PDA

Afficher la version complète : Spyridon, Kita, Anya et les autres.



caringue
04/12/2012, 15h20
Quelques nuits encore et la lune sourirait aux marécages. Les prémices parfois cachés par de sombres nuages venus de l'Ouest. Les bouquets de canche cespiteuse ondulaient mollement, la nuit transpirait.
Elle devinait sa présence. Lui, les oreilles dressées humait son exhalaison. Il avait aussi perçu quelques bruits. Il savait ce qu'ils signifiaient. Le vent chassait les nuages. Elle l’aperçut enfin, là, à quelques centimètres, les narines dilatées, les muscles bandés. Un tressaillement, elle sut que c'était le moment.Avant qu'il ne bondisse, Kira se détendit, poussant des cris rauques, elle s'enfuyait trainant une aile que l'on croyait brisée.D'abord décontenancé, il s'élança à sa poursuite. Elle avait déjà disparu. Le nez au sol, il retrouva sa piste. Souple, il se faufilait rapidement. Elle s'enfuit à nouveau, son aile trainait toujours, elle gémissait de temps à autre. Ils furent bientôt en bordure d'un marais. Elle se faufila nageant sous un saule marsault.Il hésitait, allant et venant. Il se décida enfin, escaladant prudemment les branches. Il s'approchait, elle était là, qui l'attendait. Il la surplombait maintenant, à portée de gueule. Il mangerait cette nuit, un peu, ses 4 visonneaux affamés aussi. Il voulut s'en saisir. Sans un cri, elle s'extirpa habilement des branches pour disparaître à tire d'ailes dans la nuit. En équilibre instable, il finit par tomber en se retournant . Il regagna la berge en nageant avant de se secouer. Une grenouille sautilla devant lui. Il s'en repaît déjà. Un hibou spectateur bulula.

Elle savait qu'il ne reviendrait pas, occupé désormais à d'autres recherches, loin, où elle l'avait entrainé. Le cou tendu, elle scrutait cependant les ténèbres, longuement, avant de retrouver son nid. Elle s'y réinstalla s'ébouriffant, vérifia les œufs un à un, les replaça puis se remit à couver. Kira sentait la vie poindre sous son ventre. Les coups de becs des sarcelleaux dans leur coquille lui en indiquait l'imminence. La nuit transpirait toujours, lesnuages s’amoncelaient. Dans le marais voisin, Faddey était occupé à chasser un congénère lorsque le tonnerre s'invita en même temps que la pluie.

Ils étaient curieux de connaître la vie. Certains se hasardaient déjà à sortir la tête de leur cachette duveteuse. Kira savait qu'elle devrait bientôt les emmener grandir au marais voisin.

L'aube n'en finissait pas de renaitre . La salicaire ployait encore sous le poids des averses. Bourdons et abeilles n'avaient pas encore envahi la reine des prés. Inquiète, elle s'était mise en chemin. Les 6 sarcelleaux la suivaient, péniblement parfois, intrigués par leur environnement d'autres fois. Sans cesse elle les surveillait, les appelant doucement pour les forcer à la suivre. Polina perchée sur un tremble en lisière d'un bois voisin n'avait rien perdu de la scène. Elle s'envola silencieusement pour se poser en bordure du petit étang. Sautillant, elle s’ingénia à leur couper la route.Kira l'avait aperçu. Elle ne pourrait pas lutter. Elle se frayait un autre chemin désormais. Spirée ulmaire, consoude, eupatoire chanvrine, tanaisie lui offrait un refuge . Un iris faux acore défleuri apparut, enfin. Plus loin les nénuphars. Kira s'activait,appelant sans cesse ses sarcelleaux indisciplinés. Une aeschne bleue excita la curiosité de Naum. Il chercha à la suivre. Elle s'estposée, élégante, superbe. Il la contemple, curieux. Kita l'appelle désespérément. Il ne l'entend plus, captivé. Polina le frappa de son bec épais, la mort le surprit. Il n'était plus qu'un corps désarticulé. Sa tête dodelina une dernière fois sans la force d'un cri. Il ne se vit pas s'envoler à la rencontre des nuages. La corneille l'emporta sur son tremble avant de l'avaler.
Anya rivalisait maintenant d'adresse avec Kita . Tantôt frôlant la cîme des aulnes, tantôt les évitant à la dernière seconde avant de se poser. Des feuilles jaunies commençaient à voyager avec les bourrasques. Dans le ciel azuré deux buses piaulaient, semblant tournoyer sans but. Le vison échangeait sa fourrure. Un aigle criard, immobile, observait. Dans la forêt voisine, un loup méfiant s'esquiva sous les frondaisons.
Anya songeait à Faddey. Il les accompagnait comme toujours un soir que la famille se dirigeait vers ce petit étang si riche en eleocharis dont elle raffole. Lui avait continué. Il revint un peu plus tard, tournoya deux fois autour d'eux puis s'éloigna en direction des dernières lueurs. Elle ne l'avait jamais plus revu.
Un soir Kita pris le chemin de Faddey. Elle aussi continua vers ces dernières lueurs. Sa famille la suivit, sans bien comprendre. Ils volèrent toute la nuit, sans répit, sans repos. L'aube leur laissa deviner un lac si grand qu'ils n'en voyaient qu'une berge. Une petite rivière s'y jetait. Kita plongea brusquement vers elle, les autres la suivirent. Ils se désaltérèrent. Ils gagnèrent un ilot à la nage où ils s'endormirent épuisés, la tête sous l'aile. Kita, d'un œil veillait cependant. En soirée, ils se laissaient dériver le long de la berge, la chara était abondante. Un monde nouveau s'offrait à eux. Des oiseaux comme Anya n'en avait jamais vus et puis d'étranges créatures, énormes, rampant pour gagner l'eau avant d'y disparaître. Au crépuscule Kita appela. Elle s'envola, les autres la suivirent. Ils volèrent encore toute une nuit. Inga et Rosa étaient épuisées, souvent elles piquaient vers le sol pour y chercher un peu de repos. Kita plongeait vers elles, les appelant pour les encourager à poursuivre. Bientôt elles se rangeaient derrière elle. L'aube du répit s'annonça. Le vent s'était levé, ils luttaient. Ils longeaient toujours la berge du grand lac , bien d'autres oiseaux les accompagnaient maintenant,qu'ils ne connaissaient pas.

Kita plongea brusquement vers le sol à une vitesse vertigineuse,virevoltant dans tous les sens. Habitués à ses joutes estivales, ils la suivirent aussitôt, amusés. Rivalisant parfois au point de la dépasser. Le faucon pèlerin passa si prés d'Anya qu'elle put distinguer un instant son œil noir. Il remonta dans une courbe gracieuse avant de disparaître.
Une zone de marécage se profila dans le lointain sous un ciel obscurci.Le vent soufflait en rafales. Inga et Rosa peinaient. Elles se laissaient distancer, leurs muscles tétanisés par l'effort. Dans une ultime tentative, Kita les rappela encore, passa sous elles pour leur indiquer la direction des étangs où elles se laissèrent bientôt toutes tomber au milieu de beaucoup de leurs congénères déjà présents. Certains les saluèrent, d'autres tentaient de les intimider. Elles sombrèrent.
Le soleil déclinait chaque jour. Le long des berges, des saules glabres s'étaient ornés de leur manteau de givre. Majestueux,imperturbables. La nature s'était figée. Volutes suspendues à la surface du marais. Un vent d'Est se leva avec la lune. Colérique, déshabillant les arbres de leur costume. Kita était nerveuse,certains les avaient déjà quitté.
Anya,Inga, Rosa, Manya et Spyridon s'étonnaient. La nuit dernière ils n'avaient déjà pu manger. Leur bec ne pouvait plus fouiller cette eau sur laquelle ils pouvaient étrangement marcher maintenant. Ils avaient froid et faim. Parfois ils parvenaient à s'abreuver au milieu des foulques qui les pourchassaient aussitôt. Gardiennes du temple d'une eau qu'elles entretenaient par leurs querelles incessantes. Sur la glace non loin de là, Kira savait que l'époque du soleil brillant qui ne chauffe plus arrivait. Ébouriffée, elle dormait sur une patte. Les autres la rejoignirent pour l'imiter. Une nuit passa encore sous la colère du vent glacial. Au petit matin,le trou d'eau s'était encore rétréci. Des foulques s'étaient décidés à le quitter. Quelques canards morillons y séjournaient toujours. Dans le ciel, les oies prévenaient bruyamment qu'elles s'étaient mises à voyager. La lune sourit déjà depuis longtemps, pour s'excuser. Kira se dégourdit les ailes, s’ébouriffant,étirant ses pattes, se lissant les plumes. Elle partit s'abreuver,danseuse malhabile sur la glace. Les autres l'imitèrent sauf Rosa, immobile, inerte les yeux fermés, la tête retournée posée sur une aile. Un givre sans pitié s'est déjà emparé de ses plumes.

Elles s'envolèrent. A rythme régulier Kira ouvre la voie. Ils passèrent plusieurs fois au dessus de Rosa pour l'inviter puis finirent par s’éloigner. Elle doit ménager ses forces, leurs forces. Elle sait qu'elles ne pourront plus accomplir de longs périples. Ils rejoignent le lac à une seule berge et la suivent. La cane colvert prévient soudainement puis s'enfuit. Un renard audacieux que la faim tenaille s'aventure prudemment sur la glace. Les canards morillons sont inquiets, ils guettent l’intrus. Les foulques d'ordinaire si bruyantes se sont tues. Elles les imitent tout en nageant en cercle. Immobile, il hume, s'avance précautionneusement .Rosa, proie facile repart avec lui disparaissant rapidement dans les roseaux. A la prochaine lune, une compagne glapissant le préviendra de perpétrer la vie.

Le vent d'Est s'est remis à souffler. Kira vole prés du sol,recherchant l'abri des dunes les plus hautes ou des falaises qu'elle rencontre. Anya, Inga, Manya et Spyridon la suivent. L'air vif finit par leur bruler les poumons. La faim les tiraille. Le froid les envahit. Kira sait qu'elle doit leur trouver un havre rapidement. La voute céleste étincelle.
Une rivière d'argent se dessine. Elle sait pouvoir y trouver un reposoir et les nourrir. D'autres les y attendent déjà. Elle les entend et les aperçoit. Manya, la plus faible s'est déjà posée, exténuée. Des congénères la saluaient. Kira revient, se pose accompagnée du reste de la fratrie. Eux aussi sont salués avec insistance.Certains ont des accents qu'ils ne connaissent pas. Manya les rejointà la nage. Leurs congénères se sont tus, subitement . Chacuns'observe.

L'éclair parut alors, en même temps que le tonnerre. Effrayés, Anya etSpyridon s'envolent brusquement. Kira, Inga, Manya ? Pourquoi ne les suivent-ils pas ? Et les autres congénères non plus ?Ils se reposent, étonnés... Pourquoi Kita, prise de spasmes violents traine t-elle son aile sur l'eau ? Pourquoi râlet-elle ? Qu'est-ce que cette eau rouge sortant de son bec ?Pourquoi se débat-elle ainsi ? Elle se noie maintenant. EtManya ? Pourquoi flotte t-elle sur le dos, immobile, dans cette posture stupide, les yeux ouverts, le cou bizarrement allongé ?Et Inga, ridicule, la tête dodelinant faiblement, renversée surson dos, les yeux fermés ? Pourquoi mime t-elle de s'étouffer le bec ouvert ? Et les autres, pourquoi sont-ils perchés surces morceaux de bois ? Pourquoi ne sont-ils pas pris de terreur ? Comme moi ? Spyridon s'est éloigné, aux aguets,le cou tendu, effrayé lui aussi. Un nouveau coup de tonnerre, plus loin, les décide à se renvoler brusquement. Ils errent, désemparés,le long de cette rivière argentée. Ils reviennent plusieurs fois, apeurés, survolant l'étang. Les coups de tonnerre épars ne cessent pas. Kira, Inga et Manya, pantins désarticulés, ont maintenant disparu de sa surface, les autres pas. Ils ont froid. Ils sont exténués, affamés, effrayés. Spyridon se décide à emmenerAnya, loin, très loin. Ils survolèrent bien d'autres points d'eau où le tonnerre grondait toujours. Anya le suit désormais,difficilement, elle est à bout de force . Les muscles de ses ailes la torturent. Son cœur frappe sa poitrine comme elle ne l'a jamais entendu. Elle s’asphyxie. Soudain, il ne l'entend plus derrière lui. Elle pique rapidement sur cet étang où des congénères la salue avec entrain. Elle s'est déjà posée. D'une aile rapide, Spyridon plonge. Il l'a rejoint vivement puis se renvole brusquement mimant une frayeur soudaine. Anya le suit instinctivement sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment. Elle vole et vole encore à bout de forces. Sa vue se brouille par instant. Spyridon trutte pour l'encourager.
Une cendre silencieuse tombe dans un cendrier de poêle. Incandescente étoile éphémère cachée aux yeux de tous. Dans la chaleur douceâtre d'une cabane accueillante, à moitié enterrée, deux hommes déçus, confortablement assis sur leur fauteuil rangent leurs armes rutilantes sur des râteliers. Des lits grincent, deux autres se rendorment, après quelques paroles. Cigarette, odeur de café.

A l'Est, les lueurs ne tueront que la nuit. Spyridon emmène Anya vers le lac à une berge. Ils longent les flots puis se décident après plusieurs survols à se reposer, enfin. Des mouettes et goélands braillards les trouvent endormis. Des vaguelettes les dérangent. La marée fait son œuvre. Ankylosés, Ils quittent leur promontoire. Spyridon ouvre de nouveau la voie. Bientôt, une zone marécageuse est en vue. Ils l'inspectent avant d'y chercher un refuge. La faim les tenaille. Leurs forces diminuent rapidement. Ils décident de s'y arrêter et en font le tour plusieurs fois. Ils allaient s'y poser quand Spyridon vit d'abord un mouvement rapide avant d'entendre plusieurs fois ce bruit de tonnerre qu'il connait bien maintenant .La peur décuple ses forces, il remonte en flèche, à tire d'ailes, suivi d'Anya qui l'imite. Un chien court, vainement.
Levent d'Est s'est calmé. Des goélands planent au dessus des dunes. Ils volèrent encore et toujours, longeant le lac à une seule berge. Sa cadence faiblit mais Spyridon trutte, encourageant toujours Anya.Il oblique au Sud, rentrant dans les terres. Dans la plaine, une petite mare bordée de Carex finit par les accueillir leur offrant un abri, un peu de nourriture et un peu de répit. Ils y restent deux jours. Spyridon ne semble plus vouloir en partir. Le rat musqué leur rendant visite se fait toujours discret. Une hulotte se plaint dans un verger. Bientôt la rimée blanche, bouquet princier d'une nuit à l'agonie. Au soleil revenu, des merles s' y dis****ront au milieu des pommes tombées. Un bruant se réveille. Les feuilles du vieux chêne explorent, voltigeant, les alentours. L'hibernie défeuillante s'active encore.
La mare s'est durcie avec l'aube. Miroir inaccessible. Le rat musqué est resté dans son terrier. Anya n'attendra pas la nuit. Elle s'envole, indécise. Spyridon la contemple, immobile. Elle part, revient, revient encore. Son frère finit par la rejoindre, contraint. Anya parcourt les airs, sans but. Spyridon l'emmène alors, au Sud. En direction du soleil qui brille toujours. Le lac à une seule berge apparaît à l'horizon. Ils s'en rapprochent survolant une troupe de vanneaux en ordre de marche. Ils les dépassent rapidement. La grande rivière les surprit, immense. Beaucoup des leurs s'y reposent et bien d'autres.

Spyridon ne quitta pas la berge cette nuit là. Anya se rassasia, trouvant même quelques graines de potamots à la dérive. Elle le rejoint à l'aube, se couche à ses cotés. Spyridon observe. Au crépuscule, elle le hâte à la suivre. Couché sur le ventre, il semble ne pas le vouloir. D'un coup de bec elle le presse à nouveau. Spyridon chancelle tenant de se relever. Il choit en avant, tente de se rétablir avec ses ailes. Pourquoi ses pattes ne veulent-elles plus le porter ? Cette douleur aux entrailles, brûlante ? Il voudrait boire, boire, boire sans cesse pour éteindre ce feu lancinant . Anya s'éloigne. Il voudrait la suivre. Il tente encore de se relever, se traine difficilement, avec ses ailes, inutiles auxiliaires. Elle l'observe. Et cette torture atroce, fardeau insupportable, depuis qu'il avait vu ce mouvement rapide sur ce marécage qu'ils avaient survolé ? Ces bruits de tonnerre. Il avait essayé de les fuir pourtant. Et cette brulure , vive,soudaine qui ne le quittait plus maintenant ? Il avait emmené Anya aussi loin que ses forces le lui avaient permis. Un cormoran plongea. Des bécasseaux s'activaient sur la berge. Il s'endormit la contemplant une dernière fois. Le courant de la grande rivière s'inversa. Elle emmène bientôt Spyridon immobile, impuissant. Il n'a pas la force de nager, ses plumes négligées s'imprègnent rapidement. Il cherche Anya d'un regard vitreux, tente un ultime trutte, inutile adieu avant de se noyer. Spasme mortel , saugrenu, ses pattes s'agitent une dernière fois en tremblant. Les nécrophages l'envahiraient sous peu.
La journée était belle. En amont sur l'herbu un chien gambadait. Il renifla avant de se saisir de l'oiseau et le rapporta joyeux à son maitre qui le lui prit de la gueule. Il l'observa, maigre songeat-il, mort depuis un moment avant de le jeter dans la rivière. Le chien voulut suivre le jouet. Il l'en empêcha. Un goéland marin s'approcha, d'autres suivirent.

Lesjournées s'allongent . Des oies cendrées toujours aussi bruyantes voyagent maintenant vers le Nord. Quelques uns sont déjà partis. Bronislav, un congénère lui rappelant Faddey ne la quitte plus. Il l'emmène parfois explorer le territoire lui faisant découvrir des ressources nouvelles. Elle le suit , de bonne grâce.Le vent de sud ouest crachote. Des rafales courbent la cime des peupliers. Leurs bourgeons se gonflent . Le calme revint après la marée. Bronislav décolla, truttant, truttant, fit quelques exhibitions, Anya le rejoint. Il prit la direction des oies. Elle s'imaginait revoir le lac à une berge mais Bronislav ne semblait pas connaître ce trajet. Il suit plaines et vallées où serpentent ruisseaux et rivières. En contre bas, des groupes de grives musiciennes les devançant se font rattraper. Ils s’arrêtent sur un grand fleuve bordés de roseaux leur offrant le gite et le couvert. Un peu avant l'aube, Bronislav donne le signal du départ.Ils volent , vite. Anya reconnaît bientôt le paysage des plaines sans colline et ses grands étendues d'eau, l'étang où Rosa est restée dormir. Ces marais où ses congénères ne les saluent pas alignés sur des morceaux de bois, ni dans des cages en grillage.Elle s'y pose entrainant Bronislav. Ils sont nombreux s'ébrouant mais plus encore n'y reviendront jamais. Un peu plus tard, un autre congénère tente d'engager la conversation avec Anya. Bronislav le charge brutalement, le frappant de ses ailes et du bec.L'intrus s'enfuit. Le vainqueur se dresse sur ses pattes, bat des ailes. Chantant avec insistance, le cou allongé il tourne autourd'Anya. Elle lui répond, charmée. Dans les bois les pigeons ramiers roucoulent. Une renarde prépare son terrier. Sans bruit, la sève ressuscite les charmes. Dans la campagne s'éveillant, des chiens aboieraient bientôt , pour la plupart des bâtards.

extrait de Spyrédon, Kita, Anya et les autres.
Sergueï Tunicelle.

Jeannot44
04/12/2012, 16h07
Eh oui, nous sommes des tueurs de pauvres bêtes... comme le boucher qui saigne aussi bien les poulets que les veaux... c'est mignon un petit veau... comme le pêcheur qui déverse son poisson vivant sur le pont du bateau, ou il se débat en mourant (le poisson, pas le pêcheur:))...) ... comme le conducteur qui vient de percuter un pinson avec sa voiture... comme l'estivant qui écrase un moustique un peu trop insistant... comme l'éolienne qui vient de couper un busard des roseaux en deux... comme la moissonneuse qui vient de trancher les deux pattes arrière du petit lapin.... bref...

gg624
04/12/2012, 17h28
Ou encore toutes ces belles vaches que l'on envoie à l'abattoir par semi remorque OU meme ces pauvres chevaux que l'on supprime pour cause de vieillesse...................et qui remplissent la grosse pence de nos écolos.......................

xav
04/12/2012, 17h30
Beau récit...chacun y trouvera sa morale.
Tchulé d'russkof:cri:

morion
08/12/2012, 19h47
Quelqu'un sait où trouver cet ouvrage ?

franck
08/12/2012, 20h16
c'est raconté ,comme un discour d'écolos

souchet 61
10/12/2012, 10h14
Quelqu'un sait où trouver cet ouvrage ?

Dans la boutique du site LPO.COM:))

morion
11/12/2012, 17h26
Je ne le trouve pas. Dans quelle rubrique s'il vous plait ?

*RM*Guéna
13/12/2012, 15h38
C'est toujours beau quand on raconte la nature du point de vue d'un animal. Je ne connais pas cet auteur, c'est d'autant plus une belle découverte.Quand en plus c'est une oie cendrée, ça fait rêver... A mon sens, c'est le point de départ de l'envie de chasser. Et peu importe que l'on veuille, ou pas, appuyer sur une détente à la fin...

Et j'espère que ce texte est écrit par un chasseur, ça voudrait dire que tout n'est pas perdu...;)

OPPORTUN62
13/12/2012, 16h43
Dans la boutique du site LPO.COM:)) Mdrrrrrr ta devise j'adore !!!!!

kanfois-nath
13/12/2012, 17h30
mi ch'cro bien que j'ai flingué el reste del famille cette nuit!!!:triste:
chui desolé!!!:D

virgil
13/12/2012, 18h17
Ecolo ou pas c'est une tres belle histoire, et qui surtout doit nous responsabiliser face au gibier qu'on prelevent. Et surtout a le respecter.