Jeannot44
20/12/2011, 18h38
Attention, je ne veux pas vous envahir avec mes histoires, mais il n'y a pas que des super parties de chasse à faire là-bas... loin de là...
Je vous propose de poser un peu le contexte géographique et historique, que tout le monde ne connaît pas forcément.
Le lac de Grandlieu est situé à une quinzaine de km au sud-ouest de l'agglomération nantaise. Il présente la particularité de déborder largement en hiver, passant de 35 à 65 km², ce qui en fait le plus grand lac naturel de plaine français. Il est peu profond (1,6 m d'eau en moyenne l'été, 4 m en hiver). Environ 25 km² sur sa partie Est constituent le coeur d'eau vive, le reste est découpé par les "levis", amas de végétation sur lesquels poussent saules et aulnes, formant des bassins plus ou moins grands envahis de nénuphars et potamots.
On dit que sa naissance provient du châtiment infligé par l'évangélisateur St Martin qui a fait disparaître la ville d'Herbauges en l'engloutissant dans les eaux du lac. On prétend qu'on peut entendre le son des cloches de cette disparue à minuit, le soir de Noël....
Il accueille près de 270 espèces d'oiseaux, ce qui le classe 2e zone humide de Frande après la Camargue. Parmi, nichent près de la moitié de la population française de guifettes noires, 13 000 souchets (le tiers de la population estimée pour l'Europe de l'Ouest), plusieurs centaines de milouins, plusieurs dizaines de couples de spatules blanches...
Il est classé réserve naturelle depuis 1980 et a été sauvé de l'assèchement (pour faire pousser des tulipes...) par le parfumeur Guerlain qui était également un grand chasseur et a fait don de sa propriété à l'Etat.
La chasse y est interdite, on ne chasse que sur les bords.
Voilà pour l'entrée en matière...
Je chasse (parfois) sur la partie sud-ouest, réputée pour présenter une variété importante de canards : sarcelles, colverts et souchets surtout, chipeaux, siffleurs, moins souvent milouins ou pilets. La partie Est est davantage fréquentée par les colverts et les milouins.
Ce jour là (décembre 2009), le temps est bas et couvert, le vent sud/sud-est soutenu, pas grandiose mais bon... Nous sortons d'un coup de froid mais tout est dégelé depuis plusieurs jours, c'est pas le meilleur non plus... Avec le copain nous arrivons à la nuit, fermement décidés à faire la volée du matin. Le temps de s'équiper, waders, sac à dos, cartouches, fusils, ... nom de dlà (expression locale) où est ce p... de bateau? Mais la nuit toutes les yoles sont ... noires... Je cherche, tourne, vire, m'énerve, et passe à ras du fossé qui est sous 50 cm d'eau et dont je ne vois pas le bord.... Zwiitt! et plouff... me retiens des deux bras dans l'eau jusqu'aux épaules... Ben l'eau est pas chaude ce matin!
Nous finissons par partir à la perche. Un coup à gauche, un coup à droite, l'avant du bateau répond bravement au novice que je suis...
Arrivons au radeau alors que le jour est bien présent...
Le radeau, c'est un abri flottant fermé sur trois côtés, camouflés avec des roseaux et des saules, le bateau rentre par le 4e côté.
Tant qu'à faire, nous mettons les formes en place, souvent ça vole après le jour et je préfère ne pas être au milieu de l'eau à ce moment.
Sommes enfin prêts... Un siffleur vient pas trop mal, repart, je le siffle à la bouche et il fait gentiment demi-tour pour le copain! Je repère où il tombe, le vent l'emmène à la cache voisine où il se cale, c'est bon, pas la peine de sortir le bateau tout de suite. Un peu après arrive un souchet à raser, je le tire, mais il tombe sur l'autre côté du radeau et le vent l'entraîne au lac. Cette fois-ci, il faut y aller! Je sors le bateau au moment précis où un autre souchet avait décidé de venir.. Tant pis.. Récupère mes deux oiseaux sans problème, mais le vent forcit un peu. Au casse-croûte de midi (frugal, un bout de saucisson et de fromage) arrive deux colverts par la rivière, droit sur nous... Le copain manque la cane, je tire le mâle qui monte en chandelle, premier coup manqué, deuxième il tombe sur la rivière et sur le dos. Bon, il a son compte.
Je sors le bateau et à ce moment je vois mon canard qui s'est "refait" et qui part à la nage à l'opposé de moi... Il file à la berge de l'autre côté, je le suis espérant qu'il va fatiguer, tu parles... Je traverse le bassin suivant derrière mon canard, qui a des cuisses de Jazy... et qui gagne du terrain.. et à cet endroit je n'ai plus le droit de l'achever au fusil... Merde et remerde! Perdu!
Bon, ben tant pis... je fais demi-tour... et à ce moment je prends le vent en pleine face, qui me poussait jusqu'ici si bien que je n'avais pas à pousser sur la perche! Et là... je m'aperçois que la perche ne touche plus le fond... et que le vent m'entraîne sur le lac... petite panique...
Eh bien j'ai fini par ramer avec la perche, comme avec un aviron, et par ramener le bateau à un endroit moins profond, où j'ai enfin senti avec soulagement la perche accrocher au fond...
J'ai mis près d'un quart d'heure à revenir au radeau, vidé, même pas pu finir de manger...
Nous n'avons plus rien vu à portée de l'après-midi, et quand il a fallu détendre les formes, donc se mettre à l'eau jusqu'au ventre (en enlevant la veste sinon elle trempe dans l'eau), ben il s'est mis à pleuvoir... mais bien... comme dans le Nord si vous voyez ce que je veux dire....
Ramener le bateau à la route, tout ranger, se déséquiper, ben comme dit l'autre on est content quand c'est fini...
Eh bien je ne suis pas prêt de me faire b...ser à nouveau avec un temps comme ça... Enfin... pas tout de suite... Enfin........... on verra...
Je vous propose de poser un peu le contexte géographique et historique, que tout le monde ne connaît pas forcément.
Le lac de Grandlieu est situé à une quinzaine de km au sud-ouest de l'agglomération nantaise. Il présente la particularité de déborder largement en hiver, passant de 35 à 65 km², ce qui en fait le plus grand lac naturel de plaine français. Il est peu profond (1,6 m d'eau en moyenne l'été, 4 m en hiver). Environ 25 km² sur sa partie Est constituent le coeur d'eau vive, le reste est découpé par les "levis", amas de végétation sur lesquels poussent saules et aulnes, formant des bassins plus ou moins grands envahis de nénuphars et potamots.
On dit que sa naissance provient du châtiment infligé par l'évangélisateur St Martin qui a fait disparaître la ville d'Herbauges en l'engloutissant dans les eaux du lac. On prétend qu'on peut entendre le son des cloches de cette disparue à minuit, le soir de Noël....
Il accueille près de 270 espèces d'oiseaux, ce qui le classe 2e zone humide de Frande après la Camargue. Parmi, nichent près de la moitié de la population française de guifettes noires, 13 000 souchets (le tiers de la population estimée pour l'Europe de l'Ouest), plusieurs centaines de milouins, plusieurs dizaines de couples de spatules blanches...
Il est classé réserve naturelle depuis 1980 et a été sauvé de l'assèchement (pour faire pousser des tulipes...) par le parfumeur Guerlain qui était également un grand chasseur et a fait don de sa propriété à l'Etat.
La chasse y est interdite, on ne chasse que sur les bords.
Voilà pour l'entrée en matière...
Je chasse (parfois) sur la partie sud-ouest, réputée pour présenter une variété importante de canards : sarcelles, colverts et souchets surtout, chipeaux, siffleurs, moins souvent milouins ou pilets. La partie Est est davantage fréquentée par les colverts et les milouins.
Ce jour là (décembre 2009), le temps est bas et couvert, le vent sud/sud-est soutenu, pas grandiose mais bon... Nous sortons d'un coup de froid mais tout est dégelé depuis plusieurs jours, c'est pas le meilleur non plus... Avec le copain nous arrivons à la nuit, fermement décidés à faire la volée du matin. Le temps de s'équiper, waders, sac à dos, cartouches, fusils, ... nom de dlà (expression locale) où est ce p... de bateau? Mais la nuit toutes les yoles sont ... noires... Je cherche, tourne, vire, m'énerve, et passe à ras du fossé qui est sous 50 cm d'eau et dont je ne vois pas le bord.... Zwiitt! et plouff... me retiens des deux bras dans l'eau jusqu'aux épaules... Ben l'eau est pas chaude ce matin!
Nous finissons par partir à la perche. Un coup à gauche, un coup à droite, l'avant du bateau répond bravement au novice que je suis...
Arrivons au radeau alors que le jour est bien présent...
Le radeau, c'est un abri flottant fermé sur trois côtés, camouflés avec des roseaux et des saules, le bateau rentre par le 4e côté.
Tant qu'à faire, nous mettons les formes en place, souvent ça vole après le jour et je préfère ne pas être au milieu de l'eau à ce moment.
Sommes enfin prêts... Un siffleur vient pas trop mal, repart, je le siffle à la bouche et il fait gentiment demi-tour pour le copain! Je repère où il tombe, le vent l'emmène à la cache voisine où il se cale, c'est bon, pas la peine de sortir le bateau tout de suite. Un peu après arrive un souchet à raser, je le tire, mais il tombe sur l'autre côté du radeau et le vent l'entraîne au lac. Cette fois-ci, il faut y aller! Je sors le bateau au moment précis où un autre souchet avait décidé de venir.. Tant pis.. Récupère mes deux oiseaux sans problème, mais le vent forcit un peu. Au casse-croûte de midi (frugal, un bout de saucisson et de fromage) arrive deux colverts par la rivière, droit sur nous... Le copain manque la cane, je tire le mâle qui monte en chandelle, premier coup manqué, deuxième il tombe sur la rivière et sur le dos. Bon, il a son compte.
Je sors le bateau et à ce moment je vois mon canard qui s'est "refait" et qui part à la nage à l'opposé de moi... Il file à la berge de l'autre côté, je le suis espérant qu'il va fatiguer, tu parles... Je traverse le bassin suivant derrière mon canard, qui a des cuisses de Jazy... et qui gagne du terrain.. et à cet endroit je n'ai plus le droit de l'achever au fusil... Merde et remerde! Perdu!
Bon, ben tant pis... je fais demi-tour... et à ce moment je prends le vent en pleine face, qui me poussait jusqu'ici si bien que je n'avais pas à pousser sur la perche! Et là... je m'aperçois que la perche ne touche plus le fond... et que le vent m'entraîne sur le lac... petite panique...
Eh bien j'ai fini par ramer avec la perche, comme avec un aviron, et par ramener le bateau à un endroit moins profond, où j'ai enfin senti avec soulagement la perche accrocher au fond...
J'ai mis près d'un quart d'heure à revenir au radeau, vidé, même pas pu finir de manger...
Nous n'avons plus rien vu à portée de l'après-midi, et quand il a fallu détendre les formes, donc se mettre à l'eau jusqu'au ventre (en enlevant la veste sinon elle trempe dans l'eau), ben il s'est mis à pleuvoir... mais bien... comme dans le Nord si vous voyez ce que je veux dire....
Ramener le bateau à la route, tout ranger, se déséquiper, ben comme dit l'autre on est content quand c'est fini...
Eh bien je ne suis pas prêt de me faire b...ser à nouveau avec un temps comme ça... Enfin... pas tout de suite... Enfin........... on verra...