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Voici un superbe poème spécialement dédié à Deufydac.
"Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars, entre les roseaux,
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi, j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ces ondes blêmes
Et les nénuphars parmi les roseaux
Les grands nénuphars sur les calmes eaux."
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Réponse aux nénuphars:
Dédié à AVIFAUNA:
"Laissez-moi seul,mes compagnons fidèles
Livré aux rocs,aux marais,à la mousse.
Vous,en avant! Le monde s'ouvre à vous
La terre est vaste,immense et haut le ciel.
Scrutez,cherchez,rassemblez les parcelles.
Nature n'a pas dit son dernier mot."
Joyeux Noël!
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P.S.
Je précise en passant que je ne suis pas encore trop moussu.
Quand je succombe à la mousse: c'est de la pale ale :))
Tiens d'ailleurs,j'vais aller m'en j'ter une ch'tiote.
Bon réveillon!
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Après le romantisme, l'heure de l'engagement est venue...
"Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
Aux pays poivrés et détrempés ! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
Au revoir d'ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant route !"
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Oh lô lô! ça fait peur! ça me rappelle Raoul VANEIGEM, et son style alambiqué et emflammé. (j'ai jamais réussi à finir son traité de savoir vivre...)
Le tambour appelle le tambour.
Et c'est l'écho du tambour qui lui répond.
Ou bien le son du clairon.
Hélas,les nihilistes raisonne souvent comme des tambours et claironnent des incantations martiales qui commandent de marcher en avant,au pas,en ordre de bataille. BRRRRRR!
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Salut Deufydac.
Je ne crois pas que l'on puisse qualifier le style du poète précédent "d'alambiqué". Je le crois plutôt torturé et lucide.
Le poème s'appelle "Démocratie" ; le poète Arthur Rimbaud.
Il y condamnait sans concessions l'attitude civilisatrice des sociétés modernes.
C'était en 1886...
J'y vois aujourd'hui la condamnation sans appel d'une démocratie exsangue prônant sans états d'âme la démagogie et la compromission.
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Retour vers le mysthique et le sublime avec le pieux Patrice de la Tour DU PIN
LÉGENDE
"Va dire à ma chère Ile, là-bas, tout là-bas,
Près de cet obscur marais de Foulc, dans la lande,
Que je viendrai vers elle ce soir, qu'elle attende,
Qu'au lever de la lune elle entendra mon pas.
Tu la trouveras baignant ses pieds sous les rouches,
Les cheveux dénoués, les yeux clos à demi,
Et naïve, tenant une main sur la bouche,
Pour ne pas réveiller les oiseaux endormis.
Car les marais sont tout embués de légende,
Comme le ciel que l'on découvre dans ses yeux,
Quand ils boivent la bonne lune sur la lande
Ou les vents tristes qui dévalent des Hauts-Lieux.
Dis-lui que j'ai passé des aubes merveilleuses
A guetter les oiseaux qui revenaient du nord,
Si près d'elle, étendue à mes pieds et frileuse
Comme une petite sauvagine qui dort.
Dis-lui que nous voici vers la fin de septembre,
Que les hivers sont durs dans ces pays perdus,
Que devant la croisée ouverte de ma chambre,
De grands fouillis de fleurs sont toujours répandus.
Annonce-moi comme un prophète, comme un prince,
Comme le fils d'un roi d'au-delà de la mer;
Dis-lui que les parfums inondent mes provinces
Et que les Hauts-Pays ne souffrent pas l'hiver.
Dis-lui que les balcons ici seront fleuris,
Qu'elle se baignera dans les étangs sans fièvre,
Mais que je voudrais voir dans ses yeux assombris
Le sauvage secret qui se meurt sur ses lèvres,
L'énigme d'un regard de pure transparence
Et qui brille parfois du fascinant éclair
Des grands initiés aux jeux de connaissance
Et des couleurs du large, sous les cieux déserts..."
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Ah c'était Rimbaud? Le Roi Arthur rassemblant ses chevaliers...
Je ne connais pas bien. Trop compliqué pour moi. Après les romantiques,je décroche. Mallarmé,Rimbaud,pour moi c'est les maths modernes de la poésie.
"Alambiqué" était mal choisi,j'en conviens. Eclaté,anarchique,déstructuré,"arythmique" auraient peut-être mieux convenu.
Reste que le tambour bat la marche du chaos,ouvre la route du néant... Torturé... Oui en fait,torturé convient parfaitement.
Jeune et torturé...
J'aime mieux La Tour Du Pin,décidemment!
A ce soir. Je vais faire un tour à la bécasse.
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Je vais pouvoir rendre hommage à Maupassant,et croquer le crâne de l'oiselle.
Il y a bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'ai fait un saut de 25 ans en arrière,grâce à un ami sauvaginier. Quel bonheur!
Quelle belle chasse! Même avec un lab,n'en déplaise au puristes. On s'est perdu dans des gaulis dressés sur un lit de bruyères et fougères et on a lévé là une bécasse,ici un lièvre,un lapin,un chevreuil,un faisan... à la billebaude quoi! Un régal...
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Lu une première fois dans le métro (quand la RATP faisait de la vulgarisation),puis dans un recueil offert par une collègue à qui j'en avais parlé...
Dédié au camarguais du 30:
"A flanc de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. A l'époque de la cueillette,il arrive que loin de leur endroit,on fasse le rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum,elle s'en va,le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L'espadrille foulant l'herbe,cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit?
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Rencontrer une fois encore la belle ingénue...
Plaise à la vie que nous puissions encore une fois nous émouvoir au hasard d'une rencontre...au détour d'un chemin, et ensemble, ivres d'éternité, retrouver à nouveau les plaisirs du passé.
Poème dédié à toutes les femmes de sauvaginiers.
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j’aime, et qui m'aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend et mon coeur transparent
Pour elle seule hélas!cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ?- Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues."
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He Deufy et Gab vous avez participé recemment à "question pour un champion" et recu tous les deux le "LAROUSSE de la poésie" ? Chers amis n'étalons point......
A quand la préface de ces célèbres contes d'un non moins célèbre Maupassant...
Tenez,ma participation mais elle sera l'unique ...
Et pour une période de ripailles...bonnes fêtes et bon appétit...
[B]LETTRE A JULIE[/B]
Faut-il que je vous reproduise
Les conseils que feu Savarin
A laissés sur son calepin
Pour son code de gourmandise ?
La bécasse,dit cet auteur
Doit être à point mortifiée,
Pour être,par un amateur,
A juste droit glorifiée;
Surtout que votre cuisinier,
Par une imprévoyance folle,
Ne fasse cuire e gibier
Dans une indigne casserole;
Ses membres doivent tour à tour,
Du feu sentir le douce approche,
Et quand l'oiseau tourne à la broche,
Votre Vatel,s'il est soigneux,
Doit,d'un liquide butyreux,
Humecter sa peau ramoitie.
La bête,par là,garantie
Des ardeurs d'un feu de Vulcain,
Parfume bientôt la rotie
Sous elle étendue à dessein,
En laissant tomber sur le pain
La plus succulente partie
Des riches trésors de son sein.
On dit alors que la Bécasse
Est le manger le plus exquis
Et l'estomac a toujours place
Pour un morceau de pareil prix.
Ce mets sans doute est délectable
Pour ceux qui semblent si jaloux
De tous les plaisirs de la table;
Mais je trouve,en suivant mes goûts,
Un bonheur cent fois préférable
A m'entretenir avec vous.
[B]E.MULSANT "lettres à Julie sur l'ornithologie"[/B]
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Dis-donc lecamarguais.
Continue à moquer notre étalage de confiture et je vais te surnommer le "Père Siffleur",ça nous rappellera nos débuts... :))
Ou bien si tu te poses en arbitre éclairé: je te baptiserai LEPERS sifflant.
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Il fut des soirs plus blafards où Deufydac était plus houblon que poête, mais peu importe, les deux lui vont au teint...quoiqu'en veillissant ce soit moins certain pour le premier...! signé la femme d'Elmer qui reconnait bien là le PERE"COLA"TEUR !
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Damned :G
Je suis démasqué??? :cri:
Quoi qu'il en soit,je vois pas qui t'es "Dame d'Elmer",qui persifle sur mon teint et me traite de cafetière?
Mais le Deufy vole haut au-dessus des miasmes du marais et les plombs de l'Elmer n'atteignent jamais sa sombre plume. :)
Vade retro,vieille sorcière! Et gare à toi :/ Deufy du matin "coin coin"...
Deufy du soir... noir!