Bonjours à tous,
Cela faisait longtemps que je voulais raconter une de mes petites aventures sur le site mais par manque de temps et par fainéantise, il faut le dire, je ne me suis jamais lancé! Mais laquelle choisir? Une passée par temps glacial? Un beau tableau? Une chute monumentale dans 1,50m d'eau? ... Je vais finalement vous conter ceci, une anecdote assez drôle, avec du gibier et beaucoup de réussite !!!
Un soir de fin septembre, alors que ce début de saison nous a apporter quelques canards (surtout sarcelles et colverts nichant), je me décide à essayer un étang ou je n’ai jamais chassé encore cette année. Et pour cause, celui-ci est presque vide pour je ne sais plus quelle raison d’ailleurs. Il y a donc environ 3000 m² d’eau dans cet étang qui habituellement fait 2 hectares. Mais ce soir, malgré mon espoir réellement infime, je veux tout même essayer…plutôt pour passer une soirée aux bords de l’eau avec mes chiennes que pour chasser d’ailleurs. IL faut dire que jusque là, j’ai connu de belles réussites sur les autres de mes étangs et je n’ai vraiment jamais eu l’intention d’aller voir ce trou d’eau. Mais sachant que jamais je ne chasse 2 fois sur le même étang dans la même semaine, pour conserver une certaine quiétude des lieux. Et que ce soir, je veux me vider la tête, je me rends à ce petit étang perdu en pleine Brenne.
Les chiennes s’étonnent que l’on se s’arrête pas aux appelants, mais vu le trou d’eau, je préfère le tenter comme cela avec une dizaine de blettes et mes appeaux ! C’est donc tranquillement que j’arrive à l’étang avec pour plus grand espoir de voir 2 ou 3 sarcelles ou un beau petit souchet, soyons fou ! Je sors le fusil de la housse, prend les blettes, la lampe et … merde ! J’ai oublié mes cartouches ! L’étang est à moins d’un kilomètre de la maison mais en redémarrant je regarde dans le tiroir de la voiture et par chance c’est une boite à moitié vide qui s’offre à moi ! Hum, il y en peu quand même mais avec les 4 ou 5 que j’ai dans la poche, ça devrait le faire ! J’ai horreur de partir avec peu de cartouches car quoi de plus frustrant que de manquer de douilles lors de belles passées ! Et par expérience je me méfie, mais là sincèrement je suis confiant ! Je me dis d’ailleurs en moi-même (ironiquement bien sur) que lorsque j’aurais tiré mes cartouches, cela sera déjà pas mal !
Tiens je vais me mettre là, dans les joncs, assis sur mon petit siège. Comme cela, mes chiennes seront bien cachées ! C’est bon, j’y suis, la passée devrait commencer dans 5-10 minutes car les vanneaux commencent à chanter sérieusement derrière moi. J’ai le soleil couchant devant moi, derrière la petite surface d’eau qui me change des 5 ou 6 hectares habituelle et me ravi à cette instant la. Que je suis bien ! A chaque fois, je ressens la même émotion une fois la pique terminée, je suis bien, seul au milieu de cette nature si belle, par tout les temps d’ailleurs! Je ne me lasse pas de contempler ce mélange de couleur reflétant dans l’eau, tantôt gris, tantôt orange, bleu azur ici ou encore noir par là. Ce contraste frappant ne me laisse jamais indifférent, et je suis plus que comblé à cet instant, oubliant ainsi tout les soucis de notre vie d’étudiant, de famille ou tout simplement d’homme. Ici, je ne suis plus rien, je suis contemplatif de ce monde que je connais pourtant par cœur mais qui me surprend encore à chaque instant !
Bon aller, je me tire de mes rêveries ! Tiens, combien j’ai de cartouches au fait ? 18 !!! 18, pas une de plus, pas une de moins ! Ca ira va, mon pauvre vieux ! Largement même !
Des vanneaux arrivent, j’hésite puis non ! Tout de même, si je mets à tirer des vanneaux avec si peu de cartouches… Je ne le sais pas encore mais, j’ai fait à ce moment là mon meilleur choix de la soirée. Quelques vanneaux défilent et à chaque fois, je m’amuse à les épauler et me lance un petit « PAN » dans ma tête qui, bêtement, m’amuse beaucoup. Il faut dire que j’y crois un tout petit peu maintenant, car en installant les blettes, j’ai remarqué que deux ou trois plumes de sarcelles dérivait ci et là. Aller ! Voir 3 ou 4 sarcelles suffirait pour me combler et en accrocher une me ravirait d’autant plus.
Soudain, le bruit si caractéristique du cassement d’aile me fait lever la tête ! Et ce bruit, nous le connaissons tous ! Il est splendide, à la fois rapide, élégant et surtout il vient à chaque fois nous faire battre le cœur comme si c’était notre première sarcelle qui s’offrait à nous ! Elles sont deux et fondent sur les blettes. Pan, Pan doublé. Je suis comblé, déjà d’en avoir vu, ensuite d’avoir réalisé un beau coup de fusil et enfin d’être là et de profiter de cet instant ! Mes chiennes me rapportent fièrement les deux petits corps flottant et s’ébrouent joyeusement comme à leurs habitudes avant de me les donner. Deux petites « hiver », comme je suis content ! Puis tout va très vite, un petit « plouf », m’indique une pose de sarcelle dans le noir au plus loin du trou d’eau, à gauche ! Je ne l’ai ni vu, ni entendu ! Elle a du venir rasante, de l’étang d’en fasse, sans que je l’aperçoive car caché par l’horizon de la forêt. Super ! Sa viens ! J’essaye de la charmer avec mon appeau, mais je n’ai pas bien le temps de rentrer en conversation avec celle-ci car, déjà d’autres arrivent ! Elles sont trois et se pose en limite de tir derrière les blettes. Je décide d’en tenter une en redoublant très vite si celle-ci redécolle. Pan, et pas besoin de redoubler car celle-ci et sécher net ! Les deux autres redécollent s’en demander leurs restes ; de même pour ma « sarcelle fantôme » de tout à leur.
Je ne commande pas mes chiennes pour le rapport car elle n’est pas blessée et je me mets à rêver d’une passée fantastique ! J’ai bien fait de ne pas les envoyer car aussitôt une ombre surgit de nulle part et me fonce droit dessus. Demi-tour soudain mais mon appeau lui plaît, elle revient ! Elle me paraît grosse pour une sarcelle mais je l’ai pas vraiment bien vu alors… Elle pose à 50 mètres dans les joncs ! Le tir est donc impossible mais quel début de passé ! Une autre, encore plus grosse arrive… Cette fois, je pense que c’est un souchet mais il se pose avec donc je n’en suis pas certain !
Encore une autre, je n’en reviens pas de l’intensité de la passée qui me donne des émotions uniques ! Celle-ci s’approche trop près et mon Benelli fait une nouvelle fois mouche du premier coup en plein travers. Une « hiver », j’en suis sur ! Les chiennes veulent y aller et elles ne tiennent plus, mais je leurs ordonnent de ne pas bouger, l’instant est incroyable. Quatre cartouches et quartes pièces. Pas le temps de réfléchir bien longtemps qu’un canard déboule de derrière. Un col, c’est une certitude ! Et après un joli petit tour d‘étang et un coup de fusil facile, il chute lourdement sur l’eau. Je suis aux anges ! A peine deux minutes après, deux petits oiseaux apparaissent à l’horizon, toujours un peu gros pour des « hivers », et je me mets à rêver des mes premières sarcelles d’été ! Les trois coups claquent, et les deux petits anatidés chutent à leurs tours ! Cette fois-ci, j’envoie mes labradors car je veux absolument savoir de quoi il s’agit. Elles prennent la même et reviennent lentement dans la vase qui complique leurs progressions. Oui, il s’agit bien « d’étés » ! Autant vous dire qu’à cet instant je suis un jeune homme comblé de bonheur ! Mes premières sarcelles d’été et en plus fin septembre!!! Si ça n'est pas de la chance, ça y ressemble beaucoup!
Toujours pas le temps de jubiler, un couple de canards arrivent à vitesse grand V, et les quincannement de la cane m’indique que ce sont des chipeaux ! Je n’en reviens toujours pas ! En plus d’en voir pas mal, c’est très diversifié ! Ils tournent ; loin pour ce tour, encore un peu loin pour celui-ci mais il va falloir que je prenne une décision car ils se posent à une quarantaine de mètres de moi. Aller, je tire le plus près avant qu’ils touchent l’eau car ils vont être dans le noir et je ne les verrais absolument pas ! Pan : un tombe ! Je ne redouble pas le second car il est un eu loin et j’ai réellement horreur de blessé ! Pour être tout à fait franc, je suis également très surpris de ma réussite aux tirs ce soir là, car en toute modestie, si je ne considère pas comme un mauvais tireur, jamais je n’ai réussi une telle performance. Rappelons qu’en Brenne, la tradition est de tirer au vol et non pas posé ! Moi, je me permet les deux car chassant avec des appelants et des blettes, je part du principe que si j’ai réussi à le faire poser assez près de moi sur des étang de 5 ou 6 hectares, c’est que j’ai déjà réussi mon coup ! Bref, revenons à notre passée !
Pendant que je me félicite tout seul de mes tirs, un canard va me rappeler à l’ordre ! Un souchet me vient pleine bille, et je l’épaule, presque sur de moi. Pan, tiens manqué ! Pan, ooohhh ! Pan, bon bon bon ! Cette fois ci, je n‘ai pas été bon et je regrette déjà ce tir assez facile sur un canard qui n’est pas si fréquent que cela chez nous.
Les cartouches dans les poches commencent sérieusement à s’épuiser mais qu’importe ! Je repense à cette petite phrase que j’ai eu au début : « lorsque tu auras tout tiré, cela sera déjà pas mal ». A cette vitesse, cela ne va pas tarder !
En revanche, je réussi un très joli coup sur un plongeurs qui va très vite ! Il s’agit d’un milouin que les chiennes n’ont pas résisté pour aller le chercher car il tombe à quelques mètres de moi dans les joncs ! A cet instant je me rends compte de la chance que j’ai, non seulement je vois du canard varié, mais en plus je suis dans un très bon soir. Chipeau, milouin, col, été et hiver ! Quand je pense que j’ai raté ce souchet !!!
La fin de la passée est très intense et il se rajoutera au tableau un colvert et trois sarcelles d’hiver ! A noter qu’un petit groupe d’une dizaine d’hiver s’est posé dans le noir sans que je puisse tirer ! Par la suite, une fois mes cartouches épuisées, je me dépêche de ramasser mes blettes pour déranger le moins possible les lieux, car d’autres canards tournent : principalement des sarcelles ! Plouf, Truut, plouf…c’est incroyable ! Je patauge joyeusement, mes chiennes et moi-même, dans l’eau mais le festival continu et des sarcelles se posent quelques instant à mes cotés.
Incroyable !!! Alors que je n’y croyais pas du tout, et que le petit trou d’eau me paraissait bien peu accueillant, je réalise une passée magnifique. Rendez-vous compte : 7 sarcelles d’hiver, 2 d’été, 1 chipeau, 2 colverts et 1 milouin. Treize pièces en 18 cartouches ! Comme quoi, quand sa veut bien se dérouler… Je ramène fièrement mon tableau à la maison et les félicitations vont bon train. Comble de bonheur : en faisant le tour de l’étang d’à coté le lendemain, je retrouve mon souchet, ailes ouvertes, mort en plein milieu de la berge! Génial ! Rectification donc : 14 pièces pour 18 cartouches. Simplement du jamais vu ! Jamais, je dis bien jamais, je n’ai eu un si grande réussite au niveau de mon tir. Résultat : une passée magnifique, un tableau splendide et surtout une surprise de taille, car je n’aurai jamais pensé en voir autant !
Voila, cela fait parti de mes plus beau souvenir de passée, bien que toutes soit uniques ! Je souhaite à tous les sauvaginiers d’en connaitre une comme celle-ci !
A plume amis sauvaginiers…