C'est très vrai, mais attention de ne pas en tirer de conclusions hâtives.
En effet, en comparant toutes ces données, on perçoit que le nombre d'oies régulées ou détruites au titre d'applications de dérogations à la directive ne sont jamais prélevées en février, c'est à dire en continuité de la période de chasse (cf. jurisprudence de la Directive Oiseau rappelée par l'AEWA).
On constate aussi que plus de 90% des prélèvements autorisés à titre dérogatoire le sont aux Pays Bas, qui est un des rares pays où l'espèce est protégée et donc, officiellement : non chassée (quand bien même ce statut serait hypocrite).
On voit aussi que le France est à la ramasse n ce qui concerne la transmission et l'actualisation des données transmises à l'AEWA.
On ne peut manquer d'observer que malgré la chasse et/ou les dérogations l'expansion démographique des oies est constante jusqu'en 2012, où un pic semble avoir été atteint. Mais cette expansion démographique n'a pas ou peu affecté l'entité regroupant la France + l'Espagne.
On ne peut manquer de constater que la France reste le pays où la période de chasse est la plus étendue, et qu'aucun pays ne chasse les oies après le 31/01.
En outre, tous les pays qui bénéficie de dérogations les obtiennent après avoir fait remonter à Bruxelles des données relatives aux dommages et dégâts causés par les oies au niveau agricole ou aérien, mais la France n'a communiqué aucune donnée dans ce sens; et pour cause. L'Espagne non plus.
Enfin, on est forcé de constater que dans tous les pays où la chasse est autorisée, les dérogations ne représente que environ 3% du tableau de chasse annuel. Le taux le plus élevé revient aux norvégiens et aux danois avec 2.5 % à 3,2% du tableau annuel prélevé à la chasse. Donc, si la France devait se voir consentir une dérogation en complément de la chasse jusqu'au 31/01, l'AEWA lui permettrait d'espérer un quota de prélèvement de l'ordre de 320 oies au maximum. Donnée à comparer avec les 350 oies prélevée du 1 au 7/02/2019...