Il est lui même avec puissance
Me voici comme l'insignifiant
Au Marais du Cotentin
Nulle pensée n'aurait pu te concevoir
aucune parole n'aurait pu parler de toi
si tu n'avais existé de toi même
tu es le beau que nul n'aurait pu imaginer
Qui peut mesurer d'un regard l'étendue de tes vallées?
Jauger de ses doigts la puissance de tes eaux?
Je m'envole sur les ailes de l'horizon
même là je n'arrive pas à ta fin
car tu sembles ne finir jamais
Comme la goutte au bord d'un seau
le grain de sable sur un plateau de balance
voici les huttiers qui s'avancent
ils sont une poussière dans l'immensité
A percer le secret de tes ombres
ils rentrent dans ton histoire
car ce n'est pas à la clarté du jour
qu'ils filtrent leurs songes
A l'aube ils n'ouvriront leurs yeux
que pour admirer tes merveilles
tu ne les fera pas grandir vers le néant
car leur nuit révèlera ton mystère
Demain tu les laisseras s'en aller
en paix selon ton silence
ce qu'ils ont compris de toi
ils le gardent dans leur coeur
L'homme sage retient ces choses,
il ne les livre pas au mépris des mots,
à son langage qui pourrait te reconnaitre?
Seulement ceux qui t'ont recu
partagent ta plénitude
aby