Travail accompli de la FDC17
Contre vérité de ce monsieur SCHRICKE!
Tout en sachant qu'il se réservait le droit de faire en retour en justice pour ceux qui contrediraient son rapport!
Argumentaire critique sur le rapport ONCFS
« Amélioration des connaissances sur l’Oie cendrée en France »
Décembre 2014
Critique de la méthodologie décrite dans le rapport pour les observations
1- La méthodologie du volet 1 qui consiste à observer des oies baguées pour déterminer l’origine des oies
qui passe en France montre que 99% des oies ont été baguées dans les pays Nordiques contre 1% en
Allemagne et en République Tchèque. La probabilité d’observation d’une oie baguée dans les pays
nordiques est donc d’autant plus élevée.
a. La méthodologie décrite du volet 2 dans le rapport n’est pas celle qui a été diffusée par
Vincent SCHRICKE aux Fédérations des chasseurs dans le cadre du réseau Oiseaux d’Eau et
Zones Humides. Concernant l’observation des vols, les protocoles diffusés dans le réseau OEZH
et en particulier la fiche visant à noter ces vols ne fait apparaître ni l’altitude du vol observé, ni le
fait que les vols devaient être à vitesse constante. Par ailleurs, il était bien demandé par
l’ONCFS : « tous les vols d’oies observés à n’importe quelle occasion sont scrupuleusement notés
dans ces 5 départements de mi-janvier 2014 à mi-avril 2014 ». L’ONCFS ne peut donc affirmer
avoir appliqué le protocole établi par Fouquet et al. (2009) « décompte de jours des vols d’oies
observés en direction du nord à un altitude supérieure à 100 m et opérés à vitesse constante ».
2- La méthodologie employée ne permet pas d’obtenir les chiffres de l’hivernage pour les décades
invoquées. En effet, il a été envoyé de 2011 à 2013 des fiches d’observation à compléter de la semaine
du 10 septembre à la semaine du 10 avril. Chaque personnel devant renseigner le tableau excel en
indiquant les effectifs d’oies aux dates du 10, 20 et 30 de chaque mois (ce que confirme l’annexe 6). Les
résultats présentés sur les graphes des figures 9 et 10 ne peuvent donc représenter que les effectifs
dénombrés à ces dates et non les effectifs sur la décade entière.
3- La méthodologie du volet 2 utilisée introduit un biais quant à la pression d’observation sur le terrain
des vols vers le nord puisqu’il était demandé aux personnels d’observer uniquement à partir de la mijanvier.
Il est donc impossible de comparer les données obtenues à partir de la mi-janvier avec des
observations qui auraient pu être faites tout au long de la période 10 septembre – 10 avril.
4- La méthodologie du volet 2 visant à compter les vols de jour ne permet pas de dissocier les vols
migratoires des mouvements quotidiens ou intermédiaires.
5- La méthodologie du volet 2 n’exclue la possibilité de double observation dans la mesure où il était
simplement demandé aux personnels de noter pour chaque vol observé « la date », « l’heure »,
« l’effectif », « la direction de vol », « la commune », « le nom de l’observateur ».
6- La méthodologie du volet 2 ne permet d’avoir des données sur les vols qu’à partir du 15 janvier de
chaque année et tronque de fait la quantité de données sur la décade du 11 au 20 janvier (6 jours
d’observations au lieu de 10)
7- Seule la méthodologie consistant à équiper au hasard les oies cendrées de balises GPS/GSM permet
d’avoir des données objectives quant aux trajectoires de vols, hauteurs de vols, distances de vols et
dates de départ des oies d’Espagne.
La contradiction des données issues des deux méthodes utilisées
1- Les données issues des observations de terrain des vols d’oies en direction du nord à partir de mi-janvier
montrent Une augmentation progressive des vols d’oies en direction du nord avec des pics
d’observations compris entre les décades du 1-10 février au 11-20 février.
2- Le nombre d’oies vues en vol est très variable d’une année sur l’autre pour la 3ème décade de janvier et la
1ère décade de février ce qui plaide en faveur de vols intermédiaires.
3- Le suivi des oies équipées de balises a montré que les oies peuvent faire des vols de quelques centaines
de kilomètres au sein de leur quartier d’hivernage, en particulier vers le nord
4- Pour l’ensemble des 15 oies équipées de balises, les dates de départ des sites d’hivernage espagnols se
situent entre le 11 février et le 11 mars avec un pic le 21 février et des stratégies migratoires très
différentes (temps de remontée, nombre d’escales, trajectoires…)
La contradiction de l’ONCFS avec ses publications antérieures et avec celles de
V.SCHRICKE
Nous rappelons ici que la conclusion de l’ONCFS, est d’affirmer que les vols observés vers le nord à partir de la
dernière décade de janvier sont des vols migratoires et donc que la migration prénuptiale débute dernière décade
de janvier.
Cette affirmation est en contradiction avec les écrits suivants de l’ONCFS lui-même et de V.SCHRICKE qui montrent :
1. Que les déplacements vers le nord peuvent être liés à l’épuisement des réserves alimentaires sur les sites
d’hivernage
2. Que l’activité des oies pour gagner les polders d’alimentation se fait le jour.
3. Les déplacements d’oies peuvent être liés à des facteurs d’ordre alimentaire et/ou climatique
4. A l’épuisement des stocks alimentaires sur les zones de gagnages, les oiseaux peuvent se « redistribuer »
vers le sud comme vers le nord.
Bulletin n°53 ONC de décembre 1981 page 53 :
« Oies cendrées : l’hivernage espagnol à nouveau compromis par la sécheresse et l’assèchement de 200 000
hectares
… La sous-alimentation consécutive a produit les résultats suivants, selon le Directeur de la station biologique
de Donana, sur un hivernage d’environ 50 000 oies cendrées : 7 à 8000 oies tirées or du parc, à la recherche
de nourriture ; 2 à 3000 probablement mortes de faim ; 13 à 15000 ont dû aller passer l’hiver ailleurs. Au
cours de la remontée, fin février, un prélèvement plus important que de coutume a pu être réalisé en France,
par suite de l’altération du comportement des oiseaux, attirés en particulier par les ressources alimentaires
disponibles. »
Bulletin n°55 ONC de février 1982 page 36 :
« Le supplément d’oies cendrées remarqué à la mi-janvier, en particulier sur le littoral atlantique, se compose
vraisemblablement d’individus ayant fui plus tôt les quartiers d’hier exceptionnellement arides du
Guadalquivir. Peu de modifications dans l’intérieur du pays »
Bulletin n°88 ONC février 1985 page 14 : (V.SCHRICKE)
« Sur les polders, les arrivées et les départs d’oies s’effectuent toujours après le lever et avant le coucher du
soleil…Lorsque les chasseurs sont présents sur les parcelles (…) les oies se dirigent soit vers la réserve, soit
vers un autre polder »
Bulletin n°137 ONC juillet août 1989 page 6 : (V.SCHRICKE)
« Il n’est pas tout à fait rigoureux d’affirmer systématiquement, comme cela est souvent le cas dans de
nombreuses études, que le « départ des hivernants » ou la « chute des effectifs » d’une espèce en janvier ou
février correspond au début de l’activité migratoire prénuptiale de cette espèce. Ce départ (ou cette chute)
peut être attribué à divers facteurs, par exemple, d’ordre alimentaire (épuisement du stock de nourriture,
d’où nécessité de changer de site) ou d’ordre climatique (vague de froid intense, simple coup de froid) »
Bulletin n°202, juillet août 1995 page 19 : (V.SCHRICKE)
« La Bernache cravant à ventre sombre en France
Dès l’épuisement du stock alimentaire sur ce site, on assiste à une redistribution des effectifs principalement
vers le sud mais aussi vers le nord, sur des sites où les ressources alimentaires sont soit stables, soit en
augmentation. Il apparaît ainsi une relation étroite entre la disponibilité de la nourriture et l’importance des
stationnements de bernaches »
Le caractère scientifique du protocole mis en place
L’ONCFS a-t-il répondu à la demande du Ministère de mener des investigations complémentaires approfondies par la
mise en place d’un programme d’études reposant sur un protocole scientifique ?
Le petit Larousse définit ainsi l’adjectif « scientifique » :
« Relatif à la science en général ou à une science en particulier, par opposition à littéraire : recherche scientifique.
Qui dans le domaine de la connaissance, revêt un caractère de rigueur, d’exigence, d’objectivité caractéristiques
de la science ou des sciences : une enquête vraiment scientifique.
Se dit d’une entreprise conduite par des hommes de science pour un objectif de connaissance : une expédition
scientifique »
Le caractère de rigueur des méthodes utilisées a été discuté en première partie.
Les caractères d’exigence et d’objectivité auraient nécessité la pondération des conclusions avec notamment les
écrits antérieurs de l’auteur et de l’organisme ONCFS, mais aussi d’autres publications comme celle d’Ebbinge et
Buurma 2000 qui montre que le protocole du volet 2 ne permet pas de dissocier les vols migratoires des
mouvements quotidiens ou intermédiaires. (ce que démontre par ailleurs les données issues des oies équipées de
balises GPS)
Les caractères d’exigence et d’objectivité aurait nécessité le recours aux analyses statistiques des données, à la
discussion des résultats obtenus notamment en intégrant les données d’observations des vols en direction d’autres
directions que le nord.
Concernant les données de suivis d’oies en vol, des données de sites du Benelux auraient pu être utiles pour voir si
les mouvements en France sont également constatés dans ces pays, d’autant que les balises ont permis de constater
que les oies en transit en France, lorsqu’elles sont réellement en migration, restent très peu de temps.
Concernant les périodes de chasse (tableau 4 page 35), pourquoi tous les pays d’Europe n’y figurent pas, en
particulier ceux dont la chasse des oies est autorisée après le 31 janvier ? Voici les périodes telles que
communiquées par la ROC :
Allemagne * 1er octobre 20 février
Autriche 16 août 31 janvier
Belgique 15 août 31 janvier
Danemark 1er septembre 31 janvier
Espagne 1er octobre 8 février
Finlande 10 août 31 décembre
France 7 août 20 février
Grèce 15 septembre 28 février
Italie 17 septembre 31 janvier
Irlande 1er septembre 31 janvier
Luxembourg 1er septembre 31 janvier
Pays-Bas 15 août 31 janvier
Portugal 15 août 24 février
Royaume-Uni 12 août 20 février
Suède 20 août 31 janvier
* la chasse de l’oie cendrée ouvre le 1er août mais s’arrête le 31 août.
Source, Rapport parlementaire 2003 et Univers-nature.
Propos du docteur M.BOOS qui écrit au Ministère :
« Je tiens à préciser que je ne suis pas co-auteur de ce rapport dont le volet 2 et la conclusion comportent des biais
méthodologiques évidents. D’une part les observations faites ne permettent pas de différencier le vol de migration
par rapport aux vols dits quotidiens et intermédiaires. Les résultats présentés sont simplistes et ne relèvent d’aucune
analyse statistique surtout que seuls les vols en direction du nord sont pris en compte et que les vols notés dans
d’autres directions sont curieusement écartées. Les conclusions sont tronquées car en effet les données des balises
sont sans équivoques or ces données sont volontairement minimisées. Sur le plan strictement scientifique la
conclusion dans sa rédaction est orientée et ne correspond pas aux réalités biologiques »
Synthèse des éléments à retenir
· Avec 99% des oies baguées dans les pays nordiques, il est normal que la majorité des observations d’oies
baguées proviennent de ces pays.
· Les données concernant les effectifs d’hivernages sont renseignées à des dates précises (10, 20, 30 de chaque
mois) et ne donnent pas les effectifs pour une décade complète. Nous n’avons donc pas connaissance de
l’évolution des effectifs d’oies hivernants entre chacune de ces dates.
· L’ONCFS ne dispose pas des altitudes de vols d’oies entre la mi janvier et la mi avril, ni de la preuve que les vols
évoluaient à vitesse constante. La méthode décrite dans le rapport n’est pas celle qui a été appliquée dans les
faits.
· Les données de vols d’oies dans les autres directions que le nord entre la mi-janvier et la mi-avril n’ont pas été
exploitées par l’ONCFS.
· La méthodologie utilisée pour l’observation des vols n’exclue pas et ne permet pas d’identifier les doubles
comptages.
· La méthodologie utilisée pour l’observation des vols couplés au protocole de dénombrement des effectifs en
hivernage ne permet pas de dissocier les vols migratoires des mouvements quotidiens ou intermédiaires.
· Il y a une contradiction entre les résultats obtenus à partir des conclusions du volet 2 et ceux obtenus à partir du
suivi des balises GPS.
· Il y a une contradiction entre les conclusions de l’ONCFS et les publications antérieures de l’ONCFS et de
V.SCHRICKE.