Deufydac
15/03/2004, 23h56
Je ne sais pas pourquoi j'y repense ce soir,au lieu de polémiquer.
???
Son souvenir me revient,c'est tout.
Je l'ai rencontré à l'époque où j'étais encore à mon poste,comme souvent au petit matin,planqué en bordure d'herbu pour une volée de marée haute.
C'était par une aube frisquette de novembre. Une de ces aurores claires qui nous accouche d'un ciel limpide,entre deux grains.
Comme le jour venait peu à peu,la pénombre s'estompait,et rien ne volait. Dans ces moments longuets,le regard se perd parfois dans l'environnement proche,tandis qu'on oublit l'attente vaine et les bruissements d'ailes absents.
Et soudain,juste à mes pieds - pas loin des yeux puisque je suis à genoux - j'en viens à distinguer une toute p'tite boule de plumes posée sur une touffe d'obione,la queue qui traine dans l'eau... pitoyable.
Il est là tout tremblant,avec ses plumettes humides et collées,méconnaissable; et je le cueille. Tout doucement. Sans le brusquer. Sans l'effrayer. Et je le regarde maintenant de tout prêt,lui soufflant un peu de chaleur sur la couronne éteinte,sur sa petite houpette jaune et orangée...
Et je me dis qu'il est bien étrange qu'un hôte des bois ait pu échouer ici, éreinté par un voyage trop long et difficile par mauvais vent. Mais le fait qu'il est là! Et même bien las!
Pendant un long moment,une demi-heure peut-être,je l'ai gardé au creux de mes mains. Je l'ai réchauffé comme j'ai pu, en le tenant sous mon pull,en soufflant doucement sur ses plumettes,qui peinaient à sécher.
Je ne chassait plus vraiment,j'étais comme en mission de sauvetage,tout à l'attention pour ce p'tit flocon de duvet, si léger,si fragile.
Puis le soleil a brillé un peu plus haut, un tantinet moins froid... et la mer a commencer à se retirer.
Alors,après quelques temps encore à le protêger ,je l'ai reposé au sec sur un touffe de gazon maritime. Et au bout de quelques minutes,le miracle s'est accompli : je l'ai vu s'ébouriffer quelque peu,bouger nerveusement,puis tout à coup s'envoler,maladroitement mais avec toute la conviction de son petit coeur ; et partir d'un vol hésitant au dessus de l'herbu.
L'avez vous devinez? C'était lui, le vrai king de ma baie.
Un chtiot "roitelet huppé" perdu dans la tourmente, meurtri par la fatigue,alourdi de la pluie d'un vilain grain nocturne.
Je ne saurai jamais s'il avait dérivé au delà de la côte avec le vent d'ouest,ou s'il a vraimant traversé la MANCHE.
Peu importe!
Ce matin là, en prenant son envol dans la lumière du matin,il m'a vraiment épaté,mon p'tit king égaré dans la baie.
Et son épopée est véridique. ;) je l'ai vu de mes yeux vu...
???
Son souvenir me revient,c'est tout.
Je l'ai rencontré à l'époque où j'étais encore à mon poste,comme souvent au petit matin,planqué en bordure d'herbu pour une volée de marée haute.
C'était par une aube frisquette de novembre. Une de ces aurores claires qui nous accouche d'un ciel limpide,entre deux grains.
Comme le jour venait peu à peu,la pénombre s'estompait,et rien ne volait. Dans ces moments longuets,le regard se perd parfois dans l'environnement proche,tandis qu'on oublit l'attente vaine et les bruissements d'ailes absents.
Et soudain,juste à mes pieds - pas loin des yeux puisque je suis à genoux - j'en viens à distinguer une toute p'tite boule de plumes posée sur une touffe d'obione,la queue qui traine dans l'eau... pitoyable.
Il est là tout tremblant,avec ses plumettes humides et collées,méconnaissable; et je le cueille. Tout doucement. Sans le brusquer. Sans l'effrayer. Et je le regarde maintenant de tout prêt,lui soufflant un peu de chaleur sur la couronne éteinte,sur sa petite houpette jaune et orangée...
Et je me dis qu'il est bien étrange qu'un hôte des bois ait pu échouer ici, éreinté par un voyage trop long et difficile par mauvais vent. Mais le fait qu'il est là! Et même bien las!
Pendant un long moment,une demi-heure peut-être,je l'ai gardé au creux de mes mains. Je l'ai réchauffé comme j'ai pu, en le tenant sous mon pull,en soufflant doucement sur ses plumettes,qui peinaient à sécher.
Je ne chassait plus vraiment,j'étais comme en mission de sauvetage,tout à l'attention pour ce p'tit flocon de duvet, si léger,si fragile.
Puis le soleil a brillé un peu plus haut, un tantinet moins froid... et la mer a commencer à se retirer.
Alors,après quelques temps encore à le protêger ,je l'ai reposé au sec sur un touffe de gazon maritime. Et au bout de quelques minutes,le miracle s'est accompli : je l'ai vu s'ébouriffer quelque peu,bouger nerveusement,puis tout à coup s'envoler,maladroitement mais avec toute la conviction de son petit coeur ; et partir d'un vol hésitant au dessus de l'herbu.
L'avez vous devinez? C'était lui, le vrai king de ma baie.
Un chtiot "roitelet huppé" perdu dans la tourmente, meurtri par la fatigue,alourdi de la pluie d'un vilain grain nocturne.
Je ne saurai jamais s'il avait dérivé au delà de la côte avec le vent d'ouest,ou s'il a vraimant traversé la MANCHE.
Peu importe!
Ce matin là, en prenant son envol dans la lumière du matin,il m'a vraiment épaté,mon p'tit king égaré dans la baie.
Et son épopée est véridique. ;) je l'ai vu de mes yeux vu...