J-F
03/12/2004, 15h14
Guena avait place la barre tres haute avec sa "connelle", impossible a atteindre!!
Mais les Zonzons Maniacs n'en ressortaient que plus forts, profitant de l'inspiration de Guena, le poete du nutella, ils ressortirent les slips et repartirent a l'assault des mythes a plumes (et non des mites a poils ;) ...
Vendredi 19 novembre, me voila dans une conférence du “Medicine Department” de l’Université de Cambridge… En bref le truc barbant a souhait quand même! Mais bon on ne peut pas toujours être en vacances non plus…
Bref, a cause de cette conférence et suite a des changements de dernière minute, je n’ai pas pu faire la passée du matin, ce qui est dommage car c’est souvent le meilleur moment pour les oies sur “ma” mare! Mais bon c’est bien connu que pour en voir, il faut y aller…
Il est maintenant une heure de l'apres midi, et après un bon repas (toujours top les repas en conférence…) je tiens plus! Je fais la feinte du facteur, style je file aux toilettes pour une envie pressente (celui d’aller a la passée :fou: et tel un gamin qui fait l’école buissonnière me voila parti a fond les ballons vers Waterbeach, vers un paradis!
Arrivée la bas tranquille, j’ai un peu de temps! Ca caille, le vent est plein Est ce qui m’arrange pas trop pour tendre sur cette mare, mais bon au final je tends un gros paquet a droite au vent, et un petit a gauche a l’abris du vent. Entre les deux un bel espace de pose. Je sais pas trop ou mettre les oies? La fois d’avant j’avais tenté de les mettre en pointe, plein centre, mais ça m’avait valu pas mal de refus de pose de canards! Je décide donc un retour vers le futur et de reprendre la même formule qui m’avait en plus déjà permis une belle pose de zonzons en octobre dernier! Les oies gonflables s’en vont donc du coté droit, en limite de portée.
J’ai encore du temps d’ou je file faire un tour a la bécassine. Sitôt dans le bon coin, zoouuu il me part une sourde (protégée ici). Puis alors que je la regarde une bécassine des marais me part, pas le temps d’esquisser le moindre geste! Deux metres de plus, et rebelote PAN-PAN ce coup ci mais ça vole encore :D Enfin deux autres sourdes sont levées et se reposent a 50 mètres a peine! C’est vraiment des oiseaux suicidaires les sourdes :/
La nuit arrive, je retourne donc au hutteau et me poste. Rien a signaler et ce n’est qu’a la nuit noire que le ballet des siffleurs commence. J’en ai déjà une 15aines de posés sur la mare, mais que des siffleurs. Comme il fait froid, j’espère les premiers canards plongeurs d’ou je décide de ne pas tirer les siffleurs.
Vers 17h10, au bout d’un bon 3/4 d’heure, je dois me rendre à l’évidence, et je décide donc de tirer un beau male pour éviter la bredouille. Justement j’en ai un bien isolé, dans les herbes une 40aines de mètres a ma droite. Je décide de le tirer avec le second coup, les 32g bismuth en 6. Je le “rentre profondément” dans le “U” car il est un peu loin quand même pour une 32g. PAN, une bonne 20aine de paires d’ailes s’ouvrent à cet instant et la mare est bientôt vide d’oiseau… Sauf le mien qui est net sur le dos: tir efficace malgré la distance.
Je me lève pour aller le ramasser lorsque du coin de l’oeil, à l’autre bout de la mare je vois une “masse d’oiseaux” qui arrive en planant! Vite je me rassois, et vu le nombre et l’arrivée très basse je pense aussitôt à mes fameux plongeurs!! Rapidement je remets une cartouche et PLOUUUFFFF j’entends la pose a l’autre bout de la mare… suivit d’un tout petit “honk”… IMPARABLE, tu parles de plongeurs, c’est des oies!!!!
Le coeur accélère, le souffle se fait plus lourd, je saisi les jumelles et ne voit… rien! Si ça y est je distingue une forme dans l’ombre! Et puis la aussi, j’en vois une autre, le cou tendu, craintive!! Au bout de 5 minutes, j’en compte 7!! Pas mal comme pose!
10 minutes déjà, elles bougent pas, elles sont à 150 mètres au moins! Flaflafla PLOUF, un siffleur pose juste devant les formes de droite. 2 minutes plus tard flaflafla PLOU-PLOUF un couple de siffleur pose à 5 mètres devant le hutteau!! Merde, c’est pas cool ça car si ils prennent peur il vont entraîner toute la mare avec eux!! Mon souffle se fait encore plus discret!
15 minutes déjà que les oies ont posé, et miracle, durant un très court instant elles sortent de l’ombre! J’en compte alors non pas 7 mais bien 11!!!
Je commence à sérieusement me les cailler dans le hutteau à pas pouvoir bouger le petit doigt a cause des siffleurs devant moi! Et vas y que ça continue PLOUF-PLOUF-PLOUF, 3 autres viennent rejoindre les “siffleux” devant moi! Ils restent juste devant le hutteau à se chamailler, à siffler, à grogner et à manger! Les oies sont retournées dans l’ombre j’en vois plus une seule! Mais je sais qu’elles sont toujours la, car 11 zonzons qui décollent, ça fait du bruit quand même :C
Tout va mal, car non seulement elles viennent pas, mais en plus si elles viennent je peux pas tirer car des que je vais bouger les siffleurs vont prendre peur!!
Tout va mal??? Non tout va bien en fait, car une telle pose c’est pas tous les jours et puis les minutes que je vis resteront a jamais gravées dans ma mémoire! J’ai froid mais je suis super bien en fait!! Il me manque juste une petite bouillotte de grand mère sur les pieds :))
40 minutes déjà que les oies ont posée, et elles ont pas bougé d’un poil!! Elles viendront pas je le sents!!! Ca va foirer!!! En plus impossible de tenter une approche, car c’est “plat comme la main” dans la pature et il me faudrait faire tout le tour de la mare, soit plusieurs centaines de mètres au final, même si elles sont qu’a 150 mètres a vol d’oiseau!!
Quelle heure il est au fait? 18h déjà!
Bon dieu j’ai deux glaçons a la place des pieds et je peux pas bouger! Quoi que... Quoique... YES les 6 siffleurs décident soudain de prendre le large, et je me demande bien pourquoi c’est aussi soudain?? En tout cas c’est cool, car je vais pou… C’EST QUOI CA??? Une grosse masse visible du coin de l’oeil a droite!! Les zonzons viennent de se décider, ils arrivent plein pot par un grand arc de cercle!! Cela explique la « fuite » des ‘tiots canards. Les zonzons sont maintenant bien visibles, à la queue leu leu à la suite du leader. Dans ma tête les images se bousculent et je vois le dessin de Lamotte dans La Chasse des Canards du Dr Rocher! Vous savez quand Dupeyron et son ami Georges découvrent un cadavre dans leur mare rien que ça! Cette nuit la, juste avant cette découverte macabre, ils avaient eu la pose de 7 “grandes oies des Moissons”, très rares a l’époque, qui étaient restées en fond de mare, puis qui soudainement s’étaient décidées a venir voir les appelants de plus prêt. Plus d’un demi siècle plus tard, j’ai l’impression de revivre la scène en direct, d’être acteur du film, en espérant ne pas faire de découverte macabre par la suite…
Vite je saisis le fusil, et cherche une oie bien dégagée dans la lunette. Elles sont encore a 70 mètres, mais tout va très vite, et elles tournent maintenant a 90 degrés et arrivent bien en ligne vers leurs “amies” virtuelles et traîtresses. Tout semblait mal barré et soudainement tout ce passe comme dans un conte…
Elles sont maintenant bien à portée mais tout c’est passé si vite que je n’arrive pas a tirer! Bon aller « un », « deux »… TROP TARD elles sont dans les formes!
Incroyable, elles forment maintenant une “boule” noire et blanche, une mêlée, un maul d’oie virtuelles et réelles! Je ne veux pas tirer « dans le tas », car non seulement mes formes gonflables n’apprécieraient pas mais surtout car si je laisserais sur le carreau plusieurs oiseaux, j’en blesserais au moins autant. Vite il en reste une de dégagée de la masse, le demi de mêlée sans doute… le cou dans le “U” il faut se décider maintenant… Dans un bruit de tonnerre la flamme s’échappe du canon et la je ne peux décrire par des mots le “bordel” qui s’en suit! Il faut l’avoir vécu pour bien comprendre.
Les oies explosent de partout, ne sachant trop d’ou vient le danger! L’une d’elle me passe au vol à moins de un metre, et nos yeux malgré la pénombre se croisent un court instant, tandis que le vent de ses ailes puissantes me caresse le visage et étrangement me réchauffe… L’instant fut court mais magique… Merci et See you next time!
Sur la mare je repère une oie en limite de porte, vite dans le “U” PAN mon second coup part, ce qui produit le départ de 4 ou 5 oiseaux encore présents sur la mare, dont celui que je viens… de manquer.
Le calme semble revenir, tandis qu’au lointain retentisse de plus en plus faiblement les “aboiements” des oies qui ne doivent pas comprendre ce qu’il s’est passé quelques instants plus tôt!
Je suis encore un court instant sur un nuage, mais soudain le doute: il n’en reste aucune sur la mare??
Tout cela c’est joué en quelques secondes et tout est étrangement calme maintenant!
SIIII, il en reste une dans les formes qui soudainement se décide et part en nageant avec une aile pendante. Vite une cartouche, c’est le premier oiseau que j’ai tiré. Le cou: PAN, elle bascule aussitôt sur le dos laissant apparaître son ventre blanc immaculé.
Je reprends mon calme, et scrute calmement la mare pour être bien sur qu’il ne reste rien. Puis lentement je fais comme toujours le tour de celle ci au cas ou un oiseau blessé aurait échappé à toute logique cynégétique. Mais non, aucun oiseau n’est blessé, tant mieux pour eux, et pour moi aussi car il est vraiment d’un goût très amer de blesser!
En cassant de mes cuisses, la glace pour rejoindre le hutteau, je réalise alors que la température chute à la vitesse grand v et que la mare prend rapidement en glace.
Je me redirige donc vers le hutteau et ramasse au passage mon siffleur, puis la “grande oie” chère a Dupeyron, sauf que la mienne n’est pas la Moisson de l’histoire mais bien une Canada.
Tout c’est passé comme dans un rêve, avec cette attente fiévreuse, les doutes, puis soudain le film qui s’accélère vers une fin tragique mais heureuse…
Je décide de plier sur le champ, mon cota d’émotion étant largement atteint pour ce soir. Bizarrement je n’ai plus froid…
L’histoire aurait pu s’arrêter la, mais comme dans un conte, il y a des rebondissements…
J’arrive chez moi, la porte est fermée a clef. Pas grave je mets la clef dans la serrure et “click” avec le gel, la clef se casse et une grande partie reste coincée dans la serrure!! Sur le coup je me dis juste “Merde ma clef”, mais je réalise soudain que la porte est fermée car ma copine a du partir faire un tour rapide pour sortir les chiens. Elle arrive peu de temps après pour confirmer et nous voila fermés dehors par des températures pas vraiment idéales pour une love story au clair de lune! Casser une vitre de sa propre maison il n’y a que ça a faire : un comble! Ca ne nous enchante pas vu la température!!! Mais au final tel un conte de Grimm, un retour au calme, un tour de cerveau puis de passe passe nous permet de rentrer dans la maison sans rien casser et je vous dirais pas comment espèces de CAMBRIOLEURS :)) Et comble du comble, avec un peu de patience, une pince a épiler, une tenaille et de l’eau chaude (manquait juste le nutella !) je réussi même a sortir la clef cassée de la serrure.
Au chaud, avec toute les fenêtres intactes, une serrure qui est utilisable a nouveau et une grande oie noire et blanche, tel un contes de Grimm, tout est bien qui fini bien!
A+
J-F
Mais les Zonzons Maniacs n'en ressortaient que plus forts, profitant de l'inspiration de Guena, le poete du nutella, ils ressortirent les slips et repartirent a l'assault des mythes a plumes (et non des mites a poils ;) ...
Vendredi 19 novembre, me voila dans une conférence du “Medicine Department” de l’Université de Cambridge… En bref le truc barbant a souhait quand même! Mais bon on ne peut pas toujours être en vacances non plus…
Bref, a cause de cette conférence et suite a des changements de dernière minute, je n’ai pas pu faire la passée du matin, ce qui est dommage car c’est souvent le meilleur moment pour les oies sur “ma” mare! Mais bon c’est bien connu que pour en voir, il faut y aller…
Il est maintenant une heure de l'apres midi, et après un bon repas (toujours top les repas en conférence…) je tiens plus! Je fais la feinte du facteur, style je file aux toilettes pour une envie pressente (celui d’aller a la passée :fou: et tel un gamin qui fait l’école buissonnière me voila parti a fond les ballons vers Waterbeach, vers un paradis!
Arrivée la bas tranquille, j’ai un peu de temps! Ca caille, le vent est plein Est ce qui m’arrange pas trop pour tendre sur cette mare, mais bon au final je tends un gros paquet a droite au vent, et un petit a gauche a l’abris du vent. Entre les deux un bel espace de pose. Je sais pas trop ou mettre les oies? La fois d’avant j’avais tenté de les mettre en pointe, plein centre, mais ça m’avait valu pas mal de refus de pose de canards! Je décide donc un retour vers le futur et de reprendre la même formule qui m’avait en plus déjà permis une belle pose de zonzons en octobre dernier! Les oies gonflables s’en vont donc du coté droit, en limite de portée.
J’ai encore du temps d’ou je file faire un tour a la bécassine. Sitôt dans le bon coin, zoouuu il me part une sourde (protégée ici). Puis alors que je la regarde une bécassine des marais me part, pas le temps d’esquisser le moindre geste! Deux metres de plus, et rebelote PAN-PAN ce coup ci mais ça vole encore :D Enfin deux autres sourdes sont levées et se reposent a 50 mètres a peine! C’est vraiment des oiseaux suicidaires les sourdes :/
La nuit arrive, je retourne donc au hutteau et me poste. Rien a signaler et ce n’est qu’a la nuit noire que le ballet des siffleurs commence. J’en ai déjà une 15aines de posés sur la mare, mais que des siffleurs. Comme il fait froid, j’espère les premiers canards plongeurs d’ou je décide de ne pas tirer les siffleurs.
Vers 17h10, au bout d’un bon 3/4 d’heure, je dois me rendre à l’évidence, et je décide donc de tirer un beau male pour éviter la bredouille. Justement j’en ai un bien isolé, dans les herbes une 40aines de mètres a ma droite. Je décide de le tirer avec le second coup, les 32g bismuth en 6. Je le “rentre profondément” dans le “U” car il est un peu loin quand même pour une 32g. PAN, une bonne 20aine de paires d’ailes s’ouvrent à cet instant et la mare est bientôt vide d’oiseau… Sauf le mien qui est net sur le dos: tir efficace malgré la distance.
Je me lève pour aller le ramasser lorsque du coin de l’oeil, à l’autre bout de la mare je vois une “masse d’oiseaux” qui arrive en planant! Vite je me rassois, et vu le nombre et l’arrivée très basse je pense aussitôt à mes fameux plongeurs!! Rapidement je remets une cartouche et PLOUUUFFFF j’entends la pose a l’autre bout de la mare… suivit d’un tout petit “honk”… IMPARABLE, tu parles de plongeurs, c’est des oies!!!!
Le coeur accélère, le souffle se fait plus lourd, je saisi les jumelles et ne voit… rien! Si ça y est je distingue une forme dans l’ombre! Et puis la aussi, j’en vois une autre, le cou tendu, craintive!! Au bout de 5 minutes, j’en compte 7!! Pas mal comme pose!
10 minutes déjà, elles bougent pas, elles sont à 150 mètres au moins! Flaflafla PLOUF, un siffleur pose juste devant les formes de droite. 2 minutes plus tard flaflafla PLOU-PLOUF un couple de siffleur pose à 5 mètres devant le hutteau!! Merde, c’est pas cool ça car si ils prennent peur il vont entraîner toute la mare avec eux!! Mon souffle se fait encore plus discret!
15 minutes déjà que les oies ont posé, et miracle, durant un très court instant elles sortent de l’ombre! J’en compte alors non pas 7 mais bien 11!!!
Je commence à sérieusement me les cailler dans le hutteau à pas pouvoir bouger le petit doigt a cause des siffleurs devant moi! Et vas y que ça continue PLOUF-PLOUF-PLOUF, 3 autres viennent rejoindre les “siffleux” devant moi! Ils restent juste devant le hutteau à se chamailler, à siffler, à grogner et à manger! Les oies sont retournées dans l’ombre j’en vois plus une seule! Mais je sais qu’elles sont toujours la, car 11 zonzons qui décollent, ça fait du bruit quand même :C
Tout va mal, car non seulement elles viennent pas, mais en plus si elles viennent je peux pas tirer car des que je vais bouger les siffleurs vont prendre peur!!
Tout va mal??? Non tout va bien en fait, car une telle pose c’est pas tous les jours et puis les minutes que je vis resteront a jamais gravées dans ma mémoire! J’ai froid mais je suis super bien en fait!! Il me manque juste une petite bouillotte de grand mère sur les pieds :))
40 minutes déjà que les oies ont posée, et elles ont pas bougé d’un poil!! Elles viendront pas je le sents!!! Ca va foirer!!! En plus impossible de tenter une approche, car c’est “plat comme la main” dans la pature et il me faudrait faire tout le tour de la mare, soit plusieurs centaines de mètres au final, même si elles sont qu’a 150 mètres a vol d’oiseau!!
Quelle heure il est au fait? 18h déjà!
Bon dieu j’ai deux glaçons a la place des pieds et je peux pas bouger! Quoi que... Quoique... YES les 6 siffleurs décident soudain de prendre le large, et je me demande bien pourquoi c’est aussi soudain?? En tout cas c’est cool, car je vais pou… C’EST QUOI CA??? Une grosse masse visible du coin de l’oeil a droite!! Les zonzons viennent de se décider, ils arrivent plein pot par un grand arc de cercle!! Cela explique la « fuite » des ‘tiots canards. Les zonzons sont maintenant bien visibles, à la queue leu leu à la suite du leader. Dans ma tête les images se bousculent et je vois le dessin de Lamotte dans La Chasse des Canards du Dr Rocher! Vous savez quand Dupeyron et son ami Georges découvrent un cadavre dans leur mare rien que ça! Cette nuit la, juste avant cette découverte macabre, ils avaient eu la pose de 7 “grandes oies des Moissons”, très rares a l’époque, qui étaient restées en fond de mare, puis qui soudainement s’étaient décidées a venir voir les appelants de plus prêt. Plus d’un demi siècle plus tard, j’ai l’impression de revivre la scène en direct, d’être acteur du film, en espérant ne pas faire de découverte macabre par la suite…
Vite je saisis le fusil, et cherche une oie bien dégagée dans la lunette. Elles sont encore a 70 mètres, mais tout va très vite, et elles tournent maintenant a 90 degrés et arrivent bien en ligne vers leurs “amies” virtuelles et traîtresses. Tout semblait mal barré et soudainement tout ce passe comme dans un conte…
Elles sont maintenant bien à portée mais tout c’est passé si vite que je n’arrive pas a tirer! Bon aller « un », « deux »… TROP TARD elles sont dans les formes!
Incroyable, elles forment maintenant une “boule” noire et blanche, une mêlée, un maul d’oie virtuelles et réelles! Je ne veux pas tirer « dans le tas », car non seulement mes formes gonflables n’apprécieraient pas mais surtout car si je laisserais sur le carreau plusieurs oiseaux, j’en blesserais au moins autant. Vite il en reste une de dégagée de la masse, le demi de mêlée sans doute… le cou dans le “U” il faut se décider maintenant… Dans un bruit de tonnerre la flamme s’échappe du canon et la je ne peux décrire par des mots le “bordel” qui s’en suit! Il faut l’avoir vécu pour bien comprendre.
Les oies explosent de partout, ne sachant trop d’ou vient le danger! L’une d’elle me passe au vol à moins de un metre, et nos yeux malgré la pénombre se croisent un court instant, tandis que le vent de ses ailes puissantes me caresse le visage et étrangement me réchauffe… L’instant fut court mais magique… Merci et See you next time!
Sur la mare je repère une oie en limite de porte, vite dans le “U” PAN mon second coup part, ce qui produit le départ de 4 ou 5 oiseaux encore présents sur la mare, dont celui que je viens… de manquer.
Le calme semble revenir, tandis qu’au lointain retentisse de plus en plus faiblement les “aboiements” des oies qui ne doivent pas comprendre ce qu’il s’est passé quelques instants plus tôt!
Je suis encore un court instant sur un nuage, mais soudain le doute: il n’en reste aucune sur la mare??
Tout cela c’est joué en quelques secondes et tout est étrangement calme maintenant!
SIIII, il en reste une dans les formes qui soudainement se décide et part en nageant avec une aile pendante. Vite une cartouche, c’est le premier oiseau que j’ai tiré. Le cou: PAN, elle bascule aussitôt sur le dos laissant apparaître son ventre blanc immaculé.
Je reprends mon calme, et scrute calmement la mare pour être bien sur qu’il ne reste rien. Puis lentement je fais comme toujours le tour de celle ci au cas ou un oiseau blessé aurait échappé à toute logique cynégétique. Mais non, aucun oiseau n’est blessé, tant mieux pour eux, et pour moi aussi car il est vraiment d’un goût très amer de blesser!
En cassant de mes cuisses, la glace pour rejoindre le hutteau, je réalise alors que la température chute à la vitesse grand v et que la mare prend rapidement en glace.
Je me redirige donc vers le hutteau et ramasse au passage mon siffleur, puis la “grande oie” chère a Dupeyron, sauf que la mienne n’est pas la Moisson de l’histoire mais bien une Canada.
Tout c’est passé comme dans un rêve, avec cette attente fiévreuse, les doutes, puis soudain le film qui s’accélère vers une fin tragique mais heureuse…
Je décide de plier sur le champ, mon cota d’émotion étant largement atteint pour ce soir. Bizarrement je n’ai plus froid…
L’histoire aurait pu s’arrêter la, mais comme dans un conte, il y a des rebondissements…
J’arrive chez moi, la porte est fermée a clef. Pas grave je mets la clef dans la serrure et “click” avec le gel, la clef se casse et une grande partie reste coincée dans la serrure!! Sur le coup je me dis juste “Merde ma clef”, mais je réalise soudain que la porte est fermée car ma copine a du partir faire un tour rapide pour sortir les chiens. Elle arrive peu de temps après pour confirmer et nous voila fermés dehors par des températures pas vraiment idéales pour une love story au clair de lune! Casser une vitre de sa propre maison il n’y a que ça a faire : un comble! Ca ne nous enchante pas vu la température!!! Mais au final tel un conte de Grimm, un retour au calme, un tour de cerveau puis de passe passe nous permet de rentrer dans la maison sans rien casser et je vous dirais pas comment espèces de CAMBRIOLEURS :)) Et comble du comble, avec un peu de patience, une pince a épiler, une tenaille et de l’eau chaude (manquait juste le nutella !) je réussi même a sortir la clef cassée de la serrure.
Au chaud, avec toute les fenêtres intactes, une serrure qui est utilisable a nouveau et une grande oie noire et blanche, tel un contes de Grimm, tout est bien qui fini bien!
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