Bon les gars en attendant les belles nuits (qui il faut bien le dire tardent un peu a venir), on va se rememorer quelques souvenirs...Cette nuit la, c'était au siècle dernier (novembre 99), le vent soufflait depuis 3 ou 4 jours au nord est et il y avait un peu de gibier en route, bref, comme tout hutteux digne de ce nom j'étais fébrile en attendant mon tour le vendredi lorsque mon telephone sonne.C'est mon cousin qui me propose une nuit en baie sur le tour d'un de ses copains qui , étant malade ne peut s'y rendre.Je suis plutot content de l'opportunité même si je n'ai jamais mis les pieds dans cette hutte la et que je crains qu'on se fasse refaire par les voisins surement plus experimentés dans le secteur.Qu'a cela ne tienne, on relève le défi (fallait pas nous forcer, y'a pire comme épreuve!).
On arrive en fin d'apres midi, gonflés a bloc. Pour l'attache on se fie a l'instinct et on y va mollo sur le chant (finalement, c'est la meilleure façon de ne pas faire trop d'erreur...).Arrive l'heure de rentrer dans la hutte, et la se presente a moi une epreuve inédite....faire rentrer ma chienne (labrador 35 kg) dans la hutte par la trappe, elle ne connait pas la hutte et de toute évidence ca n'a pas l'air de la brancher de rentrer dans ce trou, apres de multiples tentatives, elle finit par s'eloigner inexorablement, j'entends les gars de la hutte a coté se marrer comme des baleines me voyant deployer des stratagèmes honteux pour amadouer la brave bete (biscuits, sucre etc...).Apres de longues minutes d'apres négociations elle se rapproche et je la prends a bras pour la faire descendre.Elle semble se laisser faire, je pose un pied sur l'escalier abrupt et entame la descente, soudain, prise d'un acces de panique elle me saute des bras, et je disparais d'un seul coup pour me retrouver assis 1m50 plus bas.....j'ai l'impression d'avoir pris un coup de 220 volts sur le fondement...apres avoir repris mes esprits je parviens a l'attraper energiquement et on rentre dans la hutte sous les rires sonores des voisins pourtant distants d'environ 150 m.
Enfin, nous y sommes et deja on doit passer pour des purs touristes (ce que nous sommes pour le coup!).
On se casse une petite graine aux visées face a cette petite bise de nord est porteuse d'espoir.Pourtant apres un bon moment force est de constater que ca ne tire pas des masses...vers 21h, je decide piquer un petit roupillon car la position assise n'est guere agréable pour mon posterieur. A peine allongé, mon cousin m'appelle: " hé je crois qu'il y a une pose....", bizarre, on a pas eu d'attaque, j'arrive aux visées et la stupeur, 4 oignes sont posés en face a environ 50m, c'est un peu loin, mais on se decide a envoyer nos 2 coups sur les 2 plus prés.1 2 boum, les 2 restent.
Quand j'arrive dans la mare, il n'y en a plus qu'un, mais tant pis je ne sors pas ma chienne, j'ai eu assez de mal a la faire rentrer dans la hutte!, on verra ca demain matin!
Nous sommes deja bien heureux, car franchement,, ce sent le coup de bol. Ravigoré par cette heureuse surprise, je prends mon tour de veille.
23h30, pose de 4 sarcelles avec juste mon court cri qui tape, elles posent au même endroit que les oignes, c'est a dire pile poil en face, a l'abris du vent.Je décide de truffler pour essayer de les faire revenir (sans trop y croire), et la chose incroyable, elles viennent droit sur nous.30 secondes plus tard les 4 sarcelles sont mortes.C'est carrément inespéré, d'autant que d'apres les attaques des appelants nous sommes mal attachés (seule la court cri a tapé sur les poses), tant pis, on ne change rien ca marche comme ca!
On a de plus en plus de mal a trouver le sommeil et on attend donc l'heure de la pleine mer (2h30).2h10, tout petit récriage et hop, 2 oignes se posent, ils font 2 alliés précieux car ils sifflent magnifiquement bien (a l'époque je n'attachais pas de sauvages), sitôt posés 2 pilets viennent les rejoindre, " tu prends lequel? celui la , non celui la, non attends ca groupe....etc bla bla bla, et hop tout le monde repart.....Bon, c'est pas grave, c'était une belle pose.
2h45, on commencer a dormir debout quand on entend 1 sifflement, y ' a 1 oigne qui tourne, et soudain plouf, il vient tomber dans les blettes.Impossible de le tirer, a peine sorti des blettes, il vient s'y recoller.C'est un super appelant et il n'arrete pas de siffler, a mon avis il a du perdre sa femelle en route, le fait est que d'un seul coup, ca rale dans la mare, et la stupeur, 1 femelle de oigne se ballade a coté du maillard, merde, on a rien vu poser.
Apres une attente assez longue nous parvenons a tirer les 2 siffleurs avec succes.
Le reste de la nuit ne nous amenera pas d'autres poses, par contre au petit jour, un huttier qui repassait devant la flaque s'est claqué dans le oigne desailé de la veille au soir, j'aurais quand meme du faire l'effort de sortir avec la chienne, enfin ,apres tout, on se sent d'humeur joyeuse et on se dit que le gars a du etre bien content de tomber dessus!
En soratnt le matin ,on se disait variment que le proverbe "aux innocents les mains pleines " nous allait a merveille.
Les voisins ne se foutaient plus de notre poire et d'ailleurs ils sont vite partis.Cette nuit la on a eu beaucoup de chance, le gibier cherchait surement le calme, et une bonne étoile veillait sur nous meme si je me suis drolement fait mal au coccyx!