, c'est impossible... les glaces du pôle fondent.

Margarida N.
21.03.08 | 09h08
Ce n'est pas "Aquas" mais bien "Aguas", avec "G", cela tant en castillan qu'en catalan. Le "Q" étant perdu depuis bien des siècles, "Le Monde" pourrait actualiser ses dictionnaires... Merci. M.N. Bruxelles

mjj
20.03.08 | 22h55
Tout a fait d'accord avec certains lecteurs. L'Espagne gaspille le peu d'eau qu'elle a, nous inonde déloyalement de fruits et légumes poussés et ramassés par des semi clandestins pas toujours payés, construit des golfs â tour de bras, etc. Ca vaut largement le coup d'entamer des discussions globales sur l'agriculture entre autres, avant d'envoyer des bateaux remplis d'eau.

Jean-Claude J.
20.03.08 | 19h09
L'analyse du remplissage des barrages n'est évidemment pas suffisante. C'est celle de la dynamique remplissage-vidange tout au long de l'année qui est fondamentale. En outre, je m'interroge très sérieusement sur deux points : jusqu'à quand la fonte de nos glaciers d'amont va-t-elle encore assurer l'alimentation de nos barrages ? A quelle échéance l'envasement des barrages de la Durance et du Verdon (sauf encore Sainte-Croix) va-t-il mettre un terme final à leur utilisation ?

guido
20.03.08 | 16h11
Bon tout ça est très bien, MAIS! Fournir de l'eau à un pays qui la gère mal, jusqu'à vider ses nappes phréatiques pour (sur?)produire des fruits et légumes, inonder le marché européen, et inonder nos routes de camions ... cela exige un accord prélable, non ?

MARSEILLE
20.03.08 | 15h49
Pour PCh, le Rhône est tellement pollué que l'eau est impropre a la consommation il faut la dépolluer ce qui consomme aussi une grande quantité d'énergie (osmose inverse) car il s'agit d'une pollution chimique (PCB merci Monsanto). A l'inverse une pollution bactériologique nécessite moins d'énergie. Merci Ric34 j'ignorais ce projet.

Ric34 -
20.03.08 | 14h56
Voici des liens intéressants pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le projet d'aqueduc du Rhône à Barcelone : http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_99/canal/article.htm http://www.perpignan-toutvabien.com/articles.php?param=full&ida=535&idcb=12 http://www.rivernet.org/rhonebarcelone/welcome_f.htm

Ric34 -
20.03.08 | 14h48
Il y a pourtant une solution au manque d'eau en Catalogne: c'est le projet de construction d'un aqueduc souterrain allant de Montpellier à Barcelone en prolongement du Canal Philippe Lamour. Ce canal, naguère créé pour faciliter la reconversion de la viticulture languedocienne, finit en cul de sac près au sud de Montpellier. Largement sous-utilisé localement, son débit serait suffisant pour alimenter Barcelone en eau. Il est temps de relancer ce projet d'aqueduc vieux d'une dizaine d'années...

PCh
20.03.08 | 14h43
Je suis effaré par la teneur de la majorité des commentaires de lecteurs... Pour ce qui est de la sécheresse en Provence (où je réside)le Rhône draine des millions de m3 d'eau et les perd dans la Méditerranée. Barcelone a besoin d'eau, on leur en fournit, bravo! Il y a longtemps qu'on parle d'un acqueduc entre le Rhône et Barcelone, ce serait sans doute moins stupide qu'utiliser du fuel pour des norias de bateaux, mais à force de tergiverser, comme d'habitude, il y a urgence...

MCR
20.03.08 | 13h19
Super! Vidons les réserves de Paul pour remplir celles de Jacques! À supposer que Marseille ait trop d'eau, je doute que ce soit le cas de la Provence. Il serait peut-être temps d'adapter la croissance aux ressources et non le contraire.

RENE B.
20.03.08 | 12h29
L'eau du verdon ! La meilleure de France ! (C'était notre page publcitaire) Autre idée : marseille pourrait donner de l'eau à Barcelone mais à condition qu'ils acceptent également des ordures ménagères. Pour toute citerne d'eau, un conteneur d'ordure vous sera gracieusement offert ! Au passage, en redevenant sérieux : un grand merci à Deferre pour les équipements en eau de la ville. Bref, un vrai maire, avec une gestion à longs termes.

JEAN JACQUES T.
20.03.08 | 11h32
Pour régler les problèmes de fret et de football, je propose de charger le navire au retour avec des vrais footballeurs

MICHEL Z.
20.03.08 | 11h26
Report de problème à courte vue, comme toujours : cargos et déssallement d'eau de mer, et vive la surconsommation d'énergie.

beber
23/05/2008, 09h08
c'est grave !!! :triste: :triste: :triste: :cri: :cri: :cri:

JJB
23/05/2008, 09h08
http://www.rivernet.org/rhonebarcelone/welcome_f.htm

le matelot33
23/05/2008, 09h10
pour une fois qu'on va leur vendre quelque chose :)) :)) :)) :))

beber
23/05/2008, 09h12
L'Eau c'est LA matière première...

et on la gaspille de partout, pour laver des bagoles, arrosé sans fin des céréales, on assèche les marais....


et après on se dit pays environnementale en France... non mais laissez moi rire...


sarko...dégage !!!! t'es bon a rien :cri: :cri: :cri: :)) :)) :)) :))

JJB
23/05/2008, 09h16
Le problème c'est qu'avec le droit européen et les obligations entre pays membres, pourra t-on refuser l'eau du Rhône alors que la population d'une mégapole voisine souffre de séchèresse ?

Tu imagines l'évolution de la Camargue si l'oléoluc reliant la France à L'Espagne se construit ?

Seuls les écolos peuvent bloquer ce projet. C'est pourquoi j'ai tjrs ménagé Plume. ;) :))

JJB
23/05/2008, 09h32
Car en droit européen, l'eau du Rhône ne doit pas seulement appartenir à la France ?

daffy
23/05/2008, 09h44
Pour ceux qui ne le savent pas, JJB, c'est pas la première fois que l'on livre de l'eau à Barcelone.

Pourquoi, aujourd'hui, ce remue ménage ???

L'écologie d'aujourd'hui est plus réactive, efficace ou plus politique que celle de 1989.

JJB
23/05/2008, 13h58
Le contexte et une critique du projet par ERN
(European Rivers Network)

Ce projet de transvasement est techniquement réalisable. Il est justifié par ses concepteurs et ses promoteurs par des raisons de solidarité envers la population espagnole, entretenant le mythe d'une Espagne "assoiffée", peu ou mal équipée pour répondre à ses besoins en eau.

L'Espagne est pourtant le pays au monde qui possède le plus de barrages par km2 et par habitant.


Ce projet de transvasement se caractérise par une abscence de réflexion de fond sur le mode de développement économique et d'aménagement du territoire. Ainsi, l'incitation au "toujours plus d'eau consommée" et aux grands travaux conçus comme des fins en soi semble constituer la philosophie majeure du projet.

Les besoins en eau de Barcelone ne sont pas aussi évidents et urgents que le déclarent les autorités centrales espagnoles. Les études du Plan Hydrologique National (PHN) prévoient une augmentation exagérée de la population urbaine et périphérique de Barcelone pour les prochaines années, ce qui ne corrrespond pas à la réalité des tendances actuelles. On assiste en fait à une situation de quasi-stagnation de la population. L'Institut Statistiques de Catalogne prévoit une très faible croissance sur toute la zone urbanisée de Barcelone. Le maire de cette ville, en visite à Tortosa (Delta de l'Ebre) lors d'un meeting de la P.D.E. (Plateforme de Défense de l'Ebre) le 26 août 2002, a d'ailleurs déclaré publiquement que sa ville n'avait pas besoin d'eau et qu'elle en consomme de moins en moins à mesure que sa perception de la gestion de l'eau se modernise.

D'autre part, une évaluation récente indique que le niveau des fuites dans le réseau est de l'ordre de 25 %, sans compter les 12 millions de m3 annuels provenant des nappes phréatiques, qui sont pompés dans le métro barcelonais pour éviter son inondation et qui sont rejetés à la mer… Dépolluer la nappe phréatique de Barcelone sera rendu obligatoire par la Directive Cadre Eau européenne lors de son entrée en vigueur en 2004. Pourquoi ne pas planifier sur 20 ou 25 ans cette tâche, certes coûteuse, mais bénéfique sur tant de points à long terme et l'entreprendre dès maintenant ?

La Catalogne a un problème de qualité et de gestion de ses ressources hydriques,
pas un problème de quantité.

A moins de choisir délibéremment un développement urbain sans frein, à la mode "californienne", avide de ressources, sans modération ni gestion durable, il faut se poser pour Barcelone, comme pour toute autre métropole, la question du modèle de développement (en tenant compte de son adéquation avec le climat local et des changements climatiques en cours).


Augmenter l'offre d'eau, sans s'interroger sur les conditions d'utilisation
de cette ressource, est une aberration à l'heure d'une gestion durable.

Le professeur Pedro Arrojo, de l'université de Saragosse, explique : "La facture des travaux serait sans doute payée, en bonne part, par la Communauté européenne et les autorités publiques. Et pourquoi ? Pas parce que le citoyen normal nécessite de l'eau, il n'en manque pas. Mais peut-être pour alimenter plus de toilettes d'hôtels de la Costa Brava et de parcours de golf. En d'autres termes, il ne s'agirait pas de solidarité européenne, mais d'argent public au service de spéculateurs privés."


L'eau du Rhône qui serait transvasée en Catalogne le serait pour ses "clients" privés habituels :
l'agriculture productiviste et le tourisme de masse,
exacerbant les pressions sur les milieux naturels
et renforçant une concurrence inutile
avec les mêmes secteurs économiques, côté français.

De plus, le danger de ce projet est de créer un précédent dans le transfert d'eau entre pays, entérinant
une logique de "marchandisation" de l'eau au niveau international