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Afficher la version complète : J-9: quelques souvenirs reviennent...



RAZ
18/08/2005, 16h41
Le x Décembre 199.., me voilà de retour en France après une année et demi passée en Espagne.

Même si j’ai bien profité de ces dix huit mois, il faut bien avouer que l’éloignement avec le marais fut un calvaire quotidien pendant toute la période de chasse.

Censés me regonfler le moral, les coups de fil passés par les copains qui venaient de passer la nuit à la hutte me plongeaient illico dans un désarroi total pour le restant de la journée…

Je me sentais dans l’état d’un obsédé sexuel qui n’aurait pas vu une femme depuis dix-huit mois !!!

Aussi, en ce jour béni où je rentre enfin au bercail, je ne pense qu’à une chose : profiter des nombreux jours de congés qui se présentent devant moi pour filer au marais et enchaîner les nuits de hutte les unes à la suite des autres, comme au bon vieux temps…

Lancée à fond sur l’autoroute, ma vieille 205 essaie de tenir le choc du trajet Espagne- Nord de la France (Lille). Arrivé à hauteur de Lyon, je mets la radio pour écouter les nouvelles. La météo qui suit est un choc. Elle annonce « une chute brutale des températures pour le milieu de semaine prochaine accompagnée d’un fort vent de Nord-Est directement venu de Scandinavie ». C’est presque trop beau pour être vrai !… Ma vieille 205 vole littéralement de Lyon jusqu’à Lille…

Enfin arrivé chez moi, il me faut me mettre en ordre de bataille pour les prochains jours et surtout choisir la bonne tactique : soit me reposer pendant les deux prochaines nuits afin de débuter après, bien reposé. Soit partir directement au marais et enquiller les nuits jusqu’au démarrage du passage qui s’annonce.

Est-ce réellement un choix ? Je suis tellement excité de partir à la hutte que j’opte, bien sûr, pour la deuxième solution, au grand dam de ma mère qui ne m’a presque pas vu depuis un an et demi !

Le temps de vider la 205, de mettre le sac à dos, le fusil et quelques boites de conserve dans le coffre et me voilà prêt à re-partir.

Il me faut maintenant trouver un partenaire pour m’accompagner dès ce soir. J’appelle tout le monde mais, après 10 coups de fil, il faut bien se rendre à l’évidence : tout le monde attends le coup de froid de la semaine prochaine et personne ne veut se « griller » en y allant trop tôt…

Dégoûté, je songe à reporter mon départ quand je pense à Seb, un vieux copain, un peu chasseur, pas du tout huttier mais souvent partant pour un plan de dernière minute.

Miracle, Seb, le seul non-huttier de mon répertoire est donc aussi le seul à ne pas être au courant des prévisions météos : il est donc ravi de venir ce soir…

Nous arrivons au marais en fin d’après-midi, le vent est nul, le temps brumeux et la température douce… Nous passons prendre les appelants chez le garde, j’en prends le minimum afin de garder de la réserve pour les prochaines nuits : j’emmène deux mâles et quatre canes, aucune chanteuse ni sauvagine.

L’entrée dans le marais est un véritable bonheur. Harnaché, portant le sac à dos, les canards qui cancanent doucement, le fusil et les victuailles, je me sens revivre. Se mélangent l’excitation, la plénitude, le bien-être que seul le marais procure… Instants magiques où le huttier part pleins de rêves, d’espoirs… C’est le meilleur moment.

En se dirigeant vers la hutte, j’explique à mon ami que les conditions sont médiocres et que nos chances de réussite sont quasi nulles. Nous arrivons à la hutte. Le cahier de hutte finit de noyer nos déjà très maigres espoirs : la dernière nuit s’est soldée par un magnifique « RAS ».

Mais l’heure de la passée approche. Nous nous installons chacun d’un côté de la hutte.

2 sarcelles viennent de foncer sur la hutte, mon ami est surpris et j’ai la chance de fêter mon retour au marais en en décrochant une qui « nous sauve de la bredouille » !

Dieu que j’aime me « debredouiller » avant le début de la nuit, ce qui évite la désagréable sensation de filer inexorablement vers la bredouille dans les nuits sans espoir…

Nous rentrons dans la hutte et commençons notre dîner. Mon ami est ravi d’avoir vu des sarcelles de près, les appelants sont complètements muets, le vent est faible de Sud Sud-Est, bref, nous allons bien dormir…

En effet, dès 21 heures, nous décidons de nous coucher sans faire de tour de veille.

Enervé par ma première nuit de hutte depuis des lustres, j’essaie de m’endormir car « il faut garder des forces pour les prochaines nuits » mais le sommeil est long à venir.

Un mâle de sarcelle vient de truter…

Je regarde ma montre, il est 22 heures. Nous avons une pose de 5 sarcelles au guichet de gauche. Les mâles et les femelles se répondent, c’est un vrai concert.

Je réveille immédiatement Seb qui voit bien les sarcelles et décroche rapidement son fusil. Il me dit qu’il n’arrive pas à les mettre dans son U ! Normal, elles viennent de re-décoller, sans raison apparente, comme savent si bien le faire ces fantasques sarcelles.

Nous restons au guichet, heureux d’avoir pu profiter de ce magnifique spectacle mais en même temps déçu de n’avoir pu prélever quelques oiseaux quand nous entendons un mâle de sarcelle posé de l’autre côté de la flaque. Vite, les guichets de gauche sont refermés et ceux de droite ouverts: nos 5 sarcelles sont reposées, assez bien groupées. Nous ressortons les fusils et, cette fois, arrivons à mettre les sarcelles dans le U. « Un, deux, pan » Trois oiseaux sont raides, ce n’est pas si mal sur des sarcelles et, surtout, avec un débutant à la hutte.

J’explique à mon ami que cette pose est inespérée et qu’il a beaucoup de chance. Lui semble très satisfait, retourne immédiatement bien au chaud dans son duvet et ronfle au bout de quelques minutes.

J’ai repris la veille, seul, surexcité par la pose des sarcelles. J’avais déjà du mal à dormir mais, là, je me connais, j’en ai repris pour trois heures !

Je reste au créneau, heureux de profiter à nouveau de ce spectacle extraordinaire et toujours aussi magique du marais en pleine nuit, au calme, loin de toute civilisation…

Un gros « Plouf » me sort de mes rêveries : j’ai trois gros canards posés en face à 20 mètres. Réveiller mon ami, lui indiquer le lieu de pose, saisir les fusil : trois chipeaux figurent maintenant au tableau…

Je regarde l’heure : bizarre, deux poses en vingt minutes, c’est plutôt surprenant et, en même temps, c’est très bon signe.

Cette fois-ci, mon ami ne se recouche pas et nous décidons de boire un coup de rouge pour fêter ce début de nuit en fanfare. Nous passons dans la salle de derrière où nous arrosons dignement notre début de nuit inespéré.

Pendant que nous discutons, mes oreilles traînent au dehors… Je viens d’entendre ma court cri donner trois-quatre coup alors qu’elle n’a pas encore ouvert le bec de la nuit, même sur les deux poses précédentes… Je suis presque sûr qu’il y a une pose et éteint rapidement les lumières pour passer dans la salle de tir.

Arrivés au guichet, nous avons une douzaine de canards, moyens, posés à une trentaine de mètres. Il doit s’agir de siffleurs ou de souchets… Ils sont bien groupés mais commencent à se rapprocher des appelants. Il faut faire vite et mon ami, pour un débutant, est parfaitement efficace. Soudain, il me dit « j’ai les ai tous dans le U », aussitôt je commande et nos trois coups ont porté (j’ai envoyé les deux coups de la canardouze).

Je n’en reviens pas et ne comprends pas les raisons de cette arrivée de canards...

Maintenant les poses se succèdent et, après notamment une belle pose d’une dizaine de chipeaux, nous nous rendons compte vers 1 heure que nous venons de dépasser le PMA que nous nous auto-fixons et arrêtons donc immédiatement de tirer.

Epuisés par l’émotion et l’intensité du passage que nous venons de vivre, nous nous endormons au guichet…

Je me réveille peu avant la passée du matin.

Le temps est toujours brumeux. Il y a une soixantaine de canards posés sur la flaque, répartis en une multitude de petits paquets de 4-5 individus. Tous se reposent ou mangent, tranquillement. Il n’y a pas un coup de feu dans le marais qui compte pourtant une quinzaine de huttes…

Je réveille Seb et nous profitons du spectacle un bon moment.

Nous décidons de faire la passée au vol. Nous allons tirer chacun un mâle des canards posés afin de les faire partir en mer. Je choisis un beau mâle de siffleur tandis que mon ami vient de … couler une magnifique blette de souchet !!

Il fait encore trop noir et nous avons encore plusieurs poses de sarcelles que nous ne tirons pas.

L’aube commence à poindre… Nous allons enfin essayer de sortir pour tirer au vol.

La passée du matin est superbe : sortant de la brume, les bandes de canards se jètent littéralement sur la mare et nous avons un taux de réussite très faible par rapport au nombre d’occasions. Nous ramenons néanmoins 2 siffleurs, 2 sarcelles, 1 milouin et 1 pilet.

Je viens de faire la plus belle nuit de hutte de ma vie, et, si nous avons dépassé légèrement le PMA que nous nous étions fixé, c’est uniquement sur des mâles et des canards tirés au vol…

J’appris après coup que les mois d’octobre et de novembre cette année-là avaient été désastreux à la hutte sans aucune migration: les canards que nous avions tiré étaient donc des canards frileux qui étaient en retard dans leur migration. Ils étaient partis dès qu’ils avaient senti le temps tourner et se rafraîchir soit en réalité deux jours avant l’arrivée réelle du coup de froid chez nous!!

La semaine qui suivit fut, comme espéré, excellente avec un grand froid et une belle descente de canards de toutes espèces.

Je passais comme prévu toute la semaine à la hutte… mais cela est une autre histoire... :fou: :fou:

limicolmat
18/08/2005, 17h09
vas RAZ balance ton autre histoire celle ci est tres bien ecrite on si croirai ;)

antoine.D
18/08/2005, 17h22
joder !! que bien !!! :C :C :C

ca c est de l histoire !!! et le vivre a du etre vraiment Top !!!

on attend la suite avec impatience ;) ;)

xav
18/08/2005, 17h40
c'est les meilleurs quand y a personne au marais ;)

mat62
18/08/2005, 17h46
Super ton histoire, ça fait rêver, mais maintenant faut ns donnerr la suite ;)

benouioui
18/08/2005, 17h49
fais nous encore rever :C
moi j'ai jamais connu ca :triste:

chipeau76
18/08/2005, 18h43
encore une ça donne envie d'y retourner meme pour une bred

yoyo50
18/08/2005, 18h47
mdr et toi tu connais la bredouille chipo :)) :)) :)) :))

Le canardeur33
18/08/2005, 19h11
magnifique :C

les secrets de la migrations on l'ait connaîtra jamais ;)

lemoret17
18/08/2005, 19h36
Putain,faut que ça ouvre,j'en peux plus,vous êtes fou de raconter des histoires pareilles.Maintenant,je vais rester toute la nuit devant la fenêtre pour voir si y a pas des coincs qui vont se poser dans le parc.GENIAL ET LA SUITE??? :C :C :))

Le canardeur33
18/08/2005, 20h04
nuit du 4 au 5 novembre 2001:

voilà que çà fait 3 semaines que je suis en AT et d'après la météo,un changement est annoncé avec des températures avoisinant les -4 -5 dans notre région,c'est sur comparé au nord c'est rien mais c'est que çà va drôlement chuter plus!!

Me voilà parti pour une nuit de tonne,avec un espoir dans ma tête :D

En arrivant à la tonne,je commence mon ptit train train habituel,les appelants dans la parge(je chassais qu'avec des cv en ce temps là) le sac à dos dans la tonne qui contient virtuaille.

Le vent est plein nord :C ,çà me rassure et me laisse toujours l'espoir en moi,commence à tendre mes appelants comme me l'a si bien appris mon cher David(malheureusement perdu :T ).Une fois l'attelage mis en place je dispose quelques blettes;et oui pas chez dans certains coincs,on contribu au ramassage des formes sinon çà disparaît :T .Je fais un paquet d'une 12 ene en bout de mon chant et une seule à coté de ma CC.

Voilà le moment de la passée tant attendu,et çà encore tout dépend des secteurs,on la fait ou pas,ici je l'a faisait et je me rendis compte que çà ne valait pas le coup.

La nuit prends sur le jour,rien en vue quand tout à coup,le coup de gueule de mes canes me signalent des intrus.Ploufff çà y'est ils sont posés,2 SH derrière ma ligne de mâle et moi dehors c'est foutu,je peut point les tirer,hopp çà repart.La passée est finie,rentre dans la tombe et commence veiller avant de passer à table,c'est calme.

Il est 20h,je passe à table et toujours rien,les canes chantent sans rien d'annoncer,quand tout à coup vers 20h30 boum boum,merde le voisin vient de tirer,éteint la lumière et scrute le voisin ramasser.


çà commence mal,le voisin vient de faire 2 siffleurs,tampis,il reste toute la nuit à moi de me réussir.

Après le repas,le coup de barre arrive et décide de m'allonger un peu.Il est 3h30 quand mes canes me signalent la pose,ouvre les guichets et je découvre sans grande satisfaction la pose d'une cope(blairie),le vent nord souffle fort,tampis broumm,elle y est,sors pour la ramasser et la coup de gueule à nouveau 2 CV viennent de se posés en fond de mare,j'arrive tant bien que mal à rentré,ouff çà fait loin(env 60m) tampis,broumm merde manqué.

La cope ramassée,je rentre et me rallonge à nouveau,me reste plus que l'aube pour une dernière chance.

çà y'est l'aube commence,je me quille debout et inspecte ma mare,quand à 7h,vient la pose d'une SH,mes yeux sont écarquillés,je tremble,et broumm 1 au tableau,le jour continu sa progression ,7h15 coup de gueule,je jette un coup d'oeils vers le haut des guichets et vois 6SH me passées et plongent en bout de mare,merde elles se sont barrées,je tourne la tête sur ma gauche et là aperçois 3SH sur les 6.

Toujours tremblant,je prends mon canardouze et broumm,2 reste au sol,je suis heureux ma 1ere belle nuit de mes débuts.

Résultats de cette nuit 3SH + 1 cope au tableau,à préciser les voisins n'ont plus tirer de la nuit

vivement l'ouverture :C :C

canardu02
18/08/2005, 20h11
tro cool cette histoire mé on ve la suite :D ;)

euchlolo
19/08/2005, 08h41
exelent ces histoires :C :C :D

biganons
20/08/2005, 13h52
fais chier raz :G :G
je vais plus dormir jusqua l'ouverture :cri: :cri:
aller encore un petit peus STP
juste un peus en attendant cette hiver aller stp :cri: :cri: :cri:


c'est vrais que l'ont si crois :C :C

doudou
20/08/2005, 21h08
c est naze tout ca... ;)


nous on veut du macbrun... :G :G :)) :)) :))


:G :G www.sus.a.eux.com :G :G