Envoyé par
bambimboum
la vie du canard siffleur
Biologie
Ecologie
En hiver, le Canard siffleur hiverne le long du littoral et sur les grands lacs, dans les estuaires et les baies. Il doit
consacrer de 12 à 16 heures par jour à s’alimenter correctement à partir de végétaux de valeur nutritive peu
importante. Sur les zones herbeuses, le Canard siffleur montre une préférence pour les endroits où la biomasse est Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet
comprise entre 80 et 120 g de matière sèche par m² ; le minimum pour qu’il n’y ait pas de risques de mortalité ou
d’émigration pour l’espèce est de 8 g/m² [16].
En Camargue, le Canard siffleur est distribué sur des milieux de salinité faible à modérée, de surface comprise entre
plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’ha, riches en plantes aquatiques immergées qui leur procurent leur
nourriture et toujours peu dérangés par les activités humaines [17]. Les localités dont la surface est comprise entre
100 et 250 ha sont préférées en octobre-novembre, celles de 500 et 1 000 ha entre décembre et février. Les densités
de Canards siffleurs sont maximales sur les localités de surface comprise entre 50 et 250 ha. Les zones saumâtres (5
à 20 g/l) sont plus attractives que les milieux doux ou à l’inverse franchement salés en liaison avec l’abondance des
ressources trophiques.
Comportements
Au cours de la phase d’alimentation, les Canards siffleurs sélectionnent les zones les plus proches de l’eau et sont
plus vigilants sur les espaces terrestres que sur les plans d’eau, ce qui est interprété comme un comportement antiprédateur [6]. L’optimum de prises alimentaires est atteint avec des hauteurs de végétation de 30mm [11]. Lorsque
les oiseaux s’alimentent régulièrement sur les mêmes zones à proximité de l’eau, ils diminuent leur sensibilité aux
prédateurs et augmentent leurs possibilités d’ingérer des protéines en fin d’hiver grâce au renouvellement constant de
l’herbe. En effet, Les travaux de MAYHEW & HOUSTON [10] mettent bien en évidence que les canards siffleurs
retournent aux mêmes places de nourrissage, ce qui a pour effet d’augmenter la qualité nutritive des repousses de la
végétation et ce qui confère à cette espèce une réelle stratégie de prise alimentaire de l’automne au printemps.
Les premiers oiseaux hivernant sur la façade atlantique arrivent à partir de fin août et le pic d’abondance se situe en
décembre ou janvier, en relation étroite avec les vagues de froid qui peuvent obliger des oiseaux hivernant au
Danemark ou aux Pays-Bas à rechercher des contrées plus tempérées. Les oiseaux entament leur migration vers le
nord à partir de début février [bg51], voire fin janvier pour les plus précoces [bg71].
Sur la façade méditerranéenne, et plus particulièrement sur le plus grand site d’hivernage français de cette zone, la
Camargue, les oiseaux n’arrivent pas avant la mi-septembre et l’essentiel des effectifs n’est présent qu’entre mioctobre et mi-novembre, période pendant laquelle de nombreux oiseaux ne font que transiter pour gagner des zones
situées plus au sud. Le pic d’abondance se situe en décembre et les départs sont notés en janvier et février, mois au
cours desquels passent également les oiseaux hivernant en Espagne [bg71].
Reproduction et dynamique de population
Non nicheur en France, en dehors de quelques exceptions dues à des oiseaux probablement blessés ou relâchés
[bg19], le Canard siffleur affectionne les eaux douces et peu profondes, étangs dont les rives présentent une
végétation arbustive clairsemée et n’est vraiment fréquent que sur les lacs de superficie supérieure à 100 ha [7]. La
densité peut atteindre trois à cinq couples au km², et est généralement comprise entre 0,1 et 0,4 couples/km². La
ponte comporte en moyenne huit à neuf œufs incubés pendant 24 à 25 jours. Les jeunes sont volants à l’âge de 40-45
jours. Les couples se forment sur les zones d’hivernage.
Le succès de la reproduction n’est pas lié à la taille de la population ni à sa densité [13].
La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 34 ans [bg60].
Régime alimentaire
Différents végétaux aquatiques (potamot sp, ruppia sp), des salicornes et diverses graminées sont consommés. Sur la
façade atlantique, les oiseaux exploitent préférentiellement les zones abritées riches en zostères ou en prés salés. Ils
peuvent également fréquenter des prairies humides à végétation rase. Les oiseaux doivent consommer en moyenne
120,8 g de matière sèche par jour ce qui implique qu’ils s’alimentent pendant 13 heures par jour [9].
En Camargue, les Canards siffleurs consomment essentiellement des potamots (Potamogeton pectinatus, P. pusillus),
des myriophylles (Myriophyllum sp.) et des algues (Chaetomorpha sp), selon ALLOUCHE & TAMISIER [1]. En
Angleterre (Ouse Washes), 75% de l’alimentation repose sur des feuilles de Glyceria fluitans, Alopecurus
geniculatus, Agrostis stolonifera [18]. Au lac du Der, beaucoup d’Agrostis stolonifera sont consommés, les siffleurs
exploitent la végétation se développant sur les vasières exondées en été [M. GUILLEMAIN, comm. pers.].
Le Canard siffleur consomme également des tiges et des graines de salicornes et d’arroches en zone littorale. En
Camargue, les deux espèces se trouvent cependant dans des habitats différents.