nuit du 8 au 9 décembre 2002...

[Florent]

Je vais vous livrer ici mon plus grand souvenir de chasse, ma plus belle nuit, celle qu’on ose rêver quand on est dans une phase très très optimiste, bref, je vais vous raconter comment je l’ai vécue, comment je l’ai ressenti…
Nous sommes le 8 décembre 2002, il est a peu prés 14h30, ce week end je suis revenu dans ma région natale, je ne devais pas mais vu le temps annoncer, je me suis arrangé pour..comme d’hab.
Je suis sur le ponton, de l’ancienne mare a taquiner le brochet, franchement j’adore la pêche a la cuillère, ça ressemble de près a la chasse d’ailleurs, enfin c’est pas mon cheval de bataille, mais je m’amuse bien ce moment précis, surtout que j’ai remonté un beau pépère de 80 centimètres, le premier brochet de ma vie pour tout vous dire !
Enfin revenons a la hutte, c’est bien de ca dont il s’agit ici…le vent ; et oui…et bien il était nord est ce jour la, mais pas un vent de nord est ordinaire, non non, pas du tout(allé j’en rajoute un peu la), le plafond était anormalement bas, ce qui rendait l’atmosphère étrangement sombre et chargée d’un je ne sais quoi qui me disais »ce soir, il va se passer quelque chose d’extraordinaire, concentres toi la dessus »
Non non je suis pas taré, mais mon intuition ma fais rarement faux bond, bref, je pose la canne sans même m’en apercevoir, je lever les yeux…un énorme paquet de vanneau me passe au dessus de la ete a un bon cent mètres, leur attitude ml’interpelle doublement, ils filent a toute allure, ils fuient le diable ma parole !
Bon, organisons-nous, je ne suis ure de rien mais ce soir, même si ce n’était pas prévu et que j’entame ma première de stage demain(aîé) je vais à la hutte, mais pas seul, il faut que j’intercepte mon fidèle ami Fabien avant qu’il ne rentre dans la baie(il un tour en fond de baie de somme mais je sen qu’il ferait mieux de venir avec moi), bref, je saute dans la voiture après avoir rangé le matos, je roule bien, faut le dire, c’est pas trop tard mais presque, j’arrive dans le chemin et l’aperçois de loin entrain de déballer ses affaires,
« salut ch’collegue, dis tu sens pas quelque chose toi ? »
« Putain s’ils se trompent pas… » il ne finira pas sa phrase, mais je vois sur son visage qu’il a le même sentiment que moi ;
allé on est parti !
retour au hable, j’attache vite fait 3 demi cris, deux chanteuses, maillard et court cri avant de rentrer manger chez maman, Fabien mangera seul a la hutte et je le rejoins après.
Vous dire ce que j’ai mangé, je m’en souviens plus, je suis sur mon petit nuage, voguant entre la réalité et le monde enchanté des canards qui m’appellent sans cesse…
Je fonce a la hutte, dix minutes de voitures a peine, je me demande déjà si ça tire, j’espère que ce que j’attends va se produire..je me gare et sors…BOUMM BOUMM !! S’exclame une hutte a la digue, je souris bêtement…je mets une botte, BOUMM !!! sur hautebut, la vache, c’est parti !
J’ai le cœur qui bat a cent a l(heure, oui je m’emballe, je voudrai avoir des jambes de 10 mètres pour rejoindre la hutte plus vite, pour être la , en place, fin prêt a vivre mon rêve !
Pas un bruit sur la mare, c’est bizarre, ça y st j’arrive au coin, 4sartcelles décollent de la bordure, je courre a la hutte et rentre en trombe la dedans !
Fabien m’explique qu’i a eu une attaque 5 mn plus tôt, ça devait être ça !
Il me raconte aussi qu’il a entendu « un avion » passer de droite a gauche, faut comp^rendre par la qu’il a du passer une sacrée volée a ras de la mare…nous sommes aux visées, les dix minutes qui ont suivi mon entrée dans la hutte sont restées d’un calme déconcertant, plus un bruit, plus un coup, mais toujours ce satané vent, pour quoi ce calme…peut être pour que nous nous préparions à appréhender ce que nous avons vu les heures qui ont suivi, peut être pour que nous puissions nous prépare a recevoir ce que la nature nous a offert cette nuit la…je me souviens encore de la façon dont ça a commencé, nous sommes aux visées, prêt a anticiper la surprise qui risque de se produire, Fabien me lance
»c’est le parc qu’on entend comme ça ? »
Effectivement j’entends des femelles de siffleurs et pilets chanter a tue tête, le seul souci, c’est que le parc est a gauche, et que la j’entends un concert de becs plats sur la droite… »je les en,tends adroite !!!!! »
Je me souviens avoir fondu sur mes jumelles comme un rapace, j’ai levé les yeux a l’horizon, pour apercevoir le ciel..immediatement masqué par une énorme volée qui passait en travers…j’ai fais un bond en arrière sur le duvet, la stupeur mêlée a l’adrénaline, une sensation de choix qui m’a fais adorer la hutte des mes débuts, bref, la volée file sur la gauche, le feu d’artifice va commencer…éck éck ! plouuf !!! pose en face , une ! pllouuf ! deux adroites, les canes redoublent !!! plouff ! 3 a droite truuut !!!! des sarcelles !! t’es prêt ???
« un …deux…boum boumm !!! » des sarcelles ???un peu gros, nous ramasserons trois siffleurs, les sarcelles devaient etre derriere, je sors rammasser, ce qui se passe dehors est surréaliste, j’entends des ailes, des oies, des courlis, et des coups de fusils en nombre..le vent souffle avec violence, nord est, le vrai coup de nord est avec ce ciel plombé, les conditions idéales
je file dans la hutte, il fait sombre dehors, on examine nos 3 oiseaux a la lumières, 2 males énormes et une femelle, ces oiseaux sont de vieux adultes, les viosees sont pourtant closes mais acet instant j’entends un appel des canes qui nous met littéralement en panique !!
bougies soufflées, retour aux visées, on y voit mal..plus un bruit sur la mare…on commence distinguer les blettes, paquet de gauche, 6 en face..les eiders et a droite ; un autre paquet !!! c’est du sauvage !!!le chant caractéristique du souchet frappe nos oreilles, j’an ai 3 et toi ?? deux, allé, un..deux…
BOUUM BOUMM BOUM BOUMM !!!!
coup de torche sur la mare, un qui redecolle boummm !!! quatre sont restés !! on remet les cartouches, les canes refforccentt !! RRAAAAHHHH !!!! une femelle siffleur au pied d’hutte !! bbouumm !! elle y est, c’est l’affolement complet ! nous sommes surexcités, vite les visées fermes pour récupère les morts !! lesq canes reforecnt, tant pi..Je sens que les occasions ne manqueront pas, je sors, ça décolle !!! je fonce dans la mare, quel contraste avec les nuits mortes ou le silence est roi, j’en reviens pas !!! c’est la migration a l’etat pure, le vrai coup de passage !! celui que les vieux de la veille raconte, celui qu’ils ont vécu quand ils avaient encore l’age de sauter les courants profonds de la baie !

j’ai du mal réaliser ce qui nous arrive, ça peut paraître étrange, je ne sais pas si ça vous fais le même effet, a cet instant je ne suis pas un chasseur qui attends le canard, je suis un sujet ensorcelé par ces voiliers qui me déconnectent littéralement du monde des hommes ! aux oubliettes la dure réalité du quotidien, rien ne peux briser l’élan qui anime une telle fascination, et je vous assure que quand on est vraiment à fond dedans, il y a rien d’exagéré.
Pas le temps de s’attarder sur ce genre de refelxion, le passage bat son plein
Retour dans la hutte,fabien prépare un café,vite expédié d’ailleurs…on ne veux pas en perdre une goutte,c’est pas demain la veille qu’on reverra ça !

Je vous passe les détails sur le feu roulant dans le secteur,bizzarement certaines huttes restent muettes,c’est souvent le cas en vrai coup d’arrivage en remarque…
Une volée d’oies débouche de la droite, elles passent en travers sur la mare a 20 mètres mais sans intention de se poser, ça file, re bruit d’ailes, appel des canes, oui un paquet de siffleurs part en fond de mare pour reprendre le vent de face, plouf !!!! à 15 mètres, Fabien a déjà passé le fusil aux visées, « c’est bon ????? » lui qui est d’un naturel calme, cette nuit me fera mentir !
« oui jy suis, j’en ai 2 à droite et toi ? »
« j’en ai … » lol
« 1..2…BRAAOUMM BOUMM BOUM BOUMMMM » !!!!! »
4 oiseaux sont restés, pas un de mort, ils partent dans toutes les directions désailés, ça racheve dur !!!!
je saute dans les waders et ramène une belle poignée de siffleurs, 3 males magnifiquement parés et une femelle, ces oiseaux sont énormes, on voit que les pluies d’automne ont crée de sacrés réfectoires a coincs !, il est 23h00, nous regardons la ligne de gibier dans le fon,d de la hutte, incroyable, en si peu de temps, je pense à mon père qui m’a raconté tant de fois ses fameuses nuits en baie, je me dis que celle que je vis fais partie de ces moments rares qui viennent ravir les acharnés de la hutte., il va pas en revenir le patère !
on déguste un bon café et quelques petits écoliers au chocolat au lait(c’est pas que pour les enfants moi je vous le dis), quel début de nuit, on prend notre temps mais pas trop quand même, allé hop !
le vent souffle toujours aussi fort, on y voit toujours rien, c’est gênant mais le gibier vole bas, le top du top !
petite accalmie…ça tire un peu moins, ça n’aura duré que 20 minutes, ça attaque sec et d’un coup, les appelants ont été surpris, plouff !!
4 souchets sont tombés à moins de 20 mètres !!
on prends les fusils , coup de pied dans la torche !! aie, nos souchets sont sympas et n’ont pas bougé !
prêt ??
boum boum boum !!
je n’ai pas doublé…calmons nous !! 3 sont restés !! décidément il y a de la réussite cette nuit !
je fonce les chercher, ils sont si beaux, ce bec noir luisant, et ces couleurs toujours aussi surprenantes, nous les regarderons longtemps au faisceau de la lampe…
retour aux visées, avant d’ouvrir je rejette un coup d’œil sur notre magnifique tableau
je lance à Fabien »on va se calmer un peu ch’goyo… »
et oui, je suis pas habitué à ça, et honnêtement je n’ai pas envie de voir le tas de gibier doubler de volume
« ok me dis Fabien, de toutes façons on s’en fout il y en a partout »
je ris doucement, après tout c’est surtout ça qu’on recherche, en contempler tant qu »on veut, et en tuer un peu…
le vent ne faiblit pas, la visibilité est toujours aussi nulle !
j’entends un « éck éck » caractéristique, une sarcelle est posée dans le paquet de blettes de gauche, elle se décale, ni Fabien ni moi ne réagissons, un doublé a proximité la fera décoller.
Le passage semble se calmer un peu, il est maintenant 1h30, je pense à ma journée de stage, je vais être dans un état ça le fait vraiment pas, je me raisonne et annonce à Fabien que je vais rentrer, j’en aurais déjà bien profité…je le salue et lui dit de ne pas abuser au cas ou…mais bon avec lui pas de soucis.
Je sors de la hutte et regagne la voiture, ça tire bordel…j’essaie de ne pas trop y penser, je rejoint la voiture et en route la maison, je rentre sans faire de bruit mais j’entends le patère debouler dans les escaliers…
« alors ???? »
« ben on en a 15 la, c’est la folie !!!! »
« et qu’est ce que tu fais la ?? »
« ben je reviens dormir, je vais pas être clair demain »
« ben tu sais tu dormira mieux demain soir »
alors la si j’ai un demi feu vert du patère, je ressaute dans la bagnole, tu parles d’un couillon, a fond de cale vers la hutte, dix minutes après je suis de retour, « BBOIUUUMMM »
Fabien viens de tirer seul, je fonce vers la hutte, il a refait une sarcelle juste après mon départ et une deuxième a l’instant !
retour aux visées, fabien me chambres un peu avec mes allers retour et mon indécision, plus rien, c’est normal on s’est assoupi…je me relève, le jour pointe timidement, 3 siffleurs tombent à gauche ! trop loin, plouufff !!! deux en face !!
Fabien tire seul sur un gros male, aussi joli que les autres…
on se pose un peu à la table, fatigués mais heureux, du bonheur à l’état brut, on sait que nous vivons quelque chose d’exceptionnel, et le vivre avec son meilleur ami c’est la panacée…
le café est vraiment succulent cette nuit, je me sens si bien et si fier, après tant de bredouilles, tant de roseaux coupés, et tant d’heures passées a a voir attendu un eventuel canard qui n’est jamais venu, c’est la récompense ! même si la nature ne nous doit rien…
rapide coup d’œil sur la mare, il ne faudra pas longtemps pour apercevoir 6 siffleurs en bout de mare à gauche !!! il y a un a portés, un male ça tombe bien, on le tire a deux, il viendra rejoindre les autres, une sarcelle viendra se poser en fin de volée, nous ne la tirons pas , il est l’heure pour moi de rejoindre mon nouveau lieu de travail, oh la gueule !
Fabien refera une femelle de siffleur au vol qui venait se poser au jour, et deux courlis dont un bagué !
quelle nuit mes amis !!! je vous souhaite à tous d’en vivre une d’une telle intensité, depuis ce jour on s’est toujours dit que c’était certainement la première et la dernière, enfin qui sait !

[Sauvaginier60]

que du bonheur dans cette histoire et bien raconté surtout, chapeaux mec

[sarcelle en folie]

Magnifique

[Florent]

merci, c'est clair qu'elle restera gravée a jamais celle la!

[jojodchnord]

Belle histoire florent! j'y étais aussi les 8 et 9 décembre 2002 à la hutte,mais en flandres... avec un peu moins de reussite...

[chasseurdu17]

jolie ton histoire j'ai 18 pige encore jeune jen rêve d'une nuit comme sa

[CHEVALIERDORE]

NIKEL

[quinquin59]

tres bien resumé!

[bastien17]

trés beau récit florent, on s'y croit en te lisant

[MAS]

superbe Florent

moi j'y suis allé la veille et le lendemain

comme jojo en Flandres

[MAS]

avec un putain de vent ENE glacial !!!!!!!!

des nuits d'hiver quoi !!!!!!

en fait le lundi matin, un pote m'appele ayant passé la nuit à Favières et vu beaucoup de gibier au matin , du coup à 11h je consulte mon agenda et zou , parti en RTT à la hutte

[DAVID6259]

cet nuit la je m en souviens et quel nuit ma plus belle nuit depuis que je chasse 17 ans!! une nuit a oies memorable pas dormis et des souvenir plein la tete un gars qui chassai avec nous avec 35 annee de hutte au compteur n avais jamais vu ca c etait sur une hutte de c lairmarais un certain (!!!dimanche 8 au 9 decembre 2002!!!)

[ptitchasseur80]

florent on croirait une histoire d'un livre félicitation pour la nuit passée mais aussi pour le superbe récit que tu a écrit

[David B]

quelle nuit ce dimanche 8 dire que j'y étais le samedi et que le dimanche soir je devais repartir a l'école

[SG44]

Nous ça a commencé le 10 et fini le 12
sarcelles, siffleurs, souchets
et des oies
malheureusemenet j'ai pu y aller que le 10 j'avais les experts comptables