Le canardeur33
07/01/2011, 12h45
Parc national de zone humide : le marais de Brouage (17) est candidat
Trois sites sont retenus pour devenir le futur parc national de zone humide. Dont le marais de Brouage et de la Seudre, au sud de Rochefort.
Le long du havre de Brouage, un ponton a été installé pour permettre d'observer les gorges-bleues, oiseaux typiques du marais. photo jean-pierre sarrazin
Le long du havre de Brouage, un ponton a été installé pour permettre d'observer les gorges-bleues, oiseaux typiques du marais.
L'affaire ne s'est pas encore ébruitée dans les parcs ostréicoles de Bourcefranc ou les tonnes de chasse de Saint-Just-Luzac. Mais le marais de Brouage et de la Seudre a bel et bien été sélectionné par le ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer comme l'un des trois sites potentiels de parc national de zone humide (1) en France. Un seul sera retenu. « Ce n'est qu'un préprojet. Nous n'en sommes encore qu'au stade des consultations des services de l'État dans le département », commente-t-on du bout des lèvres au ministère.
Procédure de classement
sur SEIZE cOMMUNES
Périmètre d'étude
La zone comprend 33 274 hectares au nord et au sud de l'estuaire de la Seudre. Seize communes sont concernées, entièrement ou en partie, parmi lesquelles les plus emblématiques sont Hiers-Brouage, Marennes, Bourcefranc, Moëze, La Tremblade, le Château d'Oléron. Ce périmètre « brasse » large. Il est évident que le cœur du parc (le marais de Brouage ?) serait beaucoup plus réduit et entouré d'une aire d'adhésion avec les communes.
Même réponse prudente à la préfecture de région, alors qu'à celle de Charente-Maritime on précise que les consultations des acteurs locaux commenceront dès que le classement du marais de Brouage sera effectif. Car le même site fait déjà l'objet d'une procédure pour être classé au titre de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels comme le sont déjà l'île d'Aix ou l'île de Ré. Ce classement est en cours de validation par le Conseil d'État, après avoir suscité bien des inquiétudes de la part des élus locaux craignant les contraintes sur l'urbanisme ou les activités agricoles générées par ce nouveau statut. Mais l'annonce de ce classement, quasiment acquis, devrait avoir lieu très rapidement. Le second étage de la fusée, ce serait donc ce dossier de parc national de zone humide.
Tout est parti le 2 février dernier, lors de la Journée mondiale des zones humides. Développant l'esprit du Grenelle de l'environnement, Chantal Jouanno a présenté son plan de sauvegarde des zones humides : 320 millions d'euros en trois ans sur 29 actions, dont la création du premier parc national de zone humide de France métropolitaine. Pyrénées, Écrins, Cévennes, Mercantour… sur les neuf parcs nationaux de notre territoire, aucun ne protège une zone humide. La Camargue et la Brière ne sont que des parcs régionaux. Ce que le Marais poitevin n'est même plus.
Le ministère a donc recensé en 2010 tous les sites présentant les caractéristiques d'un futur parc : plus de 10 000 hectares, un milieu encore préservé représentatif d'un certain biotope (marais littoraux ou vallées alluviales). Puis l'écrémage s'est fait sur des critères précis : pas de sites déjà classés en parc naturel régional, pas de zones d'étangs estimées artificielles. Pour aboutir à ce trio de finalistes.
« Nous avons été consultés au niveau national, pas au niveau local », précise Michel Métais, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux, dont le siège est à Rochefort et qui gère une réserve naturelle dans l'espace ciblé. Naturellement, la LPO ne voit pas ce projet d'un mauvais œil. « La réglementation des parcs nationaux s'est assouplie avec la loi de 2006 », précise Michel Métais, qui sent bien que la pilule risque d'avoir du mal à passer localement s'il n'y a pas de véritable pédagogie. Construit en concertation avec les élus locaux, tout nouveau parc intègre désormais, en les mettant en valeur, les activités humaines traditionnelles (ostréiculture, élevage, etc.) et aide financièrement à la protection ou la restauration du patrimoine bâti.
Et la chasse ?
Reste la question de la chasse, essentielle dans ce secteur de gibier d'eau. « Nous revendiquons une place dans les milieux naturels sur lesquels nous avons un impact positif », avance Jean-Michel Dapvril, directeur de la Fédération départementale de chasse, inquiet que soit écrit dans le document mis en ligne sur le site du ministère que la « chasse aux oiseaux d'eau compte tenu de ses impacts sur les populations animales devra être interdite ou très fortement limitée en zone cœur ».
« Il me semble que c'est une approche plus idéologique que pragmatique », insiste Jean-Michel Dapvril. Une chose est sûre : quand le temps de la consultation sera venu, les chasseurs feront entendre leur voix.
Bonne lecture
Trois sites sont retenus pour devenir le futur parc national de zone humide. Dont le marais de Brouage et de la Seudre, au sud de Rochefort.
Le long du havre de Brouage, un ponton a été installé pour permettre d'observer les gorges-bleues, oiseaux typiques du marais. photo jean-pierre sarrazin
Le long du havre de Brouage, un ponton a été installé pour permettre d'observer les gorges-bleues, oiseaux typiques du marais.
L'affaire ne s'est pas encore ébruitée dans les parcs ostréicoles de Bourcefranc ou les tonnes de chasse de Saint-Just-Luzac. Mais le marais de Brouage et de la Seudre a bel et bien été sélectionné par le ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer comme l'un des trois sites potentiels de parc national de zone humide (1) en France. Un seul sera retenu. « Ce n'est qu'un préprojet. Nous n'en sommes encore qu'au stade des consultations des services de l'État dans le département », commente-t-on du bout des lèvres au ministère.
Procédure de classement
sur SEIZE cOMMUNES
Périmètre d'étude
La zone comprend 33 274 hectares au nord et au sud de l'estuaire de la Seudre. Seize communes sont concernées, entièrement ou en partie, parmi lesquelles les plus emblématiques sont Hiers-Brouage, Marennes, Bourcefranc, Moëze, La Tremblade, le Château d'Oléron. Ce périmètre « brasse » large. Il est évident que le cœur du parc (le marais de Brouage ?) serait beaucoup plus réduit et entouré d'une aire d'adhésion avec les communes.
Même réponse prudente à la préfecture de région, alors qu'à celle de Charente-Maritime on précise que les consultations des acteurs locaux commenceront dès que le classement du marais de Brouage sera effectif. Car le même site fait déjà l'objet d'une procédure pour être classé au titre de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels comme le sont déjà l'île d'Aix ou l'île de Ré. Ce classement est en cours de validation par le Conseil d'État, après avoir suscité bien des inquiétudes de la part des élus locaux craignant les contraintes sur l'urbanisme ou les activités agricoles générées par ce nouveau statut. Mais l'annonce de ce classement, quasiment acquis, devrait avoir lieu très rapidement. Le second étage de la fusée, ce serait donc ce dossier de parc national de zone humide.
Tout est parti le 2 février dernier, lors de la Journée mondiale des zones humides. Développant l'esprit du Grenelle de l'environnement, Chantal Jouanno a présenté son plan de sauvegarde des zones humides : 320 millions d'euros en trois ans sur 29 actions, dont la création du premier parc national de zone humide de France métropolitaine. Pyrénées, Écrins, Cévennes, Mercantour… sur les neuf parcs nationaux de notre territoire, aucun ne protège une zone humide. La Camargue et la Brière ne sont que des parcs régionaux. Ce que le Marais poitevin n'est même plus.
Le ministère a donc recensé en 2010 tous les sites présentant les caractéristiques d'un futur parc : plus de 10 000 hectares, un milieu encore préservé représentatif d'un certain biotope (marais littoraux ou vallées alluviales). Puis l'écrémage s'est fait sur des critères précis : pas de sites déjà classés en parc naturel régional, pas de zones d'étangs estimées artificielles. Pour aboutir à ce trio de finalistes.
« Nous avons été consultés au niveau national, pas au niveau local », précise Michel Métais, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux, dont le siège est à Rochefort et qui gère une réserve naturelle dans l'espace ciblé. Naturellement, la LPO ne voit pas ce projet d'un mauvais œil. « La réglementation des parcs nationaux s'est assouplie avec la loi de 2006 », précise Michel Métais, qui sent bien que la pilule risque d'avoir du mal à passer localement s'il n'y a pas de véritable pédagogie. Construit en concertation avec les élus locaux, tout nouveau parc intègre désormais, en les mettant en valeur, les activités humaines traditionnelles (ostréiculture, élevage, etc.) et aide financièrement à la protection ou la restauration du patrimoine bâti.
Et la chasse ?
Reste la question de la chasse, essentielle dans ce secteur de gibier d'eau. « Nous revendiquons une place dans les milieux naturels sur lesquels nous avons un impact positif », avance Jean-Michel Dapvril, directeur de la Fédération départementale de chasse, inquiet que soit écrit dans le document mis en ligne sur le site du ministère que la « chasse aux oiseaux d'eau compte tenu de ses impacts sur les populations animales devra être interdite ou très fortement limitée en zone cœur ».
« Il me semble que c'est une approche plus idéologique que pragmatique », insiste Jean-Michel Dapvril. Une chose est sûre : quand le temps de la consultation sera venu, les chasseurs feront entendre leur voix.
Bonne lecture